Le colonel Kadhafi est attendu lundi à Paris pour une visite de cinq jours. Le leader libyen recevra ses invités dans une tente, installée à son intention dans le parc de l'Hôtel Marigny.
Après de longues années de purgatoire pour cause d’accusations de terrorisme, le leader libyen Mouammar Kadhafi est attendu à partir de lundi à Paris pour une visite de cinq jours qui suscite doutes et critiques.
Nicolas Sarkozy s’entretiendra deux fois avec lui et le recevra à dîner. Un traitement de faveur, même si le dirigeant libyen n’aura pas droit au décorum d’une visite d’Etat. «Cette visite marquera une étape significative dans le retour progressif de la Libye au sein de la communauté internationale, qui a été rendu possible par un certain nombre de gestes politiques très importants», a estimé vendredi le porte-parole de la présidence David Martinon.
Une tente serait installée dans les jardins de l'Hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de l'Etat. Kadhafi n'y dormira pas mais y recevra ses invités «conformément à la tradition du désert, qu'il respecte à la lettre». La tente est d'ordinaire climatisée mais, étant donné les dates hivernales de la visite, elle sera «plutôt chauffée» cette fois, a dit David Martinon.
Pourtant, la politesse rendue par Nicolas Sarkozy à Mouammar Kadhafi après son séjour libyen en juillet est loin de faire l’unanimité.
«On n’invite pas en visite d’Etat un grand terroriste et un preneur d’otages international comme Kadhafi», s’est offusqué vendredi le philosophe Bernard-Henri Lévy. «C’est indigne», a jugé le leader centriste François Bayrou.
Des doutes persistent sur les ressorts du rabibochage franco-libyen, alimentés par les accords de coopération, notamment en matière de défense et de nucléaire civil, et les contrats d’armement signés par Paris dans la foulée de l’élargissement des infirmières bulgares. Devant une commission d’enquête parlementaire, le conseiller diplomatique du président Jean-David Lévitte a nié tout lien entre ces accords et la libération des soignants. Tout comme il a démenti que la visite du numéro un libyen à Paris avait été négociée.
Ces dénégations ont été contredites jeudi par l’ex-représentant à Tripoli de la Commission européenne, Marc Pierini, qui a assuré devant les mêmes députés que les discussions Paris-Tripoli sur le nucléaire et les armes avaient constitué «l’élément décisif» pour la libération des infirmières.
La liste de contrats «espérés» par la France lors du séjour parisien du colonel Kadhafi en matière de nucléaire, d’énergie ou d’armement ne devrait pas calmer ces soupçons.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/296533.FR.php
Kaddafi ... symbole de l'absurde et de la déchéance du monde arabe
Après de longues années de purgatoire pour cause d’accusations de terrorisme, le leader libyen Mouammar Kadhafi est attendu à partir de lundi à Paris pour une visite de cinq jours qui suscite doutes et critiques.
Nicolas Sarkozy s’entretiendra deux fois avec lui et le recevra à dîner. Un traitement de faveur, même si le dirigeant libyen n’aura pas droit au décorum d’une visite d’Etat. «Cette visite marquera une étape significative dans le retour progressif de la Libye au sein de la communauté internationale, qui a été rendu possible par un certain nombre de gestes politiques très importants», a estimé vendredi le porte-parole de la présidence David Martinon.
Une tente serait installée dans les jardins de l'Hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de l'Etat. Kadhafi n'y dormira pas mais y recevra ses invités «conformément à la tradition du désert, qu'il respecte à la lettre». La tente est d'ordinaire climatisée mais, étant donné les dates hivernales de la visite, elle sera «plutôt chauffée» cette fois, a dit David Martinon.
Pourtant, la politesse rendue par Nicolas Sarkozy à Mouammar Kadhafi après son séjour libyen en juillet est loin de faire l’unanimité.
«On n’invite pas en visite d’Etat un grand terroriste et un preneur d’otages international comme Kadhafi», s’est offusqué vendredi le philosophe Bernard-Henri Lévy. «C’est indigne», a jugé le leader centriste François Bayrou.
Des doutes persistent sur les ressorts du rabibochage franco-libyen, alimentés par les accords de coopération, notamment en matière de défense et de nucléaire civil, et les contrats d’armement signés par Paris dans la foulée de l’élargissement des infirmières bulgares. Devant une commission d’enquête parlementaire, le conseiller diplomatique du président Jean-David Lévitte a nié tout lien entre ces accords et la libération des soignants. Tout comme il a démenti que la visite du numéro un libyen à Paris avait été négociée.
Ces dénégations ont été contredites jeudi par l’ex-représentant à Tripoli de la Commission européenne, Marc Pierini, qui a assuré devant les mêmes députés que les discussions Paris-Tripoli sur le nucléaire et les armes avaient constitué «l’élément décisif» pour la libération des infirmières.
La liste de contrats «espérés» par la France lors du séjour parisien du colonel Kadhafi en matière de nucléaire, d’énergie ou d’armement ne devrait pas calmer ces soupçons.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/296533.FR.php
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