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L’Europe et la Chine mesurent leurs désaccords

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  • L’Europe et la Chine mesurent leurs désaccords

    L'Europe et la Chine officialisent leur dialogue monétaire et commercial. À défaut de combler leurs différences, ils se promettent d’en débattre autour d’une même table. La Chine et l’Europe, séparées par un déséquilibre commercial qui galope cette année vers les 160 milliards d’euros, ont décidé de créer deux groupes de travail en commun, l’un sur les monnaies et l’autre sur la distorsion croissante de leur commerce.

    Le 10e sommet, précédé de solides mises en garde du côté européen et d’une feinte indifférence du côté chinois, s’est engagé hier à Pékin sur une note plus conciliante. Peter Mandelson, le commissaire au Commerce, a tendu un rameau d’olivier et témoigné de «l’engagement européen en faveur du succès de la Chine». Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a souligné «un consensus et un commun désir de surmonter les frictions».

    Bruxelles et Pékin ont donc annoncé hier la mise en place d’un « mécanisme de dialogue à haut niveau » sur le dossier brûlant du déficit commercial européen. De leur côté, la Banque centrale européenne et la Banque du peuple chinois mettront «immédiatement» sur pied un groupe de travail sur les taux de change et la parité yuan-euro.

    Sur ce point, Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a cru déceler un mouvement du côté chinois, « sans vouloir en dire davantage ». En public, Chinois et Européens ont continué d’étaler leurs désaccords. Devant un parterre d’hommes d’affaires, le premier ministre Wen Jiabao a clairement énoncé son opposition à une appréciation accélérée du yuan face à l’euro. «La Chine continuera d’améliorer son régime de change d’une manière progressive, efficace et raisonnable», dit Wen Jiabao. Il envisage à terme la convertibilité totale du yuan et l’ouverture du compte de capital. Mais à ses yeux, la faiblesse de la monnaie chinoise face à l’euro est la résultante mécanique de l’effondrement du dollar, plutôt qu’une décision politique prise à Pékin.

    Les Européens, délaissant une controverse monétaire sur laquelle les Chinois ne paraissent pas prêts à bouger, ont préféré illustrer par quelques formules chocs le caractère «intenable» des déficits accumulés par l’Union. «L’Europe est un marché ouvert pour la Chine, nous voudrions voir la Chine ouverte à l’Europe», dit Peter Mandelson en réclamant un jeu égal pour tous. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, ajoute : «La République populaire est devenue le premier fournisseur de l’Europe. Mais il est paradoxal de constater que l’Union exporte davantage vers la Suisse qu’à destination de la Chine.»

    Le tête-à-tête monétaire et commercial euro-chinois, désormais institutionnalisé, pourrait s’inspirer du «dialogue stratégique» qu’ont noué le Trésor américain, le département du Commerce et la Réserve fédérale avec les autorités chinoises. Le précédent américain montre aussi que la route est aussi longue que frustrante. À deux semaines d’un nouveau rendez-vous à Pékin, l’Administration Bush réclame une fois de plus davantage de flexibilité sur les taux de change et un peu moins de croissance dans les exportations.

    source : le figaro
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