ism-france.COM - 04-12-2007
Par Neta Golan
Dans la "solution" d'Israël et de Bush, les familles de réfugiés palestiniens qui ont été expulsées de ce qui est maintenant Israël auront le droit de rentrer, non pas dans leurs maisons, mais dans des petites parties non-contigues sur moins de 22% de leur patrie d'origine.
Pour leur part, les Juifs du monde entier sont libres de "rentrer" dans plus de 78% de la Palestine Historique, en vivant souvent sur des terres saisies à ces mêmes réfugiés palestiniens.
Quiconque est familier de la politique israélienne n'a pas été surpris lors de son discours à Annapolis que le Premier Ministre israélien Ehud Olmert n'ait pas reconnu l'occupation d'Israël.
La surprise fut que, sans mentionner le mot "interdit" : réfugiés, Olmert ait reconnu le problème des réfugiés palestiniens.
Faisant référence aux Palestiniens, le Premier Ministre a déclaré dans son discours d'Annapolis : "Votre peuple aussi souffre depuis de nombreuses années, et certains souffrent encore. Beaucoup de Palestiniens vivent depuis des décennies dans des camps, déconnectés de l'environnement dans lequel ils ont grandi, plongés dans la misère, l'abandon, l'exclusion, l'amertume, et avec un sentiment profond et implacable d'humiliation."
La description des réfugiés que fait Olmert n'est qu'en partie correcte. La pauvreté, l'abandon, l'exclusion, l'amertume et les sentiments d'humiliation ne sont qu'une composante de l'expérience des réfugiés. Il y en a d'autres, tels que le sentiment communautaire, la fierté, la générosité et la persévérance.
Il est évident que cette caractérisation unidimensionnelle convient évidemment au concept de la solution d'Olmert, cela attribue également aux réfugiés un rôle d'objets sur lesquels il faut agir (une fois de plus), plus qu'un rôle de sujets qui peuvent réellement participer à la recherche d'une solution.
Un article récent dans le quotidien israélien Haaretz, intitulé "Les réfugiés et Jérusalem : une question d'argent" fait la lumière sur les déclarations d'Olmert.
L'article révèle les grandes lignes d'un accord mijoté pour vendre les droits des réfugiés palestiniens.
En plus des témoignages oraux des réfugiés palestiniens et des combattants juifs, de nombreux documents officiels décrivent la politique et les actions menées par les milices juives, visant à expulser les Palestiniens de ce qui est devenu l'Etat d'Israël.
Selon l'historien israélien Benny Morris : "Au cours des mois d'avril-mai 1948, les unités de la Haganah (la force de défense pré-étatique qui allait devenir les Forces de Défense Israéliennes) ont reçu des ordres opérationnels qui déclaraient explicitement qu'ils devaient déraciner les villageois, les expulser et détruire les villages eux-mêmes."
Pourtant Olmert a présenté la question des réfugiés comme un problème humanitaire, semblable à ceux qui découlent d'un désastre naturel, en disant que "Israël fera partie d'un mécanisme international qui aidera à trouver une solution à ce problème."
Olmert a montré clairement qu'il ne reconnaissait pas la responsabilité d'Israël dans la création de ce problème lorsqu'il a dit : "Je suis ici aujourd'hui, non pas pour régler des comptes historiques entre nous…" et en assimilant le problème des réfugiés palestiniens avec "la souffrance constante de nombreux israéliens".
La solution qu'Olmert suggère est la suivante : "Un effort international auquel nous (Israël) participerons pour aider ces Palestiniens à trouver un cadre convenable pour leur futur, dans l'Etat palestinien qui sera établi dans les territoires convenus entre nous."
La suggestion que les réfugiés n'aient pas le choix de revenir sur les terres d'où ils ont été expulsés mais, au lieu de cela, "reviendront" dans un futur Etat palestinien, est contraire à la législation internationale et à la résolution 194 des Nations Unies qui :
"(…) Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables".
En dépit de ceci, le Président américain George Bush a promis à Ariel Sharon, dans une lettre de 14 avril 2004 : "(…) Il est évident qu’un cadre juste, honnête et réaliste du règlement du problème des réfugiés palestiniens, dans le cadre d’une solution permanente devra inclure la création d’un État palestinien dans lequel ces réfugiés pourront s’intégrer, mais pas dans l’État d’Israël."
En dépit de l'illégalité de ces promesses, elles ont été ratifiées le 23 juin 2004 à la fois par le Congrès et le Sénat. Dans sa déclaration, Olmert se réfère à cette lettre comme point de départ des négociations.
Selon Haaretz, les institutions israéliennes dont les représentants ont participé aux discussions qui ont précédé la préparation du document sont les ministères des Affaires Etrangères, des Finances, du Commerce et de l'Industrie, l'Institut National d'Assurance et la Banque d'Israël.
Les Palestiniens ont envoyé des représentants de leurs ministères des Finances, des Affaires Economiques et de la Planification, et le groupe de soutien de l'équipe de négociations.
Le groupe comprenait également des observateurs de l'Union Européenne et des représentants de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International dans les territoires.
A Suivre...
Par Neta Golan
Dans la "solution" d'Israël et de Bush, les familles de réfugiés palestiniens qui ont été expulsées de ce qui est maintenant Israël auront le droit de rentrer, non pas dans leurs maisons, mais dans des petites parties non-contigues sur moins de 22% de leur patrie d'origine.
Pour leur part, les Juifs du monde entier sont libres de "rentrer" dans plus de 78% de la Palestine Historique, en vivant souvent sur des terres saisies à ces mêmes réfugiés palestiniens.
Quiconque est familier de la politique israélienne n'a pas été surpris lors de son discours à Annapolis que le Premier Ministre israélien Ehud Olmert n'ait pas reconnu l'occupation d'Israël.
La surprise fut que, sans mentionner le mot "interdit" : réfugiés, Olmert ait reconnu le problème des réfugiés palestiniens.
Faisant référence aux Palestiniens, le Premier Ministre a déclaré dans son discours d'Annapolis : "Votre peuple aussi souffre depuis de nombreuses années, et certains souffrent encore. Beaucoup de Palestiniens vivent depuis des décennies dans des camps, déconnectés de l'environnement dans lequel ils ont grandi, plongés dans la misère, l'abandon, l'exclusion, l'amertume, et avec un sentiment profond et implacable d'humiliation."
La description des réfugiés que fait Olmert n'est qu'en partie correcte. La pauvreté, l'abandon, l'exclusion, l'amertume et les sentiments d'humiliation ne sont qu'une composante de l'expérience des réfugiés. Il y en a d'autres, tels que le sentiment communautaire, la fierté, la générosité et la persévérance.
Il est évident que cette caractérisation unidimensionnelle convient évidemment au concept de la solution d'Olmert, cela attribue également aux réfugiés un rôle d'objets sur lesquels il faut agir (une fois de plus), plus qu'un rôle de sujets qui peuvent réellement participer à la recherche d'une solution.
Un article récent dans le quotidien israélien Haaretz, intitulé "Les réfugiés et Jérusalem : une question d'argent" fait la lumière sur les déclarations d'Olmert.
L'article révèle les grandes lignes d'un accord mijoté pour vendre les droits des réfugiés palestiniens.
En plus des témoignages oraux des réfugiés palestiniens et des combattants juifs, de nombreux documents officiels décrivent la politique et les actions menées par les milices juives, visant à expulser les Palestiniens de ce qui est devenu l'Etat d'Israël.
Selon l'historien israélien Benny Morris : "Au cours des mois d'avril-mai 1948, les unités de la Haganah (la force de défense pré-étatique qui allait devenir les Forces de Défense Israéliennes) ont reçu des ordres opérationnels qui déclaraient explicitement qu'ils devaient déraciner les villageois, les expulser et détruire les villages eux-mêmes."
Pourtant Olmert a présenté la question des réfugiés comme un problème humanitaire, semblable à ceux qui découlent d'un désastre naturel, en disant que "Israël fera partie d'un mécanisme international qui aidera à trouver une solution à ce problème."
Olmert a montré clairement qu'il ne reconnaissait pas la responsabilité d'Israël dans la création de ce problème lorsqu'il a dit : "Je suis ici aujourd'hui, non pas pour régler des comptes historiques entre nous…" et en assimilant le problème des réfugiés palestiniens avec "la souffrance constante de nombreux israéliens".
La solution qu'Olmert suggère est la suivante : "Un effort international auquel nous (Israël) participerons pour aider ces Palestiniens à trouver un cadre convenable pour leur futur, dans l'Etat palestinien qui sera établi dans les territoires convenus entre nous."
La suggestion que les réfugiés n'aient pas le choix de revenir sur les terres d'où ils ont été expulsés mais, au lieu de cela, "reviendront" dans un futur Etat palestinien, est contraire à la législation internationale et à la résolution 194 des Nations Unies qui :
"(…) Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables".
En dépit de ceci, le Président américain George Bush a promis à Ariel Sharon, dans une lettre de 14 avril 2004 : "(…) Il est évident qu’un cadre juste, honnête et réaliste du règlement du problème des réfugiés palestiniens, dans le cadre d’une solution permanente devra inclure la création d’un État palestinien dans lequel ces réfugiés pourront s’intégrer, mais pas dans l’État d’Israël."
En dépit de l'illégalité de ces promesses, elles ont été ratifiées le 23 juin 2004 à la fois par le Congrès et le Sénat. Dans sa déclaration, Olmert se réfère à cette lettre comme point de départ des négociations.
Selon Haaretz, les institutions israéliennes dont les représentants ont participé aux discussions qui ont précédé la préparation du document sont les ministères des Affaires Etrangères, des Finances, du Commerce et de l'Industrie, l'Institut National d'Assurance et la Banque d'Israël.
Les Palestiniens ont envoyé des représentants de leurs ministères des Finances, des Affaires Economiques et de la Planification, et le groupe de soutien de l'équipe de négociations.
Le groupe comprenait également des observateurs de l'Union Européenne et des représentants de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International dans les territoires.
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