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Sarkozy veut tourner la page avec l'Algérie mais garde la ligne

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  • Sarkozy veut tourner la page avec l'Algérie mais garde la ligne

    CONSTANTINE, Algérie (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est efforcé tout au long de la visite d'Etat qu'il a achevée en Algérie de donner un contenu concret à la nouvelle page des relations franco-algériennes qu'il souhaite écrire.

    La visite du président français a cependant permis de constater de nouveau qu'il restait encore un long chemin à parcourir pour que la France et son ancienne colonie entretiennent des relations sereines.
    La France n'en a pas moins signé avec l'Algérie à cette occasion le premier accord cadre de coopération dans le domaine du nucléaire civil avec un pays arabe ou musulman.

    C'est une "marque" de la "confiance que la France fait à l'Algérie", a souligné Nicolas Sarkozy dans un discours à l'université Mentouri de Constantine.

    Les deux gouvernements ont également signé mardi une "convention de partenariat", présentée du côté français comme une sorte de "traité d'amitié simplifié", qui remplace et complète une convention de coopération datant de 1986.

    Des sociétés françaises ont signé quelque cinq milliards d'euros de contrats et accords d'investissement avec l'Algérie, tandis que Gaz de France a obtenu la prolongation de ses contrats d'approvisionnement en gaz algérien jusqu'en 2019.

    En matière de circulation des personnes, sujet sensible, la ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et son collègue de l'Immigration Brice Hortefeux iront en Algérie "dans les semaines à venir pour poser les bases d'une politique d'immigration concertée entre les deux pays", selon l'Elysée.

    Enfin, Nicolas Sarkozy a invité l'Algérie à être un "moteur" de l'Union de la Méditerranée qu'il appelle de ses voeux.

    Le passé tourmenté des relations entre la France et son ancienne colonie a cependant pesé sur cette visite.

    Le président français a donné quelques gages aux dirigeants algériens, qui demandent à Paris des "excuses" pour les "crimes" commis selon eux pendant la période coloniale et la guerre d'indépendance algérienne (1954-62), mais sans dévier de sa ligne opposée à toute "repentance".
    "Je ne suis pas venu nier le passé. Mais je suis venu vous dire que le futur est plus important", a-t-il ainsi déclaré mercredi matin devant des étudiants de l'université Mentouri de Constantine, dernière étape de sa visite.

    UN LONG CHEMIN A PARCOURIR

    Dans les quatre discours qu'il a prononcés pendant sa visite, il a dénoncé un système colonial "profondément injuste" et affirmé que la France était prête à "regarder en face" cette partie de son histoire.

    Il a également salué à plusieurs reprises la mémoire des victimes algériennes de la guerre d'indépendance, mais il y a également associé les victimes françaises et affirmé qu'il ne fallait pas confondre les personnes et le système.

    Il n'est jamais allé jusqu'à accepter de présenter les excuses demandées par les dirigeants algériens et une partie au moins de la population, y compris dans la jeunesse (plus de 48% des Algériens ont moins de 19 ans).

    "C'est une question de lucidité et d'honnêteté", fait valoir l'Elysée. "Quand vous circulez dans les rues d'Alger, il n'y a pas que matière à excuse. Il y a des gens qui ont bâti de très belles choses."

    "A chacun de nos deux pays il appartient de respecter la mémoire de l'autre et, sans rien oublier, de regarder vers l'avenir", a pour sa part déclaré Nicolas Sarkozy devant les étudiants de l'université Mentouri de Constantine.

    Le président français et son homologue algérien se sont efforcés de dépasser leurs divergences sur la lecture du passé colonial de la France et de la guerre d'Algérie. "Chacun a fait un pas l'un vers l'autre et, aujourd'hui, les choses sont vraiment stabilisées", déclarait l'Elysée mardi soir.

    La tonalité d'une partie de la presse algérienne, mercredi matin, en disait cependant long sur le chemin qui reste à parcourir. Le quotidien El Watan titre ainsi sur "la dérobade de Sarkozy", tandis que Liberté évoque un "smig mémoriel".

    "Au lieu d'une reconnaissance franche mais, surtout, une condamnation sans appel des crimes commis par la France coloniale, le président français s'est fendu d'une déclaration aseptisée, dévitalisée, voire candidement insidieuse", écrit El Watan.

    Par Emmanuel Jarry
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