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"Uzzu n’tayri "0h" d'Hadjira U Bachir

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  • "Uzzu n’tayri "0h" d'Hadjira U Bachir

    Hadjira U Bachir est une touche-à-tout. Elle réussit tout ce qu’elle entreprend. Cette femme aux dons multiples n’a que d’heureuses entreprises. Là où elle s’engage, elle ne récolte que du bonheur.

    Lorsque nous lui demandons si elle préfère s’habiller d’une manière traditionnelle ou moderne, elle répond avec simplicité et sans fard: " Je suis une femme moderne. Mais cela n’empêche pas que j’adore tout ce qui est traditionnel, surtout les habits et les bijoux berbères. Il est vrai que les costumes kabyles sont beaux, mais ils ont leurs places".

    Cette femme a horreur du mépris et de l’inégalité entre les deux sexes, de l’indifférence et de la soumission de la gente féminine. Pour elle, les parents ne doivent jamais interdire à leurs filles de réaliser leurs rêves. Hadjira U Bachir, a un petit côté casse-cou. C’est le prototype même de l’antivedette. À l’image et au superficiel, elle préfère le travail et l’humilité. On peut la soupçonner de courir derrière une flopée d’objectifs, sauf de courir derrière la notoriété. Tout simplement elle aurait pu se contenter d’être enseignante, mais elle est beaucoup plus ambitieuse et pleine de vivacité et de projets. C’est que cette passionnée de culture est engagée dans un parcours de combattante à vocation intellectuelle où le souci de se rendre utile est omniprésent.

    Au début, il y a le verbe déclamé, fleuri et ciselé comme un poème. " Pour moi ce qui est plus important, c’est d’écouter et de partager les émotions d’autrui.

    Car depuis longtemps que je donne la chance aux femmes en détresse de s’exprimer et de faire part de leur malheur vécu, afin de pouvoir trouver des solutions. En outre, elle émane d’une tradition bien ancrée dans les familles. Ajoutez-y que ma famille était très conservatrice et réserve. Sans oublier l’influence. Mais quelle influence! Des parents conservateurs qui ne permettaient pas à leurs filles après la fin de leurs études de travailler, surtout, si ce travail est loin de chez elles.

    Cette belle femme a été élevée dans la pure tradition par une famille qui ne badine pas avec les principes. Mais il ne faut pas croire pour autant que les choses se sont passées d’une manière aussi simples, car il fallait tout de même affronter le machisme ambiant et toutes les autres pesanteurs sociales non moins hostiles à l’épanouissement au féminin. Mais cette véritable course d’obstacle, loin de décourager une aussi talentueuse artiste forgée dans le creuset des " créations ", elle allait bien au contraire la transcender. Même si souvent le destin a son petit mot à dire dans le parcours des êtres. En ce qu’il leur donne ce petit coup de pouce inattendu et statutaire qui les propulsent sous les feux de la rampe.

    Des ambitions sans frontière


    " C’est dans ce contexte que j’ai persisté et lutté pour m’imposer et pour être à la hauteur. Les premiers temps où je suis passée à la radio, il fallait que je m’accroche et que je sois à la hauteur pour ne pas déshonorer ma famille et pour qu’on puisse pas me voir autrement dans mon village. C’est ainsi et avec beaucoup de courage, de volonté et de la peur d’échec que j’ai pu m’imposer et avoir le respect de tout le monde, surtout, dans mon village. Par cette voie, les voisins attendaient avec impatience l’heure du passage de mon émission à la radio ". Des années écoulées, cette femme n'a rien perdu de son cachet kabyle, elle garde en elle la mémoire des gestes et des voix d’autrefois, les détails du quotidien ." Durant les années 80, je suis sortie pour me manifester, je faisais partie de ceux qui revendiquaient l’identité, la culture, la justice sociale… Parce que le mouvement kabyle n’est pas régional, au contraire. A cette époque-là j’étais jeune,ambitieuse et offensif ".

    Cette " femme moderne " bourrée de talents et d’ambitions, est aussi une poétesse. Elle écrit des poèmes en langue amazigh et de temps à autre en langue française. Elle divulgue les malheurs des femmes qu’elle a connues et qui lui ont fait part de leurs malheurs, mais aussi d’une partie de sa vie.

    Les activités culturelles de Hadjira U Bachir ne se limite pas à ce stade, bien au contraire. Depuis si longtemps elle rêve de réaliser une comédie musicale sur les planches du théâtre. " J’ai toujours rêvé de faire du théâtre différent au traditionnel.

    De faire une pièce qui ressuscite une histoire à travers les chants. Je ne voulais pas rester toujours dans le même cadre, du folklore, du théâtre classique en général. Je veux moderniserles choses ". Mais, hélas ! " Les choses ne marchent pas toujours comme on veut, Pour réaliser ce rêve il faut beaucoup de moyens : financier, humain…. ".

    Le rêve qui devient réalité

    Bien que cela fasse des années que ce sujet était une préoccupation et un rêve très loin a réaliser, le jour tant attendu est là. " Tout d’abord le texte de cette pièce n’est autre qu’un poème édité en vers rimés du début jusqu'à la fin. Mais entre la poésie et le théâtre il y a une grande différence. Alors on a pris l’essentiel pour réaliser cette œuvre théâtrale.

    Pour cela on a fait une réécriture, à laquelle toute la troupe a participé. Que ce soit de la part du metteur en scène Djamel Abdeli ou de la part du grand musicien Bazzou, le producteur Fatmouche, ainsi que toute l’équipe.

    On a fait un travail collectif ". " Moi, j’appellerais cela une tragédie musicale. parce que c’est prétentieux de dire comédie musicale quant on a pas les moyens pour le faire ". Or, mis à part tous les obstacles et les difficultés, et lors de la présentation de la pièce à Tizi-Ouzou et Alger les spectacles étaient vraiment fabuleux, prodigieux et même professionnels. Les présents étaient aussi émerveillé par ce travail si on peut dire " professionnel ", qui mérite d’être vu, encouragé et même félicité.

    " L’histoire de cette pièce est connu par tout le monde dans la tradition du conte oral. Ce que moi j’ai rajouté pour en faire une pièce" a-t-elle déclaré, en ajoutant, le théâtre c’est la magie, c’est différent du film.

    Moi je voulais ressusciter l’histoire d’un jeune couple amoureux (Aziz et Azouzou), tout comme les autres célèbres histoires, telle Roméo et Juliette….pour dire toutes les histoires d’amour classiques que nous retrouvons partout dans le monde ".

    Le choix du titre " Uzzu n’tayri "0h" je l’ai appelé ainsi parce que chez nous ouzou c’est la douleur, le chagrin de la séparation, de la mort…mais c’est aussi le jauni des fleurs épineuses que nous retrouvons dans les montagnes de Tizi-Ouzou, qu’elles sont belles ".

    Sans gène et sans fard, cette élégante et modeste femme fait un flash-back de sa jeunesse. Cette jeunesse qui lui revient à l’esprit et qu’elle dévoile avec une grande émotion. elle raconte ses souvenirs à l’époque où elle constituait durant de longues années des bouquets de fleurs " d’Ouzou ", dont elle lésait ses mains. Elle déclare aussi que cela lui faisait rappeler le soleil, la lumière et beaucoup d’autres choses.

    Le message de la pièce


    Tout ce romantisme dégagé de son fond, elle a su le traduire et l’implanter dans cette pièce, dont elle a voulu divulguer plusieurs choses : l’émotion, la réconciliation …entre autres, les idéologies de la vie féminine au village et qu’elle est toujours vécu. la souffrance des femmes, l’indifférence…tous ces sujets sont ressuscités à travers les chants présentés dans cette pièce, pour essayer de sensibiliser les gens, " je l’ai située pendant la deuxième Guerre mondiale pour expliquer un petit peu la situation de la vie aux villages : économique, sociale…où des gens restaient aux villages, puis ils se sont trouvesmobilisés pour aller lutter contre une cause qui n’est pas la leur.

    Voilà donc ce que j’ai voulu produire dans cette pièce musicale, malheureusement elle finit mal ". Les projets de cette femme ne se limitent pas à ce produit théâtral, bien au contraire, elle songe à réunir ses poèmes dans un ouvrage et les traduire de la langue amazighe à la langue française. De plus, elle ne voit aucun refus de prendre des rôles dans des films si on le lui demandait.

    Par la Dépêche de Kabylie

  • #2
    Cfigh

    Je me rappelle comme si cela datait d'hier...cette femme, une femme de tête, une poétesse naturelle; c'était en 80 tafsut, la fac centrale
    Que ceux qui s'en rappelle aient une petite pensée pour cette grande dame, elle était venue pour soutenir les étudiants , il y avait aussi Da Crif (Xeddam) qui avait chanté avec Ferhat (Ttarugh deg'mslayn...), il y avait une autre grande dame...Anissa.
    Et Bien sûr encore Hadjira, je crois qu'elle était enceinte à ce moment là, cela ne l'a pas empéchée de venir rendre visite à une fac encerclée par la police du régime de l'époque...
    Tout ça , c'est beaucoup de nostalgie...Heureuw que l'on parle encore d'elle.

    Buh'u
    S Tegmats

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