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L’etat Islamique Dans La Campagne électorale

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  • L’etat Islamique Dans La Campagne électorale

    Les islamistes troquent leurs idéaux

    Finie l’époque de la confrontation avec le pouvoir! Ces partis s’accordent à privilégier le dialogue.

    Les islamistes en Algérie ont-ils changé de ligne politique? Les trois partis de cette tendance en lice pour les élections locales ont opéré, à la faveur de la campagne, un retournement dans leurs discours.

    Ils ont mis dans les placards les prêches religieux incendiaires préférant focaliser leur discours sur les préoccupations sociales. On ne retrouve plus de sourates coraniques et de hadiths dans les slogans de campagne, plus de promesses de paradis et autres serments pour les électeurs. Le MSP, En Nahda et El Islah parlent plutôt de l’emploi, de l’investissement, du salaire et du logement.

    Ce sont autant de sujets d’actualité sur lesquels insistent les leaders dans leurs tournées à travers le pays.

    A quelques rares exceptions, on ne retrouve pas de références théologiques dans le discours de ces partis. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M.Bouguerra Soltani, crie à qui veut l’entendre que son parti «réfute les thèses de l’Islamisme extrémiste, car quiconque proclame la chahada est musulman et l’Islam ne peut être divisé». Il ajoute que le MSP «représente l’Islam modéré par la parole et par les actes». La démocratie s’exerce, selon lui, «sur le terrain du dialogue et de l’ activité politique».

    Voilà ce qui peut «rassurer» les électeurs. Mais ce réaménagement du discours du parti est-il conjoncturel? Ou alors peut-on dire que, dans une certaine mesure, il y a une évolution qualitative du discours islamiste? Ahmed Issâd, chef du groupe parlementaire du MSP affirme que «les prêches promettant le paradis au peuple ne mobilisent plus». «L’époque de l’ex-FIS est révolue. Les Algériens, pour des raisons objectives, rejettent l’instrumentalisation de la religion.»

    Il atteste, par ailleurs, que le MSP est un parti islamiste qui s’assume pleinement. «La lutte contre la corruption et les différents fléaux sociaux que nous revendiquons est l’autre façon de propager le discours religieux en Algérie», affirme-t-il.

    Cela étant, notre interlocuteur reconnaît que ce dont a besoin l’Algérie aujourd’hui c’est un engagement sans faille «pour donner un souffle nouveau à la dynamique du développement et à l’édification d’une économie».

    Les islamistes ont changé de discours, et de stratégie aussi. Finie l’époque de la confrontation avec le pouvoir. Fatah Rebaï, secrétaire général du mouvement En Nahda, plaide en faveur de l’ouverture d’un «vrai dialogue entre le pouvoir et les partis politiques en vue de diagnostiquer le mal qui ronge le pays».

    En Nahda milite aussi pour «la cohabitation», plus encore, il appelle à combattre les mentalités rétrogrades. Le reste du programme est directement lié à la gestion des communes. «Le changement auquel aspire le peuple, ajoute Rebaï, ne peut s’opérer que par l’émergence de compétences au sein des Assemblées élues qui doivent jouir de prérogatives plus larges pour une bonne prise en charge des problèmes des citoyens.» El Islah de Djahid Younsi, s’intéresse aux femmes. M.Younsi souligne que sa formation politique est «la seule» à accorder une attention particulière à la femme algérienne en l’encourageant à «se former et à s’épanouir dans tous les domaines d’activité».

    Cette campagne va-t-elle conforter les chances des partis islamistes le 29 novembre? Rien n’est sûr. Il faut rappeler qu’excepté le MSP, les deux autres formations ont enregistré un net recul aux législatives. Sans oublier que pour ces élections aussi, M.Abddallah Djaballah, qui jouit d’une très bonne réputation auprès du lectorat islamiste, a appelé au boycott des urnes jeudi prochain. Mais il ne faut pas perdre de vue que si ces forces d’opposition sont passées à l’étape de la contestation politique ouverte, elles n’ont pas pour autant déserté le réseau des mosquées en Algérie.

    Achira MAMMERI (L'Expression)
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