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EXTRADITION KHALIFA, Délit de mensonge officiel

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  • EXTRADITION KHALIFA, Délit de mensonge officiel

    LA GRANDE-BRETAGNE CONFIRME QUE LA DEMANDE D'EXTRADITION DE KHALIFA N'A ÉTÉ FORMULÉE PAR L'ALGÉRIE QUE FIN OCTOBRE DERNIER
    Délit de mensonge officiel

    Le soir

    Avant fin octobre dernier, l’Algérie n’avait pas formulé de demande d’extradition de Rafik Abdelmoumene Khalifa auprès de la justice britannique, contrairement aux nombreuses voix officielles qui, au fil des mois, se sont fait un devoir d’attester de tout le contraire. L’ambassadeur de Grande- Bretagne, Andrew Henderson, a dévoilé ce mensonge officiel au passage d’une précision qu’il apporta avant-hier au Quotidien d’Oran . Quel intérêt les autorités algériennes avaient-elles à mentir sur le sujet ?
    Sofiane Aït Iflis- Alger (Le Soir)- L’ambassadeur de Grande-Bretagne, qui précisait un propos qui lui a été attribué quelques jours auparavant, a affirmé ceci : «Cette demande est la première demande d’extradition déposée par la justice algérienne et aucune autre demande n’a été déposée auparavant. La demande se trouve entre les mains de la justice britannique qui aura à trancher.» Le diplomate britannique, par cette affirmation, rectifiait, en fait, des comptes-rendus de presse qui croyaient comprendre que l’Algérie formulait une version améliorée d’une demande d’extradition de Abdelmoumene Khalifa auparavant introduite auprès de la justice britannique. Avant fin octobre 2007, l’Algérie n’avait déposé aucune demande d’extradition. Ceci alors qu’auparavant, des mois durant, l’ambassadeur d’Algérie en Grande-Bretagne, Salah Dembri, le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, et le président de la Commission nationale consultative de défense et de promotion des droits de l’homme, Farouk Ksentini, se sont relayés pour affirmer, l’air sérieux et le ton solennel, que l’extradition de l’ex-golden boy a bel et bien fait officiellement l’objet d’une demande. Il n’y avait pas de raison de ne pas y croire. D’autant que l'itération qui enveloppa l’affirmation travaillait à évacuer les doutes que le rocambolesque de l’affaire Khalifa a légitimement fait naître chez beaucoup d’observateurs. En janvier dernier, soit près d’une année déjà, l’ambassadeur d’Algérie en Grande- Bretagne a affirmé que «l’extradition devrait intervenir dans les prochaines semaines». Ce qui voudrait dire qu’une demande d’extradition avait été déposée et qu’elle était examinée par la justice britannique. Le président de la CNCDPDH, qui osa une fois le langage de vérité, dut se raviser un plateau plus tard en se reconvertissant au mensonge officiel. C’était sur le plateau de télévision. Ce jour, Ksentini soutenait que véritablement une demande d’extradition de Abdelmoumene Khalifa a été introduite. Comment alors douter de tant d’affirmations officielles, surtout que, de leur côté, les Anglais, vraisemblablement pour ne pas effleurer la sensibilité de leurs partenaires algériens, s’étaient bien gardés de s’exprimer sur la question, ou sinon si peu. Le prédécesseur de Henderson au poste d’ambassadeur britannique en Algérie, Andrew Trésorière, déclarait, le 23 mai dernier, ne pas s’autoriser à faire le moindre commentaire sur le sujet. «Je refuse de faire tout commentaire à propos de cette affaire pour ne pas interférer dans le cours de la justice. Mais je pense que la situation devrait être plus claire dans les prochaines semaines», soutenait-il. On ne peut être plus prudent. Il se comprend, au demeurant, d’autant que c’était aux autorités algériennes elles-mêmes qu’incombait le devoir de s’exprimer sur la question. Et, franchement, ce ne sont pas les interpellations qui ont manqué. Il ne se passait pas en effet de rencontre médiatique avec un officiel dont la fonction est en relation avec le dossier où la question ratait d’être posée. Les réponses, récurrentes, donc, poursuivaient invariablement de faire accroire que l’Algérie a formalisé l’extradition de Abdelmoumene Khalifa. Même au fort moment de l’abattage médiatique autour de la demande française d’extradition et des procédures auxquelles elle a donné lieu du côté de Londres, Alger maintenait d’attester que sa propre demande attendait juste d’être traitée par la justice britannique. Autrement compris, les lenteurs étaient à mettre à l’actif de l’appareil judiciaire britannique. L’interrogation qui a germé autour du devenir de cette demande d’extradition qu’il était donc supposé que l’Algérie avait introduite du moment que la France, pour son propre compte, a travaillé la même perspective, ne mua en rien de l’attitude algérienne. A l’opinion, des voix officielles servaient toujours la même rengaine, à savoir qu’une demande a bel et bien été introduite. L’opinion était donc sur cette «vérité» jusqu’à avant-hier, lorsque l’ambassadeur britannique s’exprimait. Mais alors pourquoi les autorités Algériennes ont-elles recours à un tel mensonge pendant tout ce temps ? Il est pour le moins incompréhensible qu’un Etat qui juge et condamne une personne, dans le cas de Khalifa, pour les griefs que d’aucuns savent, et qui non seulement n’estime pas urgent d’enchaîner son action par une demande d’extradition mais choisit de ne pas dire la vérité. Il faudra qu’un jour l’on sache véritablement à quoi rime tout cela mais aussi à quel dessein politique obéit-il. Car, d’avoir ainsi agi ne saurait être la résultante du simple laxisme. C’est à croire que l’on a tout fait pour que l’extradition rate d’aboutir. Aujourd’hui, elle n’est même pas évidente pour la France. «C’est la justice britannique qui va trancher sur la demande d’extradition déposée par la justice algérienne et celle déposée par la justice française», précisait encore Henderson au Quotidien d’Oran.
    S. A. I.
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