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La faiblesse du dollar place les économies du golfe Persique devant un dilemme

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  • La faiblesse du dollar place les économies du golfe Persique devant un dilemme

    Un dilemme qui se pose aussi pour l'Algérie.
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    La faiblesse du billet vert a été un sujet majeur de débat lors du troisième sommet présidentiel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui s'est tenu à Riyad, en Arabie saoudite, le week-end des 17 et 18 novembre. L'Iran et le Venezuela, les "durs" du cartel pétrolier, favorables à l'abandon du dollar comme devise des transactions pétrolières, n'ont pas réussi à faire figurer de référence directe au billet vert dans la déclaration finale du sommet. Mais l'OPEP souhaite étudier l'impact du dollar faible sur ses revenus pétroliers. Surtout, plusieurs Etats du golfe Persique s'interrogent sur la nécessité de maintenir l'indexation de leurs monnaies sur le billet vert, selon le Wall Street Journal.



    Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays est sous le coup de sanctions internationales notamment dans le secteur bancaire, a estimé dimanche que le dollar américain était devenu un "morceau de papier sans valeur". Hugo Chavez lui a emboîté le pas lundi. "L'empire du dollar est en train de s'effondrer", a estimé lundi le président vénézuélien, en visite à Téhéran.

    AFFAIBLIR L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE OU ALIMENTER L'INFLATION ?

    Eclipsée par les déclarations fracassantes des chefs d'Etat iranien et vénézuelien, la question du lien entre le dollar et les monnaies des Etats du golfe Persique alliés de Washington revient sur le devant de la scène. Quelques jours avant le sommet de l'OPEP, le sultan Nasser Al-Suweidi, gouverneur de la puissante Banque centrale des Emirats arabes unis, a déclaré que l'indexation sur le dollar "avait très bien servi l'économie dans le passé (...) toutefois nous nous trouvons maintenant à la croisée des chemins".

    L'édition du 20 novembre du Wall Street Journal (WSJ) s'inquiète de ces velléités d'autonomie monétaire. Le quotidien new-yorkais rappelle que le Koweït est passé cette année d'une indexation stricte sur le dollar à une indexation sur un panier de devises. Si l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar, qui disposent d'importantes réserves en dollars, devaient suivre l'exemple du Koweït, "cela pourrait affaiblir la demande de dollars et encourager d'autres pays à diversifier leur portefeuille de devises", s'alarme le quotidien économique.

    Le Wall Street Journal analyse : "Pendant de nombreuses années, les Etats riches en pétrole du golfe Persique ont maintenu l'indexation de leur monnaie sur le dollar. Aujourd'hui, cette indexation alimente un méchant accès d'inflation dans leurs économies déjà chauffées au rouge, ce qui place les décideurs devant un dilemne : rompre l'indexation avec le dollar en risquant d'affaiblir l'économie américaine, ou bien maintenir ce lien et faire face au mécontentement de la population locale."

    LE RIYAL RÉÉVALUÉ ?

    "A l'origine, les nations du golfe Persique ont lié leurs monnaies au dollar afin de stabiliser leurs revenus pétroliers, qui sont facturés en dollar", rappelle le Wall Street Journal. Mais la décision de la réserve fédérale américaine d'abaisser ses taux d'intérêt pour contrer le ralentissement de l'économie des Etats-Unis est "précisément la mauvaise prescription pour des économies telles que celles du golfe Persique, qui tentent de dompter leur croissance galopante", et les risques inflationnistes qui vont avec, insiste le WSJ.

    Le quotidien économique et financier souligne la solidité de l'alliance entre Washington et l'Arabie saoudite, première économie de la région. "Des officiels saoudiens (...) ont déclaré qu'ils ne mettraient pas fin à l'indexation du riyal, leur monnaie, sur le dollar. Le royaume dispose toutefois d'autre options. Il pourrait réévaluer sa monnaie à un niveau sensiblement plus fort, à l'instar de la Chine en 2005, tout en maintenant le lien avec le dollar."

    Un moment-clé dans ce débat interviendra début décembre, lorsque les chefs d'Etat du Conseil de coopération du golfe se retrouveront à Doha, au Qatar. "La monnaie y occupera le haut de l'agenda", prévient le Wall Street Journal.

    Matthieu Auzanneau
    source Le Monde
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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