Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le solaire photovoltaïque français dans les starting-blocks

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le solaire photovoltaïque français dans les starting-blocks

    La hausse croissante des prix des énergies fossiles peut-elle faire office de coup de pistolet salvateur?

    Parce que les réserves de pétrole dites prouvées correspondent à 40 années de consommation et que cette énergie fossile est appelée à se faire rare, de plus en plus chère donc,

    Parce que, malgré l’apport du nucléaire, l’électricité reste une énergie chère,

    Parce que la fourniture de gaz est indicée sur le cours du pétrole,

    l’heure est à la prise de conscience et au questionnement : Comment faire face à l’envolée des prix de l’énergie domestique ? Comment maîtriser son destin ?

    Actuellement, de nombreux propriétaires et futurs propriétaires de maison personnelle, inquiets de se retrouver bientôt face à des factures exponentielles d’EDF/GDF, envisagent à court ou moyen terme de se tourner vers les énergies nouvelles.

    Or, malgré un potentiel de zones ensoleillées important et des capacités industrielles réelles, bien que diminuées, on découvre que la France n’a pas anticipé, contrairement à l’Allemagne, et finalement très peu investi dans le développement des énergies domestiques nouvelles et dans l’énergie solaire photovoltaïque en particulier.

    Face à un chantier de longue haleine, encore fallait-il s’engager à temps (plein) et se donner les moyens comme en Allemagne. Hostile au nucléaire, notre voisin avait certes de bonnes raisons de se tourner vers les énergies alternatives. Bonne pioche, puisque l’Allemagne est devenue le premier marché mondial du photovoltaïque avec une production de près de 800 mégawatts.

    Il est vrai que jusqu’ici, nos entreprises, nos industriels se sont montrés bien attentistes, pariant peut-être sur l’intervention de l’Etat providence pour doper la demande et financer la recherche.

    D’ailleurs, la demande ne va pas de soi, tant que la communication n’est pas à la hauteur et que les coûts restent dissuasifs.

    Comme pour nos PC et téléviseurs à écrans plats, c’est parce que les industriels ont su produire moins cher et qu’il y a eu concurrence planétaire que le marché s’est envolé. Or, si actuellement, les matériels solaires sont trois à six fois plus onéreux que des appareils classiques, c’est peut-être aussi parce qu’aucune filière industrielle n’a été mise en place préventivement, et qu’à l’échelon européen, il n’y a pas grand monde pour concurrencer les allemands.

    Pourtant, il a suffi que ressurgisse le spectre du gazole cher et que les conseils régionaux décident dans le même temps de proposer des dégrèvements fiscaux et des primes, pour que le thème revienne en force dans l’actualité.

    Dans ce contexte plus propice, on attend que les opérateurs énergétiques se mettent en marche, innovent et commencent à industrialiser. S’il le faisaient sans attendre, ce serait aussi la meilleure manière de faire baisser les prix et de drainer de nouveaux consommateurs. Mais le veulent-ils, le peuvent-ils encore ?

    Le potentiel d’emplois en France est souvent évoqué. Alors, pouvons-nous laisser plus longtemps les entreprises pionnières qui ont investi ce marché continuer de se fournir outre-Rhin ?

    En effet, nous ne pouvons délaisser la fabrication des matériels solaires, alors même que nous nous vantons d’avoir développé des pôles de compétitivité dans les régions où des industries de plasturgie, métallurgie, ou micromécanique étaient menacées de disparition.

    Des compétences pourraient utilement être recyclées dans ce gisement nouveau et des vocations pourraient naître chez les jeunes sensibilisés aux questions de développement durable.

    Mais rien ne se fera non plus sans la mise en place d’une politique de formation, tant dans le domaine de la fabrication industrielle que dans l’artisanat, sur qui repose in fine l’installation et la maintenance de ces installations.

    De plus, la maison de demain exigera à moyen terme le couplage d’installations de production d’électricité (éolienne, hydraulique, photovoltaïque,..). Des disciplines techniques complexes qui pour l’heure ne sont pas dispensées à grande échelle et que nos artisans sont loin de maîtriser parfaitement.

    Concernant la formation, on s’aperçoit déjà que notre appareil de formation n’est pas prêt et que nous ne disposons pas de formateurs compétents en nombre suffisant dans ces domaines « relativement* » nouveaux. Pour autant, il ne faudrait pas non plus partir à l’assaut sans réfléchir et se compliquer la tâche en montant des formations trop ambitieuses ou trop sélectives qui auraient pour effet de retarder l’entrée des bataillons sur le marché du travail.

    Parallèlement, il serait judicieux que l’effort industriel aille dans les sens d’une facilitation des gestes techniques et d’un moindre encombrement, afin que l’artisan puisse bientôt intervenir sans être obligé de louer systématiquement une grue mobile ou de faire appel à des prestataires spécialisés, pour un chantier devenu complexe au fil du temps.

    Comme tout secteur technologique avancé, on imagine que les évolutions seront rapides, mais il y a peu de chances qu’on puisse un jour trouver à Castorama, une installation en kit à monter soi-même.

    Résumons nous :

    * Le marché a ses premiers clients intéressés, souvent des cadres seniors aisés qui, convertis aux bienfaits des énergies durables (pour leur portefeuille), ont tôt fait de calculer les économies réalisables à moyen terme, surtout depuis qu’EDF s’est rallié à la diversification énergétique en rachetant du KWh.

    * Côté industrie, le seul centre de production de modules photovoltaïques présent sur l’Hexagone est à Bourgoin-Jallieu, en Isère (Entreprise Photowat). Il y a sans nul doute des places à prendre.

    * Côté formation, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Chercher sur le moteur Google ne donne pas grand résultat. En insistant, on trouve néanmoins une licence sur Aubenas (07), un centre d’initiative et de formation à Cernay (68), un GRETA à Besançon, quatre masters universitaires à Tarbes (65), Perpignan (66) Bastia (Corse) et Sophia Antipolis (06).

    * Côté formation continue. L’AFPA propose deux formations qualifiantes sur l’énergie solaire (AFPA de la Valette (83) et GRETA Huveaune d’Aubagne (13)

    Mais soyons optimistes et espérons que nous serons la tortue qui viendra coiffer le lièvre sur le poteau.

    *La technique photovoltaïque est maîtrisée au niveau industriel depuis les années 60

    Yohan Dedawad

    article parfaitement applicable a l algerie
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X