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Egypte : Les fèves sont devenues foul

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  • Egypte : Les fèves sont devenues foul

    Les feves sont-elle devenues foul ou folles ?
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    Une livre le sandwich de foul ! 0,12 euros : le prix de ce plat populaire réalisé avec des fèves peut sembler dérisoire. Mais il a récemment augmenté de 25%. Et pour les 20 à 25% d’Egyptiens répertoriés comme "pauvres" par la banque mondiale, cette augmentation est difficile à suivre. Elle s’expliquerait surtout par l’absence de politique alimentaire.

    L’Egypte dépend du marché international pour nourrir une immense partie de sa population. La consommation annuelle de fèves se situe aux alentours de 550 000 tonnes. Mais la production égyptienne ne s’élèverait qu’à 240 000 tonnes. En 2004, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture chiffrait déjà à 314 000 tonnes la quantité de fèves importées par l’Egypte.

    C’est une hausse des cours mondiaux, en 2007, qui aurait entraîné l’augmentation du foul dans les rues du Caire. Estimant la situation catastrophique, un expert agricole a lancé la semaine dernière un cri d’alarme, estimant que le gouvernement égyptien doit réquisitionner des terres pour produire plus de fèves.

    Un paradoxe

    Pour Habib Ayeb, chercheur associé à l’Université Américaine du Caire, le cœur du problème se trouve dans l’absence de volonté politique et de vision à long terme. "Il y a un véritable paradoxe en Egypte où l’agriculture est extrêmement performante. Le pays a les moyens de se nourrir, mais pas de couvrir l’ensemble de ses besoins alimentaires", précise ce tenant du concept de souveraineté alimentaire (voir encadré). "Mais le problème c’est qu’en Egypte, il n’y a pas de politique alimentaire. Seulement une politique agricole destinée à faire entrer le maximum de devises étrangères en exportant fleurs ou légumes vers les pays riches. Les petits paysans et les pauvres – pour moi ils représentent 80% de la population - ne sont pas responsables de cette situation. Ils en sont les victimes".

    Autre mauvaise nouvelle, la galette de pain subventionnée et vendue à 5 piastres l’unité serait en train de disparaître du marché. C’est du moins ce que croit savoir le journal Nahdet Misr qui relevait jeudi dernier que le prix des galettes de pain serait le plus souvent de 20 piastres.

    Bien qu’elle soit difficile à vérifier, cette information souligne le poids des subventions étatiques dans le maintien d’un prix du pain au plus bas. L’Egypte consomme entre 12 et 13 millions de tonnes de blé par an. La production nationale est insuffisante. Le pays doit importer environ 50% du blé consommé. Et si le prix du pain reste stable dans les boulangeries subventionnées c’est parce que l’Etat assume les conséquences des hausses mondiales des cours du blé. D’après la mission économique du Caire, l’Etat égyptien devrait subventionner le blé à hauteur de 15 milliards de livres pour l’année fiscale en cours. C’est une hausse de 6 milliards de livres.

    La souveraineté alimentaire

    Le concept de souveraineté alimentaire promeut la libre mise en place de politiques agricoles adaptées aux populations. Il se distingue de la notion de sécurité alimentaire en ce qu’il accorde une grande importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Cela implique une répartition équitable des moyens de production entre les paysans. Pour favoriser l’autonomie des petits producteurs, le concept de souveraineté alimentaire préconise le recours à une agriculture de proximité et à l’agriculture biologique. Il refuse l’utilisation de semences transgéniques. Le concept de souveraineté alimentaire a été présenté en 1996 lors du Sommet de l’alimentation organisé à Rome par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

    Guillaume de Dieuleveult
    Source magalif
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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