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L’inventaire des libertés bafouées

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  • L’inventaire des libertés bafouées

    L’inventaire des libertés bafouées

    2007, année de tous les dangers ? C’est en tout cas le premier constat effectué par l’Observatoire marocain des libertés publiques qui pointe l’augmentation des violations et le recul des libertés de manifester, se rassembler, de s’associer ou encore d’exercer le droit à l’information. Graphes, tableaux et statistiques à l’appui – malgré le difficile accès à l’information- le rapport révèle une claire augmentation des violations en matière de rassemblements publics, d’associations et de procès faits à la presse au nom du sacré ou d’une très vague notion d’atteinte à la sécurité nationale. C’est ainsi que les auteurs indiquent qu’en 2006 de telles violations ont concerné 10 régions administratives. En 2007, elles étaient 15 régions, théâtre de libertés publiques et de presse malmenées. Le ton est à l’inquiétude et le temps à la mobilisation pour que la loi soit respectée et que le code des libertés publiques soit amendé.

    Cet inventaire a ses chiffres et nous apprend par exemple que Rabat est la capitale des violations avec 39% de rassemblements et autres associations dispersés ou non autorisés. « Ceci s’explique par le fait que Rabat est la capitale administrative et représente le centre du pouvoir. Les citoyens protestataires viennent donc manifester devant le Parlement ou un ministère pour donner, leur semble-t-il, plus d’échos à leurs revendications », explique l’avocat Akhemmouch, membre de l’Observatoire marocain des libertés publiques.

    Salé, quant à elle, est la ville championne en matière de non-autorisation de création d’associations. La préfecture de la ville des corsaires viole allègrement les textes en vigueur, interdisant ou refusant de délivrer le fameux récépissé aux fondateurs d’une association.
    En ce pays qui a fait vœu de réformes et le pari de la démocratie, le ministère de l’Intérieur continue, plus que jamais, d’avoir peur des associations supposées probablement subversives. La logique sécuritaire –forcément aveugle- a encore de beaux jours devant elle surtout lorsque l’on apprend que 46% des associations en cours de création ont été confrontées au refus de réceptionner le dossier par les autorités compétentes. A 18% d’entre elles, on a refusé de donner le récépissé provisoire tandis que 9% de ces associations n’ont jamais pu obtenir de récépissé définitif ou plus grave encore se sont vues refuser l’exécution du jugement du tribunal.

    Dérive journalistique de Ksar El Kébir


    La liberté de presse ne s’est pas mieux portée en cette période 2006-2007. L’Observatoire tient le registre de tous les procès et autres saisies qu’ont connus journalistes et publications de ce pays. Tel Quel, le Journal, Al Watan, Al Ayam et tous les autres, les journaux n’ont pas été épargnés au nom d’une insaisissable sacralité et d’une paranoïa toute sécuritaire.
    « La liberté de presse ne signifie pas la liberté de déformer les faits », ont prévenu ceux de l’Observatoire des libertés publiques qui ont dénoncé ce jeudi matin une certaine dérive journalistique dans ce qui est convenu d’appeler aujourd’hui l’affaire de Ksar el Kébir.
    « L’Observatoire a dépêché une délégation sur place. Nous avons mené nos investigations, confronté les témoignages. Et nos conclusions sont loin de ce qui a été rapporté par une certaine presse. Tout cela, nous allons le rendre très prochainement public », conclut Mustapha Chafii, l’une des chevilles ouvrières de l’Observatoire.


    Narjis Rerhaye
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