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La réforme du système bancaire algérien

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  • La réforme du système bancaire algérien

    Toute réforme est synonyme de résistance au changement par les esprits du mal, source de précipitation et de bradage par les esprits mal éclairés et source de conflits d'intérêts objectifs pour certains et subjectifs pour d'autres. Toute réforme est source d'inspiration positive pour certains et négative pour d'autres, car conduite par des personnes pouvant être le principal vecteur de son succès ou le premier obstacle à sa réussite.

    L'Algérie a, depuis des années, ouvert de vastes chantiers de réforme : réforme des structures de l'Etat, réforme de la justice, réforme de l'école, réforme du régime fiscal, réforme du secteur des télécommunications, et enfin, et ce qui nous intéresse en tant que banquiers, la réforme du système bancaire et financier.

    Cette modeste contribution, ne prétendant pas être exhaustive, se veut être un mélange de théorie d'organisation et de gestion bancaire et financière, et de pratique d'observation des comportements et des réalités du terrain. Elle se veut être un document hybride pouvant contribuer à mieux voir et à mieux cerner le fonctionnement du système bancaire et financier en Algérie et pourquoi pas, donner une inspiration positive pour le choix des référentiels de sa réforme.

    Depuis l'avènement de l'autonomie de gestion des entreprises, les banques algériennes ont commencé leur supposée métamorphose : leurs pratiques de gestion, leurs pratiques de communication, leurs pratiques de recrutement, leurs pratiques de distribution de dividendes, et bien d'autres pratiques, cependant, ce n'était que le commencement, et les réformes prenaient leur état embryonnaire. Avec la promulgation de la loi 90/10 du 14/04/1990 sur la monnaie et le crédit, un autre coup de bousculade est donné par les pouvoirs publics à tout le système bancaire et financier. Elle définit les règles du jeu, et organise le fonctionnement de l'orchestre argentier algérien «définition et rôles du Trésor et de la Banque Centrale, relations entre les intervenants dans le secteur, les conditions d'exercice des banques et établissements financiers,... etc.».

    Cependant, ces réformes ont été entravées, en partie par la situation politique et macroéconomique qu'a vécu notre pays pendant la décennie 1990-2000, et leurs effets n'ont pas été ressentis ou fortement freinés.

    L'intervention voulue ou déguisée des institutions financières internationales, et des pays créanciers de l'Algérie, afin d'éviter la cessation de paiement, et de redresser la situation, allant droit vers la catastrophe vers 1993, a permis, à travers le PAS «Programme d'Ajustement Structurel», de rectifier le tir et de donner, un peu soit-il, l'espoir de réanimer un système bancaire et financier presque au coma !!! Combinée à une situation géopolitique et à une conjoncture nationale et internationale favorable, «augmentation des prix du pétrole, stabilisation politique relative», après quelques années de répit et de repos, les pouvoirs publics disposaient désormais des atouts nécessaires à une réforme aisée, réfléchie et patiemment conduite, sans hésitation, sans précipitation, et surtout sans pression extérieure.

    Entre-temps, une vraie catastrophe bancaire s'est produite, à savoir le krach de la banque privée Khalifa Bank, considérée alors comme le fleuron du marché bancaire algérien, et un bailleur de fonds fondamental à l'économie. Un krach pour le moins surprenant et autant drôle que prévisible.

    C'est à ce moment-là que les pouvoirs publics se sont rendus compte que toutes les réformes effectuées jusque-là, étaient insuffisantes, infructueuses, voire même, pour certaines, catastrophiques. Ils pensaient que le problème était purement législatif, mais était-ce vraiment le cas ? Est-ce vraiment la loi 90/10 qui était à l'origine du problème du krach Khalifa Bank ?

    Est-ce vraiment les lois et règlements en vigueur qui sont à l'origine de l'échec des réformes jusque-là préconisées et conduites ? Pouvons-nous faire une méditation et observer la situation réelle et objective de notre système bancaire et financier ? Pouvons-nous procéder à une évaluation quantitative et qualitative de ce qu'on a fait jusqu'à présent ? Mieux encore, pouvons-nous certifier que le diagnostic qui a été fait était basé sur des données réelles ?

    D'un autre côté, les réformes dans les autres sphères se sont accélérées alors que dans le système bancaire et financier on patine toujours, ce qui influe beaucoup sur les performances de notre économie.

    Devrons-nous avoir recours à des organismes internationaux ? Devrons-nous avoir recours à des cabinets d'audit et d'expertise pour nous assister dans les démarches à suivre ? Quel est et quel sera le rôle de nos banquiers au milieu de cette cacophonie ? Leur silence et leur réserve sont-ils de bons signes ?

    D'un point de vue strictement managérial, le succès d'une politique de réforme ou autre « de gestion, de distribution, de communication » obéit à un certain nombre de critères, et basée sur une série d'actions/réactions, alors quels sont les critères à prendre en considération pour réussir la réforme de notre système bancaire et financier ? Quelles sont les actions nécessaires pour le faire avec célérité, de façon efficace et sans trop de coûts ?

    Nous allons, à travers cet essai, tenter d'identifier des éléments de réponses à ces diverses questions qui, apparemment, ne hantent pas les esprits de nos hommes politiques malgré leur importance pour la réussite des réformes globales et leur pérennité, n'obsèdent pas les pensées de nos banquiers malgré leur pertinence pour l'efficacité de leur management, et ne tentent pas les chasseurs de gros marchés malgré les opportunités qu'elles peuvent offrir.

    source : le quotidien d'Oran
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