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Des examens en radiologie susceptibles de provoquer le cancer

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  • Des examens en radiologie susceptibles de provoquer le cancer

    Des milliers de patients risquent de contracter un cancer parce qu'ils ont été soumis à de fortes radiations lors d'examens de tomodensitométrie (CT scan) qui n'étaient pas toujours nécessaires. Parmi eux, un nombre important d'enfants.


    Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine révèle que 2% des cancers diagnostiqués aux États-Unis au cours des prochaines décennies pourraient être liés à ces radiations.

    Il s'agit d'une extrapolation que les auteurs de l'étude font à partir de leurs recherches. Le parallèle s'applique au Québec. Comme ailleurs, l'utilisation des tomodensitomètres a grimpé en flèche au cours des dernières années.

    La tomodensitométrie est une méthode d'imagerie médicale assistée par ordinateur qui permet au médecin de voir des coupes en trois dimensions.

    L'examen est plus précis qu'une simple radiographie et permet de détecter précocement des anomalies, que ce soit au cerveau, à la cage thoracique ou aux os.

    Mais la quantité importante de radiations émises pendant ces examens est inquiétante. L'exposition subie par un adulte qui a passé deux ou trois examens du genre est sensiblement la même que celle des survivants qui vivaient à quelques kilomètres de Nagasaki et Hiroshima, au moment où la bombe atomique a été larguée, rapporte l'étude.

    Un risque significatif

    «Sur une base individuelle, le risque de développer un cancer est faible. Mais si on regarde l'ensemble de la population, le risque est significatif», explique David Brenner, l'un des deux auteurs de l'étude et professeur en radiologie, oncologie et santé publique au centre médical de l'Université de Columbia.

    Ce n'est pas la première fois qu'une étude démontre un lien entre les radiations provoquées par les tomodensitomètres et le risque de contracter un cancer. «Mais cette fois, le risque est significatif», précise le professeur Brenner.

    Cette étude sonne l'alarme: le tiers de tous les examens de tomodensitométrie réalisés aux États-Unis ne sont pas médicalement nécessaires. «Il y a des situations où un examen de tomodensitométrie est médicalement recommandé. Il ne faut pas le refuser systématiquement, nuance toutefois M. Brenner. Le patient devrait poser des questions à son médecin afin de s'assurer que l'examen est nécessaire.»

    Au Québec, le recours aux tomodensitomètres est un peu moins courant qu'aux États-Unis. L'Institut canadien d'information sur la santé rapportait que l'an dernier, 87,3 examens par 1000 habitants ont été faits au Québec, comparativement à 172,5 chez nos voisins du Sud.

    Mais comme c'est le cas dans plusieurs pays industrialisés, le recours à cette technologie a grimpé en flèche depuis 20 ans en raison de sa performance de pointe.

    Problématique connue

    La problématique des radiations est bien connue du milieu médical, mais la nouvelle étude a le mérite de la mettre en lumière, reconnaît le président de l'Association des radiologistes du Québec, le Dr Frédéric Desjardins.

    «Le problème de fond est là. Le niveau de radiations va en augmentant et c'est un problème», indique-t-il. Plus les appareils se perfectionnent, plus le niveau de radiations augmente. Difficile de déterminer avec exactitude le nombre de cancers causés par les radiations. Il faudrait une étude de plusieurs années sur la question.

    Les risques sont tout de même réels. «La radiologie apporte énormément de bénéfices, que ce soit pour améliorer l'espérance de vie ou pour la détection des cancers. Mais en contrepartie, elle risque aussi d'en induire», souligne le Dr Desjardins.

    Les enfants à risque

    Les enfants sont particulièrement à risque. Leurs tissus en développement sont plus sensibles aux radiations. Pour une même quantité, les dommages sont plus grands. Et leur espérance de vie fait en sorte que le cancer a plusieurs années pour se développer.

    Le radiologiste doit trouver un juste équilibre entre les risques et les bénéfices. Un travail de sensibilisation est à faire auprès des médecins cliniciens qui prescrivent les examens et réfèrent des patients au radiologiste.

    Pour certains diagnostics, la tomodensitométrie pourrait être remplacée par un examen de résonance magnétique ou une échographie. Le patient ne serait pas soumis aux radiations.

    "Il faut intervenir sur les examens qui sont non indiqués ou qui peuvent être remplacés par d'autres examens où il n'y a pas de radiation", explique le Dr Desjardins.

    Mais attention. Les différents types de technologies ne sont pas toujours interchangeables. Parfois, seule la tomodensitométrie est indiquée.

    - AFP
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