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Activision et Vivendi créent Activision Blizzard

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  • Activision et Vivendi créent Activision Blizzard

    Dimanche soir, Vivendi et Activision, les éditeurs des deux jeux vidéo les plus populaires sur PC et sur console ont annoncé leur fusion sans qu’aucun signe avant coureur de l’ait laissé deviner. L’opération prévoit que le français Vivendi apporte à Activision sa division jeux, Vivendi Games, valorisée 8,1 milliards de dollars par les deux partenaires, et ajoute 1,7 milliard de dollars en cash. En échange, il récoltera le contrôle de 52% de la nouvelle entité, baptisée Activision Blizzard, dont le PDG d’Activision, Robert Kotick, assurera la direction. Par la suite, Vivendi pourra racheter des actions du nouveau groupe et monter jusqu’à 68% du capital du premier éditeur indépendant des jeux vidéo. Lundi, l'action Activision gagnait 16% à l'ouverture du Nasdaq et Vivendi 1,5% à Paris.

    Cette transaction évaluée à 18,9 milliards de dollars au total rappelle que Vivendi est devenu discrètement ces dernières années un poids lourd du jeu vidéo. En 2002, lorsque Jean-René Fourtou entame un grand ménage pour réduire la dette du groupe, Vivendi Games, dont Jean-Marie Messier faisait une des priorités, figure pourtant parmi les activités dont il faut se débarrasser. Les jeux vidéo sont trop loin du cœur de métier, pense la direction à l’époque. Seulement, aucun repreneur ne se manifeste. Assis sans le savoir sur une mine d’or, Vivendi décide en 2003 de conserver sa division jeu. Deux ans plus tard, l’un des studios de développement racheté en 1998 en même temps que Havas, l’américain Blizzard, lance le jeu qui va tout changer : World of Warcraft.

    World of Warcraft dope la valorisation de Vivendi Games
    Aujourd’hui, le succès de WoW est tel qu’il justifie à lui seul, dans les petits calculs des deux sociétés, la valorisation de 8,1 milliards de dollars de Vivendi Games. Blizzard, qui repose quasi exclusivement sur ce jeu, et dont les résultats n’avaient jamais été détaillés jusqu’à présent, engrangera 1,1 milliard de dollars en 2007 pour un résultat d’exploitation de 517 millions de dollars. Cette marge de 40%, inédite dans les jeux vidéo, tient au mode de distribution du jeu, vendu en magasin, puis couplé à des abonnements mensuels de 11 à 13 mois. Avec 9,3 millions d’abonnés dans le monde, pour moitié en Occident, WoW est devenu la poule aux œufs d’or de Vivendi, qui compense les pertes de ses autres division jeu, Sierra, Sierra Online et Vivendi Games Mobile. Mieux, cette activité connaît la plus forte croissance du groupe, qui n'hésite pas à puiser dans le cash généré par la téléphonie mobile pour se renforcer dans le secteur prometteur.

    Activision, réputé pour sa bonne gestion, présente lui un profil bien plus conventionnel pour le secteur, avec un chiffre d’affaires 2007 de 2,3 milliards pour un résultat d’exploitation de 340 millions. L’éditeur, qui se dispute avec Electronic Arts la première place des indépendants aux Etats-Unis, mise bien davantage sur les consoles et sur les séries à succès, parfois tirées de licences de films (James Bond, Spiderman). Dernièrement, il est pourtant revenu sur le devant de la scène grâce à une création un peu plus originale, Guitar Hero, dont le troisième volet sorti sur toutes les consoles occupe la têtes des ventes aux Etats-Unis.

    Activision Blizzard devant Electronic Arts
    A eux deux, Activision et Vivendi Games représentent sur 2006 quelque 15% d’un marché mondial des jeux vidéo de 28 millions de dollars, qui devrait atteindre les 40 milliards en 2010, porté par la croissance du jeu en ligne dont World of Warcraft est le moteur. C’est déjà davantage qu’Electronic Arts, qui perd son trône de premier éditeur indépendant. Les analystes tablent dès lors sur une nouvelle période de consolidation qui pourrait voir l’autre géant des jeux vidéo répliquer par une acquisition majeure. Lundi, l’action d’Ubisoft dont il détient déjà 15% progressait de près de 4%. Mais les deux autres américains, Take Two et THQ, figurent aussi parmi les cibles potentielles. La consolidation est « inévitable », estime ainsi le patron de Take Two, qui cite notamment l'envolée des coûts de développement et s'attend à la disparition de petits éditeurs.

    En 2009, Activision Blizzard prévoit d’atteindre un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de dollars, contre 3,7 milliards en 2007, pour un bénéfice d’exploitation qui progressera de 700 millions à 1,1 milliard. Pour cela, il devrait se concentrer sur la rentabilité de Sierra, l’un des éditeurs déficitaires de Vivendi en lui appliquant les bonnes recettes d’Activision, opérer des synergies dans les développements, la vente et le marketing, accroître la base d’abonnés en ligne et renforcer leur loyauté. Il ne s’agirait pas de tomber, comme certains joueurs, dans une trop grande dépendance à World of Warcraft.

    source : l'Expansion
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