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Peine capitale pour le dernier émir du GIA

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  • Peine capitale pour le dernier émir du GIA

    IL A RECONNU AVOIR ASSISTÉ A DES MASSACRES CONTRE DES CIVILS

    La peine de mort prononcée hier par le tribunal criminel près la cour d’Alger à l’encontre de Noureddine Boudiaf alias Hakim RPG, dernier émir national du GIA, a clos définitivement le dossier de cette organisation terroriste.

    Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le procès qui a duré près de quatre heures, a mis à nu les «agissements» de l’accusé, qui a reconnu devant le tribunal criminel avoir dirigé cette organisation terroriste et avoir également assuré son «émirat» après la mort de Oukali Rachid, dit Abderrachid Abou Tourab.

    La condamnation à la peine capitale de celui qui a fait partie de la garde prétorienne de l’autre émir national du GIA, Antar Zouabri, n’a fait que confirmer la demande formulée par le représentant du parquet général qui a requis pour sa part la peine de mort. Un verdict qui n’a soulevé aucune réaction de Noureddine Boudiaf. Natif de Boufarik, Hakim RPG a été arrêté par les services de sécurité, lors d’une opération qui a duré plusieurs heures au niveau de la cité de Bab Ezzouar à l’est d’Alger.

    L’opération, qui a eu lieu dans la soirée du 5 novembre 2004, a été marquée aussi par la neutralisation de deux terroristes activement recherchés, en l’occurrence Guechniti Redouane, alias Chouaïb, Mossaâb et El Hadj, l’un des principaux animateurs du GIA». Lors de son audition, l’accusé a déclaré avoir rejoint les maquis du GIA en 1993. Sous la direction de l’émir local, à savoir Habchi Amour, Hakim RPG activait notamment dans l’axe Boufarik- Birtouta- Médéa.

    Le GIA qui était respectivement sous les directions de Si Ahmed Mourad, alias Djaffar El Affghani et de Chérif Gouasmi était une occasion pour Hakim RPG pour démontrer ses «capacités » meurtrières, ce qui lui a permis de gagner en notoriété. Très vite, il rejoint la phalange (Katibat) El Khadra, une structure du GIA, activant dans la région de la Mitidja qui deviendra, quelques années plus tard la garde prétorienne de Antar Zouabri. Tamezguida, Tala Aïcha, Boufarik, Oueza, Sidi-El- Kébir, Bouïnan Sidi- Moussa sont autant de localités, où le terroriste Boudiaf Noureddine semait la terreur. «Je n’ai pas tué de citoyens. Certes, j’ai participé à des opérations de faux barrages, mais je n’ai pas usé de mon arme. Je faisais la garde», a déclaré l’accusé au grand étonnement de l’assistance.

    Le président du tribunal criminel lui rappelle les massacres et autres opérations auxquels il a participé et reconnus par l’intéressé lors des différentes phases de l’instruction. M. Naoui lui évoque les massacres de Bentalha, de Raïs, contre des bergers à Oueza, Médéa, contre des villageois du Zaccar, à Sidi- El-Kébir, Maâsouma, sans compter les attaques perpétrées contre les patrouilles de la police, de la Garde communale et des forces de l’ANP.

    L’ex-émir du GIA reconnaît certains actes mais il réfute avoir participé dans d’autres. Sur ce point précis, il nia avoir participé à des massacres contre des civils, tout en reconnaissant publiquement que des «phalanges (Katibate) constituées par des éléments activant à Boufarik, Birtouta, et Ouled-Allel et dont je connais certains éléments qui ont participé à des opérations de massacre perpétrées contre des civils». Mieux, il dira aux membres du jury que les bijoux récupérés sur les victimes sont transformés en lingot, d’or, «après accord de Antar Zouabri».

    Pour rappel, lors de son arrestation par les services de sécurité sur lequel ont été récupérés un pistolet automatique (P.A) et un Kalachnikov, «une quantité importante d’or volée lors des massacres perpétrés contre les populations de Raïs, Bentalha, Had- Chekala et Ténès a été retrouvée dans l’appartement investi par les forces de sécurité».

    L’audition poussée de l’accusé a permis à l’assistance et par voie de conséquence aux membres du jury, de disposer des conditions et autres renseignements sur les luttes intestines et les rivalités au sein du GIA pour la prise de sa direction. C’est ainsi qu’Oukali Rachid, dit Abderrachid Abou Tourab qui a succédé à Antar Zoaubri, a été exécuté en juillet 2004 par ses acolytes pour permettre à Boudiaf Noureddine d’accéder à l’«émirat» de l’organisation. «On m’a convoqué à Tamezguida sur les monts de Médéa et là on m’a nommé émir national du GIA. C’était une nomination par intérim» a indiqué le concerné au grand étonnement de l’assistance. Sur ce point précis, le président du tribunal criminel l’interpelle et lui demande sur quelle base désigne-t-on un émir national du GIA ? Hakim RPG évite de répondre.

    Le procureur général, en parfait connaisseur du dossier sécuritaire porte à la connaissance de Boudiaf que «la nomination d’un émir national du GIA obéit à une seule considération : Etre plus sanguinaire que les autres postulants.» M. Hattab demande d’ailleurs à l’accusé «pour quoi tu n’as pas saisi toutes les chances offertes par l’Etat algérien pour quitter le maquis et bénéficier des dispositions de la concorde civile ou la charte pour la paix ?» «J’ai peur qu’on m’exécute et puis je ne savais pas qu’il y avait eu toutes ces dispositions. Au maquis, il n’ y a ni radio, ni T.V, ni journaux ni téléphone », répond l’accusé, et l’avocat général qui rétorque en lui rappelant que «durant toute cette période, tu circulais d’une ville à une autre et d‘un village à un autre!» Boudiaf Nourredine se tait. Il ne dispose plus d’argument.

    En direction du tribunal criminel, son avocat plaide les circonstances atténuantes et «la Rahma pour mon client», d’où la réaction du représentant du ministère publique qui indique «qui doit plaider les circonstances atténuantes de cette jeune fille de Oueza, violée puis égorgée et jetée dans la forêt».

    A. B. (Le Soir d'Algérie)
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