Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Grève des cheminots en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Grève des cheminots en Algérie

    Gare ferroviaire de Hussein Dey, hier, 10h45. Dès que nous nous introduisons à l’intérieur du service des renseignements et de la billetterie qui donne directement sur la voie ferrée, un jeune homme, la trentaine environ, nous apostrophe et nous prévient : «Ya khou, makache train, ghir ma techkache» , dit-il à l’attention de notre photographe.

    C’était là une première réponse à notre interrogation, à savoir la poursuite de la grève illimitée des cheminots, pour la deuxième journée consécutive. Sur les quais, effectivement, le vide s’est accaparé de ces lieux, qui d’habitude ne désemplissent pas, notamment à cette heure de la matinée. En plus des travailleurs, le train est également le moyen de transport favori des étudiants d’El Harrach, Bab-Ezzouar et Boumerdès qui le préfèrent au transport routier des étudiants, en raison des embouteillages. Hier, quelques retraités étaient assis sur les bancs, vacant chacun à une préoccupation imaginaire. Pensifs, ne faisant parfois pas attention à ceux qui passent devant eux, ces retraités contemplaient ce vide qui prenait possession des lieux. Nous osâmes rompre ce silence et nous nous approchons de l’un deux, qui lisait le journal, se faisant accompagner de sa petite-fille âgée de trois ans environ. «Je prends un bain de soleil», nous dit-il en réponse à la question s’il attendait un train. Après un échange de paroles, notre interlocuteur raconte qu’il était là pour prendre le train pour Réghaïa. A défaut de rendre visite à sa fille, il avait soit le choix de rebrousser chemin soit de profiter des quelques rayons de soleil sur le quai. Feuilletant d’un mouvement des doigts les pages d’un journal, le retraité nous dit toute sa déception. «Ce n’est pas normal. Cette grève est illégale. Il n’y a pas eu de préavis. Les conducteurs de train devaient afficher plus de considération envers les usagers», raconte-t-il, dissimulant une colère profonde face au manque d’information et d’organisation des grévistes. 10h49mn, l’opérateur chargé de transmettre les informations sur le trafic ferroviaire, annonce qu’un train à destination d’Alger-centre va bientôt entrer en gare. Comme si des passagers attendaient ce train précis. Les lieux, qui étaient dix minutes avant désertés, ont enregistré un léger mouvement de circulation. Les passagers sont des habitués des lieux. Ceux que nous avons interrogés, disaient qu’ils n’étaient pas prévenus de la grève. «Même si c’est les conducteurs qui ont déclenché ce débrayage, les autorités concernées ont le devoir d’informer les usagers de la perturbation du trafic ferroviaire, pour que les citoyens prennent leurs dispositions », a déploré une jeune femme, en s’interrogeant sur le rôle informatif de la télévision et des différentes radios. A 11h02, le train fait enfin son entrée en gare. Il venait de Blida où il avait enregistré trois quarts d’heure de retard. Nous suivons les passagers et prenons également le train à destination de la gare Agha. Après un bref arrêt à la station de Belcourt/ les Halles, le train arrive trois minutes plus tard à Agha, ou, contrairement aux autres jours, les quais sont quasiment vides. Cette station est l’une des plus fréquentées de la capitale, vu sa situation stratégique au centre-ville. Des centaines d’étudiants transitent aussi par là pour rejoindre les différents campus universitaires. Si sur les quais, le vide plane encore, ce n’est pas le cas à l’entrée de la gare. Des dizaines de voyageurs sont en quête d’informations. Nous profitons des palabres entre ces derniers et la personne chargée de l’information des usagers pour nous renseigner sur la situation. Car, faut-il le préciser aucune information officielle ne nous a été communiquée. «Adressez- vous à la direction générale si vous voulez avoir plus d’informations », nous a signalé le chef de la station, rappelant notre présence non autorisée sur les lieux. Ainsi, nous apprenons que le prochain train est prévu à midi vers Thénia. Il desservira Dar-El- Beïda et Bab-Ezzouar. Au bonheur des étudiants, sauf qu’ils ne sont plus sur place. Ils ont certainement choisi de prendre d’autres moyens de transport au lieu d’attendre un train qui peut-être n’arrivera pas. Nous avons effectivement confirmé qu’un service minimum est assuré, mais le débrayage a sérieusement perturbé le trafic. Seuls les trains en partance d’Alger circulent. Les trains devant venir de l’intérieur du pays ont tous répondu à l’appel à la grève. Les longs trajets n’ont pas été assurés non plus hier matin à la gare d’Alger. Les voyageurs à destination d’Oran, Constantine, Chlef, Sidi-Bel-Abbès espèrent l’annonce d’un départ. Ce qui n’a pas tardé, en effet, à arriver. Un train à grande vitesse desservira l’ouest du pays. L’heure du départ est prévu à 12h30 et un autre à 16h50. Ceux qui sont pressés prendront le premier train, les autres auront le temps de visiter les boutiques d’Alger avant de prendre l’autre train.

    L’UGTA se réunit avec la Fédération des cheminots

    Contacté hier, le chargé de la communication de la Centrale syndicale (UGTA) a refusé de commenter la grève illimitée déclenchée samedi par les conducteurs des trains au niveau national. Surpris certes par la protestation qui, en toute vraisemblance, n’était pas attendue, la Centrale syndicale a réuni hier les membres de la fédération des cheminots afin de mettre au clair cette situation. Même si l’UGTA n’a pas toujours été d’accord avec les mouvements de protestation déclenchés par les différentes fédérations, il semblerait toutefois qu’elle est en perte de contrôle de l’activité syndicale. Les conducteurs de train se sont organisés seuls, faisant fi de leur hiérarchie. Pour rappel, le ral-le-bol des conducteurs est lié à la dégradation des conditions de travail et surtout à l’insécurité qui règne tout au long des trajets qu’ils effectuant. L’appel de la direction de la SNTF à la reprise du trafic n’a pas enregistré un écho favorable chez les travailleurs qui ont décidé de maintenir leur débrayage.

    Par le Soir

  • #2
    c'est une cata la situation de notre trafic ferroviaire, quand on est dans n'importe quelle gare on sent très bien que les autorités n'ont aucune compétence et que la SNTF est carement a l'abondon,
    pourtant beaucoup de monde aimerait prendre le train si on prenait en charge l'entretient et la sécurité.. les conditions de travail de ces conducteurs sont affreuses mais l'UGTA toujours au coté du président va faire tout pour casser cette grève..
    faut pas rever on est pas a la SNCF..
    j'espère que cette fois les cheminots algériens désobéiront à leur féderation
    Le jour se lève ! Les cœurs reprennent le fardeau des siècles, aller vers la nature ou se consumé dans la pénombre de sa tanière ?

    Commentaire

    Chargement...
    X