Annonce

Réduire
Aucune annonce.

En Espagne, une émission de télé-réalité conduit à un meurtre

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • En Espagne, une émission de télé-réalité conduit à un meurtre

    Ricardo maltraitait Svetlana, et celle-ci l'avait quitté. Pour tenter de la faire revenir à lui, cet Espagnol de 31 ans s'est adressé à une émission de télévision d'Antena 3, "Le journal de Patricia". Sans dire à la jeune femme qu'il s'agissait de son ancien persécuteur, l'animatrice l'avait convaincue de venir sur le plateau au motif qu'un "proche" voulait lui faire une surprise.


    La jeune Russe s'était imaginé qu'il s'agissait d'un membre de sa famille demeuré en Russie. Placée face à son agresseur, la surprise a été de taille. Devant les caméras, son ancien compagnon lui a demandé de l'épouser. Elle a répondu "non".

    Quatre jours plus tard, il l'a égorgée. Le juge qui venait de le condamner, pour mauvais traitements, à onze mois de prison, et à une interdiction d'approcher Svetlana pendant deux ans, n'avait pas encore signifié son jugement.

    L'émotion causée par ce fait divers a été telle que le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a convoqué, pour cette semaine, les représentants de la fédération des télévisions commerciales pour les associer à la lutte contre la "violence de genre". Les responsables de la lutte contre les violences faites aux femmes ont conjuré les chaînes de ne pas mettre en contact agressées et agresseurs.

    La société de production de l'émission, Boomerang TV, a expliqué pourquoi, à ses yeux, les organisateurs de ce programme n'ont aucune part de responsabilité dans cet assassinat, dans la mesure où ils ne savaient rien de cette affaire de maltraitance.

    Un responsable d'Antena 3, a assuré que "tous les moyens de contrôle permis par la loi avaient été utilisés" avant d'organiser la rencontre surprise entre Ricardo et Svetlana et a jugé "injuste d'établir une relation de cause à effet entre l'émission et cette mort".

    FLÉAU SOCIAL

    La vice-présidente de l'exécutif, Maria Teresa Fernandez de La Vega, s'était impliquée dans l'adoption d'une loi, pionnière en Europe, contre la "violence de genre". Entrée en vigueur en 2005, celle-ci prévoit une gamme de mesures - judiciaires, économiques, sociales - pour aider et protéger les femmes violentées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Elle s'est accompagnée d'intenses campagnes de communication pour inciter les femmes maltraitées à dénoncer ces faits. Pour l'instant, la nouvelle loi n'a pas réduit le nombre de victimes. Depuis le début de l'année, 70 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. C'est déjà plus qu'en 2006.

    En Espagne, la maltraitance conjugale est, beaucoup plus qu'en France (où le nombre de victimes mortelles par habitant est pourtant supérieur), considérée comme un fléau social contre lequel il est possible de lutter.

    En 1997, un fait divers avait déjà contribué à cette prise de conscience. Ana Orantes, une femme de 60 ans, avait raconté, à la télévision, les décennies de violences que lui avait infligées son mari, dont elle s'était séparée l'année précédente. Une semaine plus tard, celui-ci l'arrosa d'essence et la fit brûler vive.
    Cécile Chambraud

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,...?xtor=RSS-3208

    http://www.youtube.com/watch?v=TVO4LR0GbBU
Chargement...
X