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La privatisation du CPA n’est pas enterrée

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  • La privatisation du CPA n’est pas enterrée

    Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la réforme financière, explique la décision de geler la privatisation du CPA

    L’américaine CitiBank et la française Crédit Agricole se sont retirées. Ces abandons ont faussé le jeu de la concurrence. Cette situation risquait de conduire à un prix de cession du CPA dérisoire.

    “On ne prend pas la mer en pleine tempête”. C’est par cette métaphore que la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri a expliqué, lors d’une conférence de presse organisée hier au siège du ministère des Finances, la décision annoncée samedi dernier de surseoir à l'opération de privatisation du Crédit populaire d'Algérie et à l'ouverture des plis, qui était programmée, initialement hier.

    Mme Fatiha Mentouri faisait référence en fait à la crise internationale des crédits hypothécaires (appelés aussi subprimes) qui a secoué l’été dernier les États-Unis avant de se propager sur l’ensemble des places financières internationales. Cette crise a eu de “très sévères incidences” sur les grandes banques mondiales dont certaines figurent parmi les banques préqualifiées pour la privatisation du CPA.

    L'impact des pertes à l'échelle internationale est évalué, selon les premières estimations, entre 400 et 500 milliards de dollars. Six banques étaient préqualifiées : BNP Paribas, Natixis-Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale (France), Citibank (États-Unis), et Santander (Espagne).

    La ministre déléguée à la Réforme financière, exposant le déroulement du processus d’ouverture du capital du CPA, entamé en 2005, rappelle que la remise des offres des banques préqualifiées était prévue pour le 21 novembre en cours et l'ouverture des plis pour le 26 novembre. “La remise des offres n'a pas été du tout effectuée par ces banques”, souligne-t-elle. Mme Fatiha Mentouri confirme le retrait de la Banque espagnole Santander en raison de son engagement dans une vaste opération de rachat d'une banque internationale, la banque néerlandaise ABN Amro, en mai dernier.

    La ministre déléguée à la Réforme financière estime que “la Banque espagnole Santander est toujours intéressée par le secteur financier algérien et qu'elle comptait revenir pour d'autres opportunités qui se présenteraient”. Citibank, l’autre banque préqualifiée, “a annoncé mercredi dernier son retrait momentané du processus de privatisation du CPA”, révèle Mme Fatiha Mentouri.

    Le groupe bancaire américain a été fortement secoué par la crise des “subprimes”. “Il a même été amené à recomposer son management jusqu'au plus haut niveau”, précise la ministre. “L'impact de cette crise a mis ce groupe bancaire américain dans l'obligation de ne pas prendre de décisions stratégiques l'engageant à long terme telle la reprise du CPA”, ajoute Mme Fatiha Mentouri.

    Parallèlement, la banque française Crédit Agricole avait émis, vendredi dernier, son souhait de voir la date limite, des remises des offres, reportée. “Avec seulement trois banques en course, BNP Paribas, Natixis-Banque Populaire et Société Générale, toutes françaises, cette situation altérait le jeu de la concurrence et pouvait altérer aussi le prix de cession du CPA”, estime la ministre déléguée à la Réforme financière. “Face à ces évènements, les autorités algériennes ont adopté une attitude de prudence mesurée pour cette première opération de privatisation d'une banque publique”, explique Mme Fatiha Mentouri. “L’impact de la crise financière internationale et le retrait momentané de deux des banques préqualifiées sont les seuls motifs qui expliquent la suspension de la privatisation du CPA”, soutient Mme Mentouri. “Il n'est pas question d'altérer le jeu de la concurrence”. “L'État a le devoir de veiller sur les intérêts de ses institutions financières et ne cédera pas le CPA à un prix qui ne soit pas celui du marché”, argumentera-t-elle.

    Sans avancer de date, pour la reprise du processus, Mme Mentouri s’est contentée de dire que “la décision de réouverture de ce dossier sera prise au moment jugé opportun”, une fois que toutes les incertitudes liées à la crise financière et bancaire internationales seront levées. En d’autres termes pas avant plusieurs mois.

    L’opération sera reprise au point où il a été arrêté. “La plupart des banques doivent évaluer leur situation, mais je pense qu'elles reviendront pour participer à l'opération de privatisation du CPA”, estime Mme Mentouri. La ministre déléguée à la Réforme financière est convaincue que le processus de privatisation du CPA “ne sera pas ainsi entaché” par la décision de sa suspension. Se voulant rassurante, la ministre déléguée à la Réforme financière, Fatiha Mentouri, a répété que “les options prises par le gouvernement en matière de réforme financière étaient irréversibles, notamment dans son volet relatif à l'ouverture du secteur financier”.


    Synthèse M. R. (Liberté)
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