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Gnawa diffusion à Alger.Le triomphe des libertés individuelles

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    Gnawa diffusion à Alger
    Le triomphe des libertés individuelles

    Voilà qu’enfin, les nombreux fans algériens de Gnawa diffusion, avaient la possibilité de voir leur groupe préféré se produire après une année d’absence, sur une scène algérienne. Suffoqué par des contraintes de management (un manager femme très matérialiste), Gnawa diffusion, et après un concert raté par annulation (décès de Yassar Arafat) à la salle Harcha au mois de Ramadan dernier, n’a pas pu être reprogrammer faute de tolérance de la part du manager du groupe, qui n’a voulu faire aucune concession au jeune Nadjib, producteur indépendant du spectacle (qui se fait d’ailleurs, casser les pieds par les ennemis de l’auto organisation) qui ne demandait qu’un peu de souplesse, bref, Gnawa diffusion a vraiment assuré un spectacle rare, dans un endroit aussi, rare à obtenir pour une production de spectacle vivant.
    Il est 17 :00, et déjà la place Agora (Tout au fond de l’office Riadh El feth, devant la fontaine cybernétique) est pleine à craquer, parmi les spectateurs, beaucoup d’étudiants venus tout droit de leurs campus universitaires, des fils et des filles du quartier de Salembier, et des familles venues d’Alger et d’ailleurs.
    19 :00, l’espace Agora est en ébullition, les officiels, les diplomates et les nouveaux riches ont eu la malchance de ne pas se renseigner sur le lieu du spectacle, de ce fait, ils étaient surpris de constater, qu’une fois n’est pas coutume, un concert allait être donné au niveau de l’espace « Agora », un espace en plein air, où tout le monde peut accéder, et où le tri des spectateurs ne peut se faire comme c’est le cas dans les salles de spectacles qu’ils ont réquisitionné, cette fois, ils ont fait demi-tour, au grand regret de leurs femmes qui –leurs maris étant castrés par la soif du pouvoir— fantasmaient sur des jeunes, tous beaux les uns que les autres, seuls quelques étrangers et faux journalistes (le journalisme comme moyen d’accéder à la sphère hypocrite, ça existe) avaient fait la concession de rester cloîtrer comme des animaux sauvages, dans l’espace étroit qui leur a été réservé à gauche de la scène, dans cette ambiance, Lucio Guerrato, chef de la délégation européenne en Algérie, monte sur scène et salut la foule qui le lui rend si bien, il est tout de même derrière la production du spectacle.
    19 :15, le groupe Gnawa diffusion, a sa tête Amazigh, monte sur scène, laissant derrière, quatre jeunes hyper-stressés, habillés tous pareils, et qui se sont avérés après, des voisins de cellule de Benchicou, des musiciens prisonniers, invités par Amazigh et qui ont joué un petit quelque chose au milieu du concert. La foule en liesse est dans tous ses états, et voilà que le premier titre de Gnawa diffusion retenti comme un cri de liberté, tous le monde chante avec Amazigh, la voix de ce dernier était carrément dominée par celle du public, qui, de temps à autre, levait la tête en haut pour constater un ciel menaçant, rendu plus cinématographique par la présence de l’outil du pouvoir (Policiers) posté tout en haut, affolé de voir cette image insolite d’une jeunesse en furie, chose qui n’était pas programmée dans leur formation à l’école de l’outil du pouvoir, qui élabore en ce moment un vrai projet d’état policier à la Française (France d’aujourd’hui), et qui en ce moment enchaîne les cessions de classes fraîchement formées et jeter sur terrain pour réprimer le simple citoyen comme le fait si bien la police française avec nos sœurs et frères de sang en France. Le concert s’est poursuivi avec les titres classiques du groupe, entrecoupés par des insultes d’un ordre très développé, à l’encontre de Georges Bush, Amazigh demandait au public de sauter, et pour aller plus haut, il disait « Imaginez que vous sautez sur la figure de Bush, comme ça, vous allez sauter mieux » et le public suivait, il faut dire que Lucio Guerrato a bien rigolé, aucunement on l’a senti gêné.
    21 :15 Amazigh entame le dernier titre de la soirée « J’aimerai être un fauteuil dans un salon de coiffure pour dame » la foule est en délire total, tout à coup, l’observateur se rend compte que là, il y’a une force de liberté qui émane des corps et des esprits de toute cette jeunesse, qui a soif d’être libérée par le spectacle qui correspond à ses besoins, loin de ce qui est programmé par « L’ONCI » et « Arts et Cultures », les deux organismes étatiques culturels de la honte, justement à la salle Ibn Khaldoune, ce soir même était programmé par le département que dirige « Redouane Mohammedi » un ancien fonctionnaire de l’OPGI dégradé (ou plutôt caché) dans ses fonctions après un scandale de corruption, et affecté à un poste moindre (à l’image de la culture en Algérie), bref, il était programmé dans la série « Egypte » l’Egyptien « Hani Chaker » destiné à un public bien ciblé, loin des jeunes aux esprits ouverts aux revendications démocratiques.
    Pour conclure, le spectacle de Gnawa Diffusion à Alger, est une preuve de la force du spectacle libre dans la mobilisation et le renforcement des libertés individuelles, Les forces obscurantistes de l’islamisme, du pouvoir corrompu et de son outil (la police), de certaines délégations étrangères et de certains fanatiques kabyles, ne sont pas prêt à en découdre avec la jeunesse algérienne dans sa pluralité, qui a goûté à la suavité de la liberté et de la démocratie. Aussi, une pensée va au-delà de l’Algérie, vers la France, qui connaît une dégradation au niveau des libertés individuelles, et qui se manifeste par les tortures que subit des algériens dans les commissariats de police, mais aussi, par les voix de certains intellectuels qui dénoncent la société du spectacle libre, chose qui est encore plus grave.
    Ilhem
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