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La mémoire en otage !

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  • La mémoire en otage !

    Naissance d’une Instance algérienne de lutte contre la pensée coloniale

    L’ONG écrit au président Sarkozy

    La polémique récurrente sur le passé colonial de la France, y compris à la veille de la visite d’Etat du président Sarkozy en Algérie, a fini par donner
    naissance à une ONG qui se propose de servir de cadre revendicatif pour le devoir de mémoire.

    Ainsi, l’Instance algérienne de lutte contre la pensée coloniale a signé hier son acte de naissance par une lettre ouverte au président français, Nicolas Sarkozy, dans laquelle elle énumère les conditions à réunir pour que les deux peuples parviennent à une véritable amitié. La correspondance signée par le porte-parole, Ahmed Bensaïd, invite en effet Nicolas Sarkozy à s’inspirer « des valeurs de la Révolution française pour prendre une décision courageuse ».

    Si le ton de la lettre est plutôt diplomatique, les revendications contenues, elles, dénoncent sans équivoque l’ordre colonial. Cette nouvelle instance note en effet que la colonisation a « porté atteinte à toutes les valeurs de l’humanité (…) et le peuple algérien a subi le joug colonial durant 130 années ».

    Ce faisant, elle précise au président Sarkozy que seul le règlement des contentieux « encore en suspens » est à même de favoriser le processus de normalisation, voire d’amitié, entre les peuples algérien et français. Elle en veut pour preuve les crimes « abjectes » du système colonial, notamment « l’homicide et les massacres collectifs, la torture, la purification ethnique, l’utilisation des mines le long de la frontière des pays voisins, les essais nucléaires effectués à l’intérieur du territoire algérien, le pillage et la destruction du patrimoine archéologique et historique ».

    Le préalable de « 8 Mai 1945 »

    En conséquence, les auteurs de la lettre réclament au président français de reconnaître les crimes de la colonisation et à demander pardon « pour l’ensemble des méfaits perpétrés durant l’occupation ainsi que l’indemnisation nécessaire pour les dommages générés par ces ignominies ». Ces revendications ne sont qu’une « infime réalité des attentes de notre peuple ».

    La coopération forte entre la France et l’Algérie est possible, souligne la lettre « pour peu que la France fasse exactement la même chose de ce qu’elle a exigé de l’Allemagne ». Et de souhaiter que « votre visite en Algérie soit une occasion historique (…) pour ouvrir une nouvelle page pour les deux pays ».
    Aussi, l’Instance algérienne de lutte contre la pensée coloniale lance un appel à tous les « peuples frères d’Afrique anciennement colonisés » pour faire front « contre la pensée coloniale ».

    Joignant la parole à l’acte, elle annonce l’organisation d’une assemblée générale constitutive d’une instance africaine pour service d’espace de concertation. Toujours dans le cadre de la visite du président Sarkozy, la fondation du 8 Mai 45 a rendu publique une déclaration dans laquelle elle réclame, elle aussi, que « la France demande pardon pour sa répression sauvage et son massacre de plus de 45 000 victimes ».

    La déclaration signée par le président du bureau de la wilaya de Sétif souligne que « ces faits gravissimes ne peuvent faire l’objet ni de prescription ni d’amnistie ». La fondation 8 Mai 45 réclame « une dose de courage politique des responsables français (…) pour apaiser les rancœurs (…) et transcender le fossé d’incompréhension et de rejet qui empoisonne nos liens avec la mémoire et nous empêche de nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres ».

    Hassan Moali pour El watan. (4-12-2007)
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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