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Le 7 novembre 1987, Zine El-Abidine Ben Ali, alias « bac moins trois » s’emparait du pouvoir au pays du jasmin. Après 20 ans de règne absolu, il peut être fier de son bilan : la Tunisie a rejoint le top 5 des pays les plus répressifs et mafieux de la planète. Hauts les cœurs et retour sur une dictature aux méthodes décapantes.
« Bac moins trois » Ben Ali a commencé sa dictature en amadouant pendant deux années environ l’opposition démocratique qui s’est empressé de lui prêter allégeance. Si elle attend toujours le partage du pouvoir sur lequel elle escomptait, le général président n’a lui pas patienté bien longtemps avant de déployer un régime policier lui permettant de faire régner un calme apparent. Pour accomplir son œuvre et rôder sa machine policière encore balbutiante, il n’a pas lésiné sur les moyens.
Ben Ali a en effet fait appel à des généraux de la Stasi (l’ancienne police politique est-allemande) au chômage après la chute du Mur de Berlin. La chasse aux islamistes pouvait commencer. Très vite, l’on ne compte plus les procès politiques organisés en catimini devant des tribunaux d’exception, qui plus est militaires.
Pas moins de 30 000 prisonniers hanteront les geôles froides de Ben Ali et certains officiers mis à la retraite par la suite évoqueront même l’existence d’un charnier à proximité de la caserne de Bab Saâdoun. Tué en 1989, l’étudiant Marouane Ben Zineb n’a, lui, même pas eu droit à un simulacre de procès. Son crime ? Etre entré par inadvertance dans le système informatique de Carthage, ce qui l’aurait amené à tomber sur une liste d’agents du Mossad israélien. Pour de nombreux Tunisiens, les relations entre Ben Ali et Israël sont un secret de polichinelle. Comment, sinon, expliquer l’assassinat à deux pas du palais présidentiel des numéros deux, trois et quatre de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), à savoir messieurs Abou Jihad, Abou Yad et Abou El Houl ?
Dérives mafieuses à gogo
Outre les innombrables et gravissimes abus contre les droits de l’homme, le règne de Ben Ali se caractérise aussi par des dérives mafieuses. L’une des affaires les plus connues est ce vaste trafic de drogues entre l’Europe et la Tunisie, chapeauté par Moncef, le propre frère de « Bac moins trois ». Arrêté en France au printemps 1989, Moncef réussit à passer à travers les mailles de la justice grâce à un passeport diplomatique. Le réseau démantelé, il sera néanmoins condamné par contumace à dix ans de prison à l’occasion du retentissant procès dit de "la Couscous Connection" à Paris. Continuant d’exercer son activité sous d’autres cieux, il sera néanmoins liquidé en 1996, à Tunis par la mafia… turque.
Et la pharaonne Leïla fût
Autre facette du « Zinochet » tunisien qui mérite que l’on s’y attarde, son mariage en secondes noces en 1992 avec Leïla Trabelsi dite « la pharaonne ». Résultat : une lutte des clans qui épuise l’économie tunisienne. Le secteur bancaire a été mis à genoux, le secteur de l’aviation et des transports confisqué et les Domaines de l’Etat sont bradés à 0,60 euro le mètre carré…
Les plus voraces sont indéniablement la fratrie de la pharaonne — le clan Trabelsi — que rien n’arrête. A tel point qu’aujourd’hui aucun projet dépassant le million de dinars (environ 550 000 euros) ne voit le jour sans leur aval et, bien sûr, sans qu’ils ne prélèvent leur dîme. Le clan familial de Ben Ali n’est pas en reste et a droit à sa part du gâteau. Ses frères, sœurs et neveux trônent sur la région du Sahel d’où ils sont originaires et possèdent le monopole de la friperie, du commerce d’alcool, des duty free et tutti quanti.
Quant à la relève des Trabelsi-Ben Ali, elle est déjà assurée grâce au clan Materi qui a réussi à mettre la main sur les affaires les plus juteuses et les commissions les plus délirantes. Son chef est Sakh Materi qui n’est autre que l’époux de Nesrine, fille la pharaonne Leïla et de son président de mari. Charmante famille.
Bakchich
« Bac moins trois » Ben Ali a commencé sa dictature en amadouant pendant deux années environ l’opposition démocratique qui s’est empressé de lui prêter allégeance. Si elle attend toujours le partage du pouvoir sur lequel elle escomptait, le général président n’a lui pas patienté bien longtemps avant de déployer un régime policier lui permettant de faire régner un calme apparent. Pour accomplir son œuvre et rôder sa machine policière encore balbutiante, il n’a pas lésiné sur les moyens.
Ben Ali a en effet fait appel à des généraux de la Stasi (l’ancienne police politique est-allemande) au chômage après la chute du Mur de Berlin. La chasse aux islamistes pouvait commencer. Très vite, l’on ne compte plus les procès politiques organisés en catimini devant des tribunaux d’exception, qui plus est militaires.
Pas moins de 30 000 prisonniers hanteront les geôles froides de Ben Ali et certains officiers mis à la retraite par la suite évoqueront même l’existence d’un charnier à proximité de la caserne de Bab Saâdoun. Tué en 1989, l’étudiant Marouane Ben Zineb n’a, lui, même pas eu droit à un simulacre de procès. Son crime ? Etre entré par inadvertance dans le système informatique de Carthage, ce qui l’aurait amené à tomber sur une liste d’agents du Mossad israélien. Pour de nombreux Tunisiens, les relations entre Ben Ali et Israël sont un secret de polichinelle. Comment, sinon, expliquer l’assassinat à deux pas du palais présidentiel des numéros deux, trois et quatre de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), à savoir messieurs Abou Jihad, Abou Yad et Abou El Houl ?
Dérives mafieuses à gogo
Outre les innombrables et gravissimes abus contre les droits de l’homme, le règne de Ben Ali se caractérise aussi par des dérives mafieuses. L’une des affaires les plus connues est ce vaste trafic de drogues entre l’Europe et la Tunisie, chapeauté par Moncef, le propre frère de « Bac moins trois ». Arrêté en France au printemps 1989, Moncef réussit à passer à travers les mailles de la justice grâce à un passeport diplomatique. Le réseau démantelé, il sera néanmoins condamné par contumace à dix ans de prison à l’occasion du retentissant procès dit de "la Couscous Connection" à Paris. Continuant d’exercer son activité sous d’autres cieux, il sera néanmoins liquidé en 1996, à Tunis par la mafia… turque.
Et la pharaonne Leïla fût
Autre facette du « Zinochet » tunisien qui mérite que l’on s’y attarde, son mariage en secondes noces en 1992 avec Leïla Trabelsi dite « la pharaonne ». Résultat : une lutte des clans qui épuise l’économie tunisienne. Le secteur bancaire a été mis à genoux, le secteur de l’aviation et des transports confisqué et les Domaines de l’Etat sont bradés à 0,60 euro le mètre carré…
Les plus voraces sont indéniablement la fratrie de la pharaonne — le clan Trabelsi — que rien n’arrête. A tel point qu’aujourd’hui aucun projet dépassant le million de dinars (environ 550 000 euros) ne voit le jour sans leur aval et, bien sûr, sans qu’ils ne prélèvent leur dîme. Le clan familial de Ben Ali n’est pas en reste et a droit à sa part du gâteau. Ses frères, sœurs et neveux trônent sur la région du Sahel d’où ils sont originaires et possèdent le monopole de la friperie, du commerce d’alcool, des duty free et tutti quanti.
Quant à la relève des Trabelsi-Ben Ali, elle est déjà assurée grâce au clan Materi qui a réussi à mettre la main sur les affaires les plus juteuses et les commissions les plus délirantes. Son chef est Sakh Materi qui n’est autre que l’époux de Nesrine, fille la pharaonne Leïla et de son président de mari. Charmante famille.
Bakchich
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