Tweet
Jours de campagne au village
Dans les douars et villages, on mobilise, on innove et parfois même, on hausse le ton.
La campagne électorale prend des couleurs. Au fur et à mesure que les jours s’égrènent, les candidats accélèrent la cadence. Le dernier week-end de campagne a été marqué par un rythme effréné. Chacun y va de ses arguments pour fédérer à sa «cause» le maximum d’électeurs. Si les chefs de parti préfèrent les «projecteurs», en allant animer des meetings dans les chefs-lieux de wilaya, les candidats, quant à eux, s’investissent dans le travail de proximité.
Dans les douars et villages d’Algérie, on mobilise, on innove et parfois même, on hausse le ton. Une nouvelle culture politique, celle du respect de l’autre commence à s’instaurer. Fini les candidats octogénaires! La moyenne d’âge des candidats des différentes listes ne dépasse pas la trentaine. Le ton est aussi mesuré.
Il arrive même que les candidats s’échangent des accusations à «distance» sans que cela ne dépasse le cadre politique. Ce qui s’est passé jeudi dernier au village d’Aït Méraou, dépendant de la commune d’Aït Aggouacha, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, renseigne sur le degré de maturité et de la qualité du discours politique «servi» aux citoyens.
Le village qui devait recevoir les listes du RCD, du RND et du FLN, en lice dans la commune d’Aït Aggouacha, baignait dans une atmosphère de fête. A voir ces villageois, les deux sexes confondus, attendant avec impatience l’arrivée des futurs élus, on comprend que la chose politique suscite un engouement certain. D’autant plus que cette fois il s’agit d’un scrutin directement lié au quotidien des populations.
Fait inédit: des sites d’affichage sont prévus, contrairement aux derniers scrutins, où l’affichage se faisait anarchiquement. Cependant, les affiches sont arrachées aussitôt placardées. Ce sont les enfants qui s’en chargent. Là aussi, l’école et la famille ont beaucoup à faire pour inculquer à ces futures générations d’électeurs et de candidats, les valeurs démocratiques et républicaines. Celles où seuls les arguments les plus convaincants doivent l’emporter.
Même si cette fois le FFS n’a pas présenté de listes, en raison dit-on du «manque de candidats», seul compte pour les villageois d’Aït Méraou, d’El Misser, d’Aït Mimoun...et d’Icheridène, le règlement des problèmes de la collectivité. Les premiers à tenir leur meeting, les candidats du parti du FLN occupent la place du village (tajmaâth). La «cible» était dès lors toute indiquée. L’équipe sortante du FLN qui n’a pas fait le bilan de sa gestion, étale ses «arguments». Le FLN impute, par exemple, la responsabilité dans le blocage du projet de construction d’une mosquée à Aït Méraou, aux élus du RCD.
Du tac au tac, et à quelques mètres de là, Boudiaf Boussaâd, député du RCD, venu soutenir la liste de son parti, qualifie les propos de la tête de liste du FLN de «tentative de diversion d’une équipe qui a montré son impuissance». En somme, le parlementaire a pris le soin avant de donner la parole aux villageois de démentir «certains clichés que certains veulent coller au RCD». Il expliquera, par exemple, que «laïcité n’est pas athéisme» et que «le FFS n’est pas notre ennemi».
Souci majeur des villageois: «Allez-vous consulter le conseil du village une fois élus? Bien entendu!» répondent les candidats du RCD et du FLN. Entre-temps, des militants s’affairaient à distribuer des prospectus aux jeunes villageois. Dans les maisons, le débat bat son plein. Même les femmes s’y mettent.
Plus discrets, les candidats du RND préparaient déjà le meeting du vendredi. C’est la première fois que le parti de M.Ouyahia se présente à Aït Aggouacha. Ce qui est perçu comme un atout, car le parti n’est pas impliqué dans la gestion précédente.
Arezki LOUNI (L'Expression)
Dans les douars et villages, on mobilise, on innove et parfois même, on hausse le ton.
La campagne électorale prend des couleurs. Au fur et à mesure que les jours s’égrènent, les candidats accélèrent la cadence. Le dernier week-end de campagne a été marqué par un rythme effréné. Chacun y va de ses arguments pour fédérer à sa «cause» le maximum d’électeurs. Si les chefs de parti préfèrent les «projecteurs», en allant animer des meetings dans les chefs-lieux de wilaya, les candidats, quant à eux, s’investissent dans le travail de proximité.
Dans les douars et villages d’Algérie, on mobilise, on innove et parfois même, on hausse le ton. Une nouvelle culture politique, celle du respect de l’autre commence à s’instaurer. Fini les candidats octogénaires! La moyenne d’âge des candidats des différentes listes ne dépasse pas la trentaine. Le ton est aussi mesuré.
Il arrive même que les candidats s’échangent des accusations à «distance» sans que cela ne dépasse le cadre politique. Ce qui s’est passé jeudi dernier au village d’Aït Méraou, dépendant de la commune d’Aït Aggouacha, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, renseigne sur le degré de maturité et de la qualité du discours politique «servi» aux citoyens.
Le village qui devait recevoir les listes du RCD, du RND et du FLN, en lice dans la commune d’Aït Aggouacha, baignait dans une atmosphère de fête. A voir ces villageois, les deux sexes confondus, attendant avec impatience l’arrivée des futurs élus, on comprend que la chose politique suscite un engouement certain. D’autant plus que cette fois il s’agit d’un scrutin directement lié au quotidien des populations.
Fait inédit: des sites d’affichage sont prévus, contrairement aux derniers scrutins, où l’affichage se faisait anarchiquement. Cependant, les affiches sont arrachées aussitôt placardées. Ce sont les enfants qui s’en chargent. Là aussi, l’école et la famille ont beaucoup à faire pour inculquer à ces futures générations d’électeurs et de candidats, les valeurs démocratiques et républicaines. Celles où seuls les arguments les plus convaincants doivent l’emporter.
Même si cette fois le FFS n’a pas présenté de listes, en raison dit-on du «manque de candidats», seul compte pour les villageois d’Aït Méraou, d’El Misser, d’Aït Mimoun...et d’Icheridène, le règlement des problèmes de la collectivité. Les premiers à tenir leur meeting, les candidats du parti du FLN occupent la place du village (tajmaâth). La «cible» était dès lors toute indiquée. L’équipe sortante du FLN qui n’a pas fait le bilan de sa gestion, étale ses «arguments». Le FLN impute, par exemple, la responsabilité dans le blocage du projet de construction d’une mosquée à Aït Méraou, aux élus du RCD.
Du tac au tac, et à quelques mètres de là, Boudiaf Boussaâd, député du RCD, venu soutenir la liste de son parti, qualifie les propos de la tête de liste du FLN de «tentative de diversion d’une équipe qui a montré son impuissance». En somme, le parlementaire a pris le soin avant de donner la parole aux villageois de démentir «certains clichés que certains veulent coller au RCD». Il expliquera, par exemple, que «laïcité n’est pas athéisme» et que «le FFS n’est pas notre ennemi».
Souci majeur des villageois: «Allez-vous consulter le conseil du village une fois élus? Bien entendu!» répondent les candidats du RCD et du FLN. Entre-temps, des militants s’affairaient à distribuer des prospectus aux jeunes villageois. Dans les maisons, le débat bat son plein. Même les femmes s’y mettent.
Plus discrets, les candidats du RND préparaient déjà le meeting du vendredi. C’est la première fois que le parti de M.Ouyahia se présente à Aït Aggouacha. Ce qui est perçu comme un atout, car le parti n’est pas impliqué dans la gestion précédente.
Arezki LOUNI (L'Expression)
Commentaire