Grand Père
Je t’attendais perchée sur cet olivier qui surplombait la colline, pleurant dans mes haillons qui ne me servaient désormais que de vulgaires tissus pour essuyer toute la morve et tous mes pleurs. Maman m’avait dit de me taire, elle m’avait prévenu, si j’ajoutais un mot ou un cri de plus, une gifle bien méritée me serait offerte. J’avais la tête dure grand père, t’en souviens tu ! Qu’à cela ne tienne, je hurlais de plus belle suppliant maman de me ramener chez toi, chez grand-mère et tous les autres. Je voulais qu’on s’en aille d’ici ! On ne nous aimait pas ! Grand père, pourquoi nous détestaient-ils ainsi ? C’est vrai, j’étais triste d’être la seule à ne jamais avoir de cadeaux de leur part, mais quand tu arrivais tes mains pleines d’amour pour moi, le monde pouvait s’écrouler à ce moment là, j’étais sûre que toi, tu étais là pour me rattraper, me protéger et m’aimer. Ce jour là, grand père, je n’allais pas bien, maman non plus tu sais. Elle regrettais beaucoup l’absence de papa parti loin pour mieux nous aider me disait-elle. Et ce jour là, j’avais besoin de toi. Je criais ton nom partout dans le village, j’ai même laissé en guise de présent quelques mèches de cheveux à maman, celle-ci trop énervée de m’entendre hurler s’est habilement glissée derrière moi et m’a vigoureusement secoué par le sommet de mon corps… Maman c’est une championne pour me faire valser ! Elle a toujours eu la technique adéquate pour satisfaire sa colère et l’apaiser…Merci grand-mère ! Mais tu sais grand père, j’ai résisté, j’ai été plus forte et me suis enfuie. J’ai grimpé sur ce satané olivier que la mère de papa chérissait ! Je m’amusais d’ailleurs à ôter toutes les olives pas encore mûres pour gâcher son plaisir et la voir moins jubiler lors des récoltes ! Et bien, une fois dessus, je pouvais voir toute la ville et bien plus loin encore ! Je voyais ce que tu disais souvent « a Yelli, hat el djardjar g’heni » (Regarde ma fille, au loin c’est le Djurdjura). Je le voyais ! Et son sommet parsemé de neige éternelle me faisait rappeler tes cheveux grisonnant sous ta chachits que tu ne te lassais jamais de porter… Je criais encore et t’implorais de venir me chercher ! Je te demandais de te dépêcher et de venir me serrer dans tes bras si protecteurs ! Maman ricanait car elle était exaspérée de m’entendre et tentait en vain de tuer l’espoir qu’il y avait en moi de te voir ce jour là ! Mes larmes avaient le goût de l’amertume et de l’oubli, mes cris résonnaient encore dans mes entrailles… Mais je continuais de t’appeler. En relevant mon regard vers le bas de la colline, j’aperçu un homme, humble, avec un panier à la main. Je n’en revenais pas…C’était toi grand père…Maman m’avait dit que tu ne viendrais pas aujourd’hui ! Elle ne va pas s’en remettre ! Surprise et excitée de pouvoir te sentir enfin contre moi, je pris un élan énorme pour sauter et finis par malheureusement déboulée tête la première dans cette interminable pente qui en fin de compte m’amena plus rapidement à toi ! Je n’avais jamais été aussi contente de me retrouver tant écorchée ! Il me fallait sentir la douleur d’abord pour mieux t’apprécier ensuite ! Quoique, je ne pensais qu’à toi, la douleur était le rythme de mon envie sûrement ! Grand père, je t’ai sauté dessus, t’en souviens-tu ? Je me suis pendue à ton cou, t’ai embrassé comme jamais je me suis permise de le refaire, en te disant « Adi harz a Rebbi cla3em n’jedi a3zizen » (Que Dieu bénisse tes moustaches grand père adoré). Jamais joie ne s’est faite dans mon cœur comme ce jour là grand père. Oh combien tes souvenirs sont doux à chérir ! Maman regrette de ne pas avoir eu le temps de te dire au revoir tu sais. Quant à moi, grand père, je t’aime encore comme si c’était hier. Tes bras m’enveloppant de tendresse, tes mains me caressant le visage pour me dire combien je suis ta fierté, ta voix tremblante qui me rassurait dans le noir, et tes yeux qui me rendait invincible dans le reflet des nuits voilées de flammes qui nous réchauffaient tant bien que mal. Oh grand père, tu restes dans ma mémoire tel ce soleil qui éclaire mes pensées sombres et mes nuits pleine de vide. Tu resteras l’emblème de l’amour dans mon cœur qui t’aime à ce jour et qui ne cessera de t’aimer chaque jour…
Aki yarhem a rebbi a Jedi ....
Je t’attendais perchée sur cet olivier qui surplombait la colline, pleurant dans mes haillons qui ne me servaient désormais que de vulgaires tissus pour essuyer toute la morve et tous mes pleurs. Maman m’avait dit de me taire, elle m’avait prévenu, si j’ajoutais un mot ou un cri de plus, une gifle bien méritée me serait offerte. J’avais la tête dure grand père, t’en souviens tu ! Qu’à cela ne tienne, je hurlais de plus belle suppliant maman de me ramener chez toi, chez grand-mère et tous les autres. Je voulais qu’on s’en aille d’ici ! On ne nous aimait pas ! Grand père, pourquoi nous détestaient-ils ainsi ? C’est vrai, j’étais triste d’être la seule à ne jamais avoir de cadeaux de leur part, mais quand tu arrivais tes mains pleines d’amour pour moi, le monde pouvait s’écrouler à ce moment là, j’étais sûre que toi, tu étais là pour me rattraper, me protéger et m’aimer. Ce jour là, grand père, je n’allais pas bien, maman non plus tu sais. Elle regrettais beaucoup l’absence de papa parti loin pour mieux nous aider me disait-elle. Et ce jour là, j’avais besoin de toi. Je criais ton nom partout dans le village, j’ai même laissé en guise de présent quelques mèches de cheveux à maman, celle-ci trop énervée de m’entendre hurler s’est habilement glissée derrière moi et m’a vigoureusement secoué par le sommet de mon corps… Maman c’est une championne pour me faire valser ! Elle a toujours eu la technique adéquate pour satisfaire sa colère et l’apaiser…Merci grand-mère ! Mais tu sais grand père, j’ai résisté, j’ai été plus forte et me suis enfuie. J’ai grimpé sur ce satané olivier que la mère de papa chérissait ! Je m’amusais d’ailleurs à ôter toutes les olives pas encore mûres pour gâcher son plaisir et la voir moins jubiler lors des récoltes ! Et bien, une fois dessus, je pouvais voir toute la ville et bien plus loin encore ! Je voyais ce que tu disais souvent « a Yelli, hat el djardjar g’heni » (Regarde ma fille, au loin c’est le Djurdjura). Je le voyais ! Et son sommet parsemé de neige éternelle me faisait rappeler tes cheveux grisonnant sous ta chachits que tu ne te lassais jamais de porter… Je criais encore et t’implorais de venir me chercher ! Je te demandais de te dépêcher et de venir me serrer dans tes bras si protecteurs ! Maman ricanait car elle était exaspérée de m’entendre et tentait en vain de tuer l’espoir qu’il y avait en moi de te voir ce jour là ! Mes larmes avaient le goût de l’amertume et de l’oubli, mes cris résonnaient encore dans mes entrailles… Mais je continuais de t’appeler. En relevant mon regard vers le bas de la colline, j’aperçu un homme, humble, avec un panier à la main. Je n’en revenais pas…C’était toi grand père…Maman m’avait dit que tu ne viendrais pas aujourd’hui ! Elle ne va pas s’en remettre ! Surprise et excitée de pouvoir te sentir enfin contre moi, je pris un élan énorme pour sauter et finis par malheureusement déboulée tête la première dans cette interminable pente qui en fin de compte m’amena plus rapidement à toi ! Je n’avais jamais été aussi contente de me retrouver tant écorchée ! Il me fallait sentir la douleur d’abord pour mieux t’apprécier ensuite ! Quoique, je ne pensais qu’à toi, la douleur était le rythme de mon envie sûrement ! Grand père, je t’ai sauté dessus, t’en souviens-tu ? Je me suis pendue à ton cou, t’ai embrassé comme jamais je me suis permise de le refaire, en te disant « Adi harz a Rebbi cla3em n’jedi a3zizen » (Que Dieu bénisse tes moustaches grand père adoré). Jamais joie ne s’est faite dans mon cœur comme ce jour là grand père. Oh combien tes souvenirs sont doux à chérir ! Maman regrette de ne pas avoir eu le temps de te dire au revoir tu sais. Quant à moi, grand père, je t’aime encore comme si c’était hier. Tes bras m’enveloppant de tendresse, tes mains me caressant le visage pour me dire combien je suis ta fierté, ta voix tremblante qui me rassurait dans le noir, et tes yeux qui me rendait invincible dans le reflet des nuits voilées de flammes qui nous réchauffaient tant bien que mal. Oh grand père, tu restes dans ma mémoire tel ce soleil qui éclaire mes pensées sombres et mes nuits pleine de vide. Tu resteras l’emblème de l’amour dans mon cœur qui t’aime à ce jour et qui ne cessera de t’aimer chaque jour…
Aki yarhem a rebbi a Jedi ....
Commentaire