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Huit ans de prison pour un terroriste et deux acquittements

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  • Huit ans de prison pour un terroriste et deux acquittements

    A l'issue du procès qui a eu lieu jeudi devant le tribunal criminel d'Alger, Dendani Réda a été reconnu coupable d'appartenance à groupe terroriste activant à l'étranger et condamné à huit ans de réclusion criminelle, rapporte l'APS.

    Le parcours de cet homme de 32 ans, un des principaux éléments du groupe terroriste activant en Grande-Bretagne sous la bannière de l'émir Makhlouf Ammar, selon la justice, est pour le moins singulier. Son périple moyen-oriental (Islamabad, Kaboul, Kandahar), avec comme point de transit l'Iran et lieu de résidence Londres, à lui seul suscite les soupçons. Pourtant l'accusé, qui, selon l'arrêt de la chambre d'accusation, se cachait derrière le pseudonyme de Mihoubi Sofiane, a tout au long du procès clamé son innocence, niant en bloc les accusations retenues contre lui.

    Selon les faits consignés sur l'arrêt de renvoi, Dendani Réda a été interpellé le 20 janvier dernier par les services de sécurité algériens, soit cinq jours après son retour de Grande-Bretagne, d'où il a été expulsé. Arrêté à Londres pour séjour illégal, Dendani Réda usera d'un coup de maître pour se glisser entre les mailles: il s'est servi de la menace terroriste en Algérie. En effet, il a argué être poursuivi par les groupes terroristes activant en Algérie pour demander l'asile politique sous le faux nom de Mihoubi Sofiane. Son plan a réussi et il a été relâché. Dans la capitale anglaise, Dendani Réda fréquentait une mosquée pakistanaise où il a fait la connaissance du dénommé Bilal, qui l'a incité au djihad en Tchétchénie. Bilal n'a pas eu la tâche difficile car il a trouvé en Dendani une personne prédisposée, voire déjà disposée. Contact noué, Dendani s'est ensuite rendu à Islamabad, au Pakistan, pour se diriger vers Kaboul puis Kandahar (Afghanistan), où il s'est entraîné à la manipulation d'armes et à la fabrication d'explosifs et de poisons. Après cette phase d'entraînement en haut lieu, Réda a rejoint la Grande-Bretagne en passant par l'Iran et collecta des fonds en utilisant de fausses cartes bancaires pour les envoyer aux combattants de Tchétchénie et aux Talibans (Afghanistan), ajoute l'arrêt de renvoi, qui précise que les services de sécurité britanniques l'ont arrêté pour détournement de deniers publics et condamné à trois ans de prison, avant son transfert vers l'Algérie.

    A la barre, le mis en cause a nié les faits qui lui sont reprochés, affirmant que les services de sécurité britanniques l'ont arrêté en vertu de la loi antiterroriste promulguée après les attentats du 11 septembre 2001. Dans son réquisitoire, le procureur général dira que les preuves sont palpables, que Dendani Réda est un membre actif d'un réseau terroriste établi à l'étranger et que les déclarations de celui-ci sont contradictoires avec celles faites devant la police et le juge d'instruction. Le représentant du ministère public a requis la réclusion à perpétuité contre l'accusé.

    Pour sa part, la défense a plaidé l'innocence de son mandant, arguant qu'aucune accusation n'a été retenue contre lui quand il fut arrêté en Grande-Bretagne et qu'il a rejoint le pays de son propre chef sur déclaration du consulat d'Algérie, après qu'il eut égaré son passeport au niveau du bureau d'immigration à Londres. Par ailleurs, le tribunal pénal d'Alger a statué jeudi sur une autre affaire liée au terrorisme. Au terme du procès, la justice a déclaré l'innocence de deux personnes accusées d'adhésion à un groupe terroriste activant à l'étranger. Les deux accusés, B.Y. et A.B., ont été poursuivis en justice, selon l'arrêt de renvoi, pour avoir noué des relations avec T.B. qui se trouvait en Irak lorsque l'affaire avait éclaté en 2006, et avaient aidé ce dernier à recruter huit Algériens et à se rendre en Irak et au Liban pour combattre au nom de l'organisation terroriste Al-Qaïda, avant de les rejoindre ultérieurement et en personne. Les deux accusés, qui résident dans la wilaya de Tiaret et qui disent n'avoir aucune relation avec le nommé T.B., avaient nié de manière catégorique les faits qui leur ont été reprochés. C'était aussi l'avis des avocats de la défense qui ont déploré la durée jugée longue (100 jours) de la garde à vue des deux accusés par la police judiciaire. Ils ont également plaidé l'absence de preuves de l'accusation dont ont fait l'objet les deux mis en cause, des universitaires qui n'ont pas d'antécédents judiciaires. Le parquet, pour sa part, a retenu l'accusation portée contre les deux accusés, jugeant leurs déclarations «contradictoires» et requérant une peine de 20 ans de prison ferme pour chacun d'eux.

    H. Saaïdia (Le Quotidien d'Oran)
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