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Arrêt de la privatisation du Crédit Populaire d’Algérie

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  • Arrêt de la privatisation du Crédit Populaire d’Algérie

    C’est par un laconique communiqué, rendu public hier en fin d’après-midi, que le ministère des Finances annonce le sursis de la privatisation du Crédit Populaire d’Algérie. Une annonce inexplicable, alors que le processus en était au stade de la remise des offres techniques et financières. Voire un camouflet pour les banques étrangères en lice et pour les partisans de cette privatisation ?

    Hier, en fin d’après-midi, le ministère des Finances annonce, dans un communiqué, sa décision de «surseoir» à l’opération de privatisation du CPA à hauteur de 51%. Et «par voie de conséquence à l'ouverture des plis, programmée pour lundi prochain, en attendant une meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux». Cette décision, le département ministériel la motive par «l'impact non encore évalué de la crise internationale des crédits hypothécaires». Il s’agit, pour le gouvernement, de «réunir toutes les conditions d'un transfert de savoir-faire bancaire, technique, commercial et financier au CPA, d'enrichir sa gamme de produits et services, de moderniser ses outils de gestion et de contribuer enfin au développement général de tout le secteur bancaire algérien ».

    Pour autant qu’ils soient légitimes à mettre en avant, ces arguments restent injustifiés, inexpliqués. D’autant que les cinq banques préqualifiées au rachat du CPA (les françaises, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banques Populaires ainsi que l’américaine CitiBank) devaient remettre demain leurs offres techniques et financières. Des banques qui ont certainement accueilli cette nouvelle avec surprise, soit avec désappointement. Et des banques dont certains staffs dirigeants à Alger étaient inaccessibles hier, samedi, jour de congé pour les établissements financiers, pour connaître leurs réactions.

    Des réactions qui seront certainement formulées aujourd’hui. Un timing que le gouvernement a choisi, semble-t-il, de manière délibérée, pour faire cette annonce. Et cela même s’il est question que le gouvernement ait déjà préparé le terrain pour justifier ce sursis en mettant en place une cellule de crise. Cependant, cette annonce sonne comme un camouflet pour les partisans de cette privatisation et des partisans nombreux au sein de l’establishment financier, national et étranger, que de la classe politique. Et comptant parmi les plus influents de cette dernière, l’ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, s’en était fait l’apôtre, ne manquant pas de se faire pourfendre par ses adversaires politiques. Certes, outre les arguments avancés par le gouvernement, elle pourrait s’expliquer comme une volonté de sauvegarder une importante banque publique, ou tout au moins de ne pas la brader.

    A ce propos, l’information rapportée par le journal électronique «Tout sur l’Algérie», selon laquelle ce serait la banque d’affaires Rothschild qui aurait conseillé au gouvernement ce report pour éviter tout bradage, serait donc fondée. Et pour un banquier contacté, cette décision de différer est «naturelle» car il n’est pas évident de privatiser pour la première fois une banque publique. Comme elle pourrait s’expliquer comme une volonté du gouvernement de ne favoriser aucun des concurrents en lice. Cela même si des observateurs supputent derrière ce sursis une faveur accordée aux banques françaises, à la veille de la visite du chef de l’Etat français à Alger, début décembre.

    Cependant, cette annonce conforte l’impression quant à l’inconséquence du gouvernement, son incapacité à gérer un processus qu’il a mis difficilement sur les rails. Et des péripéties, le processus de privatisation, lancé depuis trois ans déjà, en a connu, les plus tumultueuses ayant marqué la phase de préqualification précédente. Une annonce qui signifie pour d’aucuns la remise en cause du choix de l’ouverture bancaire. Mais la gestion gouvernementale de la res economica n’a pas manqué d’accrocs ces dernières années, diriez-vous!


    Par le soir
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