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Un Algérien de Guantanamo

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    «Son» cas devant la Cour suprême des Etats-Unis L'histoire d'un Algérien de Guantanamo


    par H. Barti


    La Cour suprême des Etats-Unis doit se pencher, après-demain, pour la troisième fois, sur les droits des détenus de Guantanamo, pour déterminer si la Constitution américaine limite le pouvoir de l'exécutif sur les prisonniers de la «guerre contre le terrorisme».

    Depuis 2002, les prisonniers demandent à pouvoir contester cette détention illimitée devant un juge indépendant, une procédure charnière du droit anglo-saxon appelée «habeas corpus». En 2004 puis en 2006, la Cour avait pourtant considéré que la loi leur garantissait ce droit. Mais à l'automne dernier, le Congrès a modifié la loi, interdisant aux détenus de saisir une cour fédérale avant d'avoir été jugés par un tribunal militaire d'exception. Plus de 800 hommes et adolescents ont été détenus à Guantanamo, et environ 305 s'y trouvent encore. Selon le gouvernement américain, parmi ces derniers, 70 doivent être rapatriés et 60 à 80 traduits devant un tribunal militaire d'exception.

    La décision de la Cour suprême américaine concernera donc en premier lieu les plus de 150 autres, qui ne sont ni libérables, ni inculpables. C'est l'affaire «la plus importante de la décennie», assure le Centre pour les droits constitutionnels, qui coordonne la défense des détenus de la base navale à Cuba, pour la plupart arrivés il y a près de six ans et jamais inculpés. Parmi ces plus de 150 détenus se trouvant dans cette situation problématique à la fois pour la justice et pour la classe politique américaine, un Algérien, Lakmar Boumediene. Le hasard a voulu que l'affaire, qui sera exminée ce mercredi par la Cour suprême, porte son nom et celui d'un autre prisonier koweïtien, Fawzi Al-Odah, tous deux détenus à la prison de Guantanamo depuis 2002. Lakmar Boumediene, 41 ans, est marié et père de deux enfants. En 1997, il est parti avec sa famille vivre à Sarajevo (Bosnie), où il a travaillé pendant quatre ans avec le Croissant-Rouge.

    En octobre 2001, il a été arrêté avec cinq autres Algériens, tous soupçonnés d'avoir projeté un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Sarajevo. Trois mois plus tard, les six hommes ont été blanchis par la Cour suprême de Bosnie, mais remis aux autorités américaines et transférés à Guantanamo. Les Etats-Unis le soupçonnent d'être un partisan d'Al-Qaïda parce qu'il a voyagé dans des zones de conflit au Proche-Orient et en Europe de l'Est et parce qu'il a apporté son aide à un «agent connu» de l'organisation terroriste. Selon ses avocats, M. Boumediene porte encore les cicatrices des profondes entailles creusées par les menottes pendant son transfert.

    Sur cette question relative aux Algériens détenus dans la prison de Guantanamo, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini avait, pour rappel, affirmé, le 19 novembre dernier, avoir rencontré récemment l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie qui lui a fait part de la disposition de son pays à les transférer en Algérie «sans aucune condition» tout en lui indiquant que l'opération pourrait avoir lieu dans un avenir proche compte tenu de la volonté des Etats-Unis de fermer cette prison avant la fin du mandat du président américain George Bush.

    Le Quotidien d'Oran. (03-12-07).
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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