C’est en m’exprimant devant vous que j’ai souhaité commencer cette visite d’Etat. Parce que je suis venu en Algérie pour parler d’avenir. Parce que je suis venu pour bâtir. Bâtir entre nos deux peuples un partenariat d’exception. Parce que j’attends de vous que vous soyez des acteurs essentiels de cette grande ambition en multipliant entre nos deux pays les projets, les emplois, les solidarités concrètes.
Je suis venu en Algérie pour bâtir entre nos deux peuples un avenir de solidarité partagée.
Parler d’avenir, ce n’est pas ignorer le passé. Je suis convaincu depuis toujours que pour bâtir un avenir meilleur on doit au contraire regarder le passé en face. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait en Europe. C’est le travail de mémoire que je suis venu proposer au peuple algérien. Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité.
Mais il est aussi juste de dire qu’à l’intérieur de ce système, profondément injuste, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui ont aimé l’Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d’une guerre d’indépendance qui a fait d’innombrables victimes des deux côtés. Et aujourd’hui, moi qui avais sept ans en 1962, c’est toutes les victimes que je veux honorer. Notre histoire est faite d’ombre et de lumière, de sang et de passion. Le moment est venu de confier à des historiens algériens et français la tâche d’écrire ensemble cette page d’histoire tourmentée pour que les générations à venir puissent, de chaque côté de la Méditerranée, jeter le même regard sur notre passé, et bâtir sur cette base un avenir d’entente, d’amitié et de coopération.
Notre relation n’a pas d’équivalent. Ce n’est pas qu’une question d’histoire. C’est d’abord une affaire de géographie : nous sommes voisins de part et d’autre d’une mer qui a toujours été un trait d’union et jamais une barrière. C’est enfin et surtout l’intensité unique des rapports entre nos deux peuples. La communauté algérienne est la première communauté étrangère en France. Mais plus important encore, c’est aujourd’hui un français sur dix qui éprouve pour l’Algérie des sentiments très forts parce qu’il y est né, parce qu’il y a vécu, parce que ses parents ou ses grands-parents en sont venus et ont fait le choix de s’établir en France.
Faire le choix d’une pleine intégration dans notre République ne signifie pas renoncer à ses racines. Au contraire : les deux doivent aller ensemble, et c’est ainsi que nous pourrons bâtir dans l’ouverture, la tolérance, le respect de l’autre, un avenir partagé.
En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme. Quand on menace un Arabe, un Musulman ou un Juif en France, on menace la République. Le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme ne s’expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. Il n’y a rien de plus semblable à un antisémite qu’un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et de la haine.
Le peuple algérien, au cours des années 90, a eu à livrer un terrible combat contre la barbarie terroriste. Les terroristes sont des barbares. Le peuple algérien a combattu, seul, au nom de valeurs qui nous sont communes : la tolérance, la liberté, le refus de la violence. Sa victoire sur le terrorisme est un succès majeur qui nous concerne tous, car l’installation à Alger d’un régime de type taliban n’aurait pas été seulement une tragédie pour l’Algérie : elle aurait été une catastrophe pour tous les pays riverains de la Méditerranée. Je n’ai jamais été de ceux qui ont donné des leçons aux Algériens pendant ces années sombres. D’abord parce que l’Algérie n’a pas de leçons à recevoir. Et ensuite parce que ceux qui lui faisaient la leçon se plaçaient de facto du côté des ennemis de la démocratie. Je dirai demain au Président Bouteflika mon respect pour le courage et la détermination du peuple algérien tout au long de cette épreuve. Je lui dirai aussi la confiance de la France dans l’avenir de l’Algérie.
Oui, j’ai confiance. Oui, je crois en l’avenir de l’Algérie. Une Algérie stable et pluraliste, prospère et dynamique, capable de transformer sa richesse d’aujourd’hui en investissements pour demain. Une Algérie où tous les Algériens doivent pouvoir espérer un avenir meilleur. Participer à cette grande ambition est dans notre intérêt. Parce qu’un échec de l’Algérie serait aussi un échec pour la France et pour toute l’Europe. Nous devons tous contribuer à l’avenir de l’Algérie, dans le respect de ses choix et de ses souhaits, avec amitié. Mieux : dans un esprit de fraternité. Et c’est pourquoi nous devrons aussi aller plus loin pour faciliter la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée.
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à avoir confiance en l’Algérie et à faire le pari de l’avenir. Cent cinquante entreprises françaises ont voulu faire le voyage avec moi pour participer à cet événement organisé par le MEDEF et le Forum des chefs d’entreprises. J’y vois la preuve qu’au delà des relations d’État à État, il existe une véritable communauté d’intérêts pour les entrepreneurs de nos deux pays, et une capacité à nouer des liens directs, basés sur la même intelligence des opportunités à venir. Ce sont ces relations directes et de confiance que je souhaite encourager aujourd’hui.
Il est vrai que l’Algérie et la France sont depuis longtemps deux partenaires stratégiques dans le domaine économique. Sur le continent africain, l’Algérie est le premier client de la France. Le deuxième après la Chine pour les pays hors OCDE. La France est également le premier fournisseur de l’Algérie, avec près de 20% de parts de marché. En matière énergétique, l’Algérie est notre troisième fournisseur de gaz, avec 16% de nos approvisionnements. Cette relation économique est exceptionnelle mais, je vous le dis avec franchise, notre position n’est pas un droit acquis. Nous n’avons pas ici de parts de marché qui devraient nous être réservées au prétexte que nous avons une histoire commune. L’Algérie est un pays libre, l’Algérie est un pays indépendant, qui décide librement et nous respectons ses choix et ses décisions. Les entreprises françaises partent à égalité avec les autres et elles gagneront parce qu’elles sont les meilleures et le demeurent. Nous n’avons pas à avoir peur de la concurrence, asiatique ou autre. C’est le rapport qualité/prix qui prime, et nos entreprises savent ce qu’est la qualité des produits et des hommes. Nos entreprises connaissent également l’importance de la formation technique, qu’elles doivent désormais intégrer systématiquement dans leurs offres, en allant jusqu’à de véritables transferts de technologie. Cet effort de formation nous le ferons !
En juillet dernier, j’avais demandé au Président Bouteflika ce qu’il attendait de la France. Il m’avait répondu : « aidez-nous à entrer dans le club des pays émergents ». Je n’ai pas oublié ce message. La première façon pour nous de le faire, c’est d’abord d’encourager nos entreprises à participer à l’effort de modernisation de l’Algérie et à y investir.
Les contrats que nous allons signés demain s’élèvent à plus de 5 milliards d’euros ! Il s’agit pour l’essentiel d’équipements structurants pour la modernisation de l’Algérie : tramways d’Oran et celui de Constantine, gestion du métro d’Alger, maîtrise d’œuvre d’une autoroute, ligne ferroviaire, usine pétrochimique, barrages, centrale thermique. Demain, je l’espère : des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires. Les entreprises françaises savent faire et répondront toujours « présent » quand on aura besoin d’elles.
Ces grands contrats concrétisent le « partenariat d’exception » que j’ai voulu avec le Président Bouteflika. Ce partenariat est centré sur des projets stratégiques pour l’avenir de nos deux pays. Ce partenariat concret et opérationnel pour nos citoyens. Pour moi, l’amitié ne se traduit pas par des mots, par des traités ou par des discours mais par des projets, par des actes, par des décisions.
Une Algérie qui souhaite rentrer dans le club des pays émergents, c’est aussi une Algérie qui dès aujourd’hui construit une stratégie de développement à long terme, qui dès aujourd’hui pense à l’après-pétrole. Et là encore, la France veut répondre présent. Nous avons décidé, avec le Président Bouteflika, de nous engager ensemble dans un immense chantier, un autre grand partenariat, celui de l’énergie nucléaire civile. Un accord sera paraphé devant nous pour concrétiser cette volonté.
Je suis venu en Algérie pour bâtir entre nos deux peuples un avenir de solidarité partagée.
Parler d’avenir, ce n’est pas ignorer le passé. Je suis convaincu depuis toujours que pour bâtir un avenir meilleur on doit au contraire regarder le passé en face. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait en Europe. C’est le travail de mémoire que je suis venu proposer au peuple algérien. Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité.
Mais il est aussi juste de dire qu’à l’intérieur de ce système, profondément injuste, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui ont aimé l’Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d’une guerre d’indépendance qui a fait d’innombrables victimes des deux côtés. Et aujourd’hui, moi qui avais sept ans en 1962, c’est toutes les victimes que je veux honorer. Notre histoire est faite d’ombre et de lumière, de sang et de passion. Le moment est venu de confier à des historiens algériens et français la tâche d’écrire ensemble cette page d’histoire tourmentée pour que les générations à venir puissent, de chaque côté de la Méditerranée, jeter le même regard sur notre passé, et bâtir sur cette base un avenir d’entente, d’amitié et de coopération.
Notre relation n’a pas d’équivalent. Ce n’est pas qu’une question d’histoire. C’est d’abord une affaire de géographie : nous sommes voisins de part et d’autre d’une mer qui a toujours été un trait d’union et jamais une barrière. C’est enfin et surtout l’intensité unique des rapports entre nos deux peuples. La communauté algérienne est la première communauté étrangère en France. Mais plus important encore, c’est aujourd’hui un français sur dix qui éprouve pour l’Algérie des sentiments très forts parce qu’il y est né, parce qu’il y a vécu, parce que ses parents ou ses grands-parents en sont venus et ont fait le choix de s’établir en France.
Faire le choix d’une pleine intégration dans notre République ne signifie pas renoncer à ses racines. Au contraire : les deux doivent aller ensemble, et c’est ainsi que nous pourrons bâtir dans l’ouverture, la tolérance, le respect de l’autre, un avenir partagé.
En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme. Quand on menace un Arabe, un Musulman ou un Juif en France, on menace la République. Le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme ne s’expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. Il n’y a rien de plus semblable à un antisémite qu’un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et de la haine.
Le peuple algérien, au cours des années 90, a eu à livrer un terrible combat contre la barbarie terroriste. Les terroristes sont des barbares. Le peuple algérien a combattu, seul, au nom de valeurs qui nous sont communes : la tolérance, la liberté, le refus de la violence. Sa victoire sur le terrorisme est un succès majeur qui nous concerne tous, car l’installation à Alger d’un régime de type taliban n’aurait pas été seulement une tragédie pour l’Algérie : elle aurait été une catastrophe pour tous les pays riverains de la Méditerranée. Je n’ai jamais été de ceux qui ont donné des leçons aux Algériens pendant ces années sombres. D’abord parce que l’Algérie n’a pas de leçons à recevoir. Et ensuite parce que ceux qui lui faisaient la leçon se plaçaient de facto du côté des ennemis de la démocratie. Je dirai demain au Président Bouteflika mon respect pour le courage et la détermination du peuple algérien tout au long de cette épreuve. Je lui dirai aussi la confiance de la France dans l’avenir de l’Algérie.
Oui, j’ai confiance. Oui, je crois en l’avenir de l’Algérie. Une Algérie stable et pluraliste, prospère et dynamique, capable de transformer sa richesse d’aujourd’hui en investissements pour demain. Une Algérie où tous les Algériens doivent pouvoir espérer un avenir meilleur. Participer à cette grande ambition est dans notre intérêt. Parce qu’un échec de l’Algérie serait aussi un échec pour la France et pour toute l’Europe. Nous devons tous contribuer à l’avenir de l’Algérie, dans le respect de ses choix et de ses souhaits, avec amitié. Mieux : dans un esprit de fraternité. Et c’est pourquoi nous devrons aussi aller plus loin pour faciliter la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée.
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à avoir confiance en l’Algérie et à faire le pari de l’avenir. Cent cinquante entreprises françaises ont voulu faire le voyage avec moi pour participer à cet événement organisé par le MEDEF et le Forum des chefs d’entreprises. J’y vois la preuve qu’au delà des relations d’État à État, il existe une véritable communauté d’intérêts pour les entrepreneurs de nos deux pays, et une capacité à nouer des liens directs, basés sur la même intelligence des opportunités à venir. Ce sont ces relations directes et de confiance que je souhaite encourager aujourd’hui.
Il est vrai que l’Algérie et la France sont depuis longtemps deux partenaires stratégiques dans le domaine économique. Sur le continent africain, l’Algérie est le premier client de la France. Le deuxième après la Chine pour les pays hors OCDE. La France est également le premier fournisseur de l’Algérie, avec près de 20% de parts de marché. En matière énergétique, l’Algérie est notre troisième fournisseur de gaz, avec 16% de nos approvisionnements. Cette relation économique est exceptionnelle mais, je vous le dis avec franchise, notre position n’est pas un droit acquis. Nous n’avons pas ici de parts de marché qui devraient nous être réservées au prétexte que nous avons une histoire commune. L’Algérie est un pays libre, l’Algérie est un pays indépendant, qui décide librement et nous respectons ses choix et ses décisions. Les entreprises françaises partent à égalité avec les autres et elles gagneront parce qu’elles sont les meilleures et le demeurent. Nous n’avons pas à avoir peur de la concurrence, asiatique ou autre. C’est le rapport qualité/prix qui prime, et nos entreprises savent ce qu’est la qualité des produits et des hommes. Nos entreprises connaissent également l’importance de la formation technique, qu’elles doivent désormais intégrer systématiquement dans leurs offres, en allant jusqu’à de véritables transferts de technologie. Cet effort de formation nous le ferons !
En juillet dernier, j’avais demandé au Président Bouteflika ce qu’il attendait de la France. Il m’avait répondu : « aidez-nous à entrer dans le club des pays émergents ». Je n’ai pas oublié ce message. La première façon pour nous de le faire, c’est d’abord d’encourager nos entreprises à participer à l’effort de modernisation de l’Algérie et à y investir.
Les contrats que nous allons signés demain s’élèvent à plus de 5 milliards d’euros ! Il s’agit pour l’essentiel d’équipements structurants pour la modernisation de l’Algérie : tramways d’Oran et celui de Constantine, gestion du métro d’Alger, maîtrise d’œuvre d’une autoroute, ligne ferroviaire, usine pétrochimique, barrages, centrale thermique. Demain, je l’espère : des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires. Les entreprises françaises savent faire et répondront toujours « présent » quand on aura besoin d’elles.
Ces grands contrats concrétisent le « partenariat d’exception » que j’ai voulu avec le Président Bouteflika. Ce partenariat est centré sur des projets stratégiques pour l’avenir de nos deux pays. Ce partenariat concret et opérationnel pour nos citoyens. Pour moi, l’amitié ne se traduit pas par des mots, par des traités ou par des discours mais par des projets, par des actes, par des décisions.
Une Algérie qui souhaite rentrer dans le club des pays émergents, c’est aussi une Algérie qui dès aujourd’hui construit une stratégie de développement à long terme, qui dès aujourd’hui pense à l’après-pétrole. Et là encore, la France veut répondre présent. Nous avons décidé, avec le Président Bouteflika, de nous engager ensemble dans un immense chantier, un autre grand partenariat, celui de l’énergie nucléaire civile. Un accord sera paraphé devant nous pour concrétiser cette volonté.
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