Histoire militaire / Maghreb & Algerie

[Harrachi78]

Bonsoir a tous,

J'aimerai proposer sur ce topic une serie d'illustrations qui pourraient nous montrer une partie des traditions militaires (troupes, accoutrements, armement ... etc.) qui ont pu marquer le sol de notre pays et notre region au fil des siecles, que ca soit pour les autochtones ou pour les peuples qui sont passes par le coin.

Ces illustrations ont etes prises sur les precieuses publications Osprey, un must pour tous ceux qui s'interessent a l'histoire militaire de maniere generale ...

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Les Origines

Les sources les plus anciennes aux quelles nous pourrions remonter pour ce sujet sont celles du Nouvel Empire Egyptien (1570-1084 av. J.-C.). Il s'agit des tribus dites "lybiques" (les Libous des sources egyptiennes) qu'on identifie habituellement aux Berberes de Cyrenaique et de Tripolitaine, en Libye actuelle. Certes, nous sommes bien loin des territoires de l'Algerie actuelle, mais en l'abscence de toute autre indication on peut supposer qu'il y avait une certaine similitude entres ces tribus lybiques et celles habitant le restant de l'Afrique du N. a cette date, du moins celles qui habitaient dans les memes conditions geographiques, soit les confins du Sahara et des hauts-plateaux :



Il s'agit la d'un archer libyen servant comme auxiliaire dans l'armee du pharaon Ramses II. Il etait tres courant que les Pharaons enrolent leurs vaincus comme auxiliaires, les plus fameux en cela etant les Sherdans qui servaient comme troupes d'elites dans la garde rapprochee du roi. Les Libyens ne semblent pas avoir joue un role aussi important mais semblaient assez nombreux dans les rangs des armees pharaoniques de cette periode.

Selon la description qu'en fait les illustrations egyptiennes, l'accoutrement etait plus que minimal :mr green: : en gros un lot de tatouages couvrant de larges parties du corps, et une sorte de "cache-zizi" en forme de ceinture et, parfois, une cape -en cuir- servant de protection minimale et d'apparat en meme temps. Souvent, ils portaient des plumes d'autruches sur la tete, servant peut-etre de signes distinctifs pour les notables te les chefs. L'armement (notez la forme tres primitive de l'arc) etait lui aussi tres rudimentaire au cours de cette phase ancienne.

A partir de la 19e Dynastie (1320-1222 av. J.-C) le poids des attaques des Libous commenca a devenir de plus en plus menacant a l'O. de l'Egypte d'autant que toutes ses forces allaient etre mobilisees pour contenir la terrible deferlante des "Peuples de la Mer" a au N.E., a partir de la 20e Dynastie (1200-1085 av. J.-C.), ce qui allait se traduire par des combats tres frequents comme celui illustre ci-dessous :



Comme on le vois, il n'eut pas vraiment d'evolution au niveau de l'accoutrement des guerriers libyens. Parcontre, leur equipement changea quelque peu avec l'aquisition d'epees et de dagues emanant des Sherdans et d'autres "Peuples de la Mer". Chose curieuse, ils n'adopterent par contre jamais l'armement standard de leur ennemis traditionnels, les egyptiens.

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Les Carthaginois

On en sais pas plus des periodes anciennes, et il faudra donc attendre que la puissance militaire carthaginoise s'imposer au Maghreb -a partir du VIe siecle av. J.-C.- et se reveler (essentiellement lors des trois Guerres Puniques contre Rome) -a partir du IIIe siecle av. J.-C.- pour qu'on soit renseignes sur la situation militaire dans la region.

Ainsi donc, l'elite de l'armee carthaginoise se constituait d'un corps de cavalerie d'environ 2500 hommes, tous des jeunes issus des plus nobles familles de Carthage, et que l'on nommais la "Bande Sacree". Ils ressemblaient au cavalier de l'illustration ci-dessus qui represente un porte-etendard :



La seconde et plus grande partie de l'armee de Carthage se constituait de contingents fournis par ses tres nombreuses colonies d'Afrique du N. Ils formeraient l'essentiel de l'infantrie (v. l'illustration ci-dessus), mais on ne sait pas trop si il s'agissait d'Africains autochtones habitant ses territoires ou exclusivement de citoyens punico-africains de ces colonies ; peut-etre s'agissait-il d'un melange des deux elements.

Avant la Premiere Guerre Punique (256-241 av. J.-C.) ces troupes etaient decrites par les auteurs grecs comme etant equipees de maniere splendide ; marchant d'un pas lent et dans un ordre parfait. Cela tend a indiquer une formation du genre de la phalange macedonienne. Les hommes etaient en tout cas equipes a la maniere des hoplites grecques (jusqu'en 217 av. J.-C.) la difference avec leurs modeles etant le soutient des char de guerre tires par quatre chevaux, tradition typiquement orientale. Mais apres l'an 217, Hannibal fera adopter aux armees carthaginoises un equipement et un style de combat plus proches des methodes romaines que grecques, ce qui s'avera plus que fructueux.

Cependant, toujours a aprtir du IIIe sicele av. J.-C., les effectifs mobilises par Carthage et ses colonies ne suffisaient plus a combler ses pertes et on faisait alors de plus en plus appel a des unites de mercenaires de diverses origines (Espagne, Gaule, Italie ... etc.) et tout particulierement la cavalerie Numide. Il s'agissait de truopes autochtones recrutees aupres des tribus qui n'habitaient pas les territoires proprement carthaginois et qui obeissaient a leurs propres chefs. Il s'agit essenetiellement du Constantinois actuel, des Aures et l'E. algerien en general :



Cette fameuse Cavalerie Numide etait dans les faits une troupe legere, non cuirassee et armee exlusivement de javelines (petitee lances qu'on jette sur l'ennemi) et d'un bouclier leger, sa principale force etant sa grande mobilite et sa capacite a harceler les flancs ennemis sans relache et de maniere tres rapide

En fait, ces tribus qui etaient encore nomades a ce stade d eleur histoire, s'appuyaient exclusivement sur le cheval pour leurs deplacements permanents (il n'y avait pas encore de chameaux dans la region a cette epoque) ce qui fait que leurs hommes naissaient persque cavaliers. Ils ne pas connaissaient pas l'equipement traditionel pour mener leurs chevaux qu'ils montaient presque a nu, et pourtant leur maitrise ne laissait aucun doute ! Cependant, ils se battaient aussi a pied, notamment pour les escarmouches et autres engagements surprise, et il est probable que certaiens d'entre eux faisaient usage des frondes comme arme de jet. Cela dit, ce n'es qu'un siecle plus tard que l'on fera mention d'archers numides, soit a l'epoque romaine. Les Romains, pour leur part avaient cette configuration au cours de la periode qui nous interesse :

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Les Royaumes Numides

C'est avec la Troisieme Guerre Punique (149-146 av. J.-C.) que vont apparaitre de maniere claire des Etats au sens propre dans l'histoire des autochtones d'Afrique du N. Les premieres armees attribues a des princes numides semblaient etre calquees sur les modeles carthaginois, mais sans grande sophistication dans l'equipement -hormis pour les elites- et avec une large proportion pour la cavalerie legere, typique de leurs tribus :



1. Les princes des royaumes numides etaient manifestement habilles et armes selon les modes carthaginoise et grecque, mais des hommes aussi bien equipes devaient etre peu nombreux dans les armees africaines de cette epoque, plutot rustique. Le casque en fer est carthaginois et la cote de maille est certainement importee, le bouclier, la lance et peut etre l'epee sont de fabrication locale, mais d'inspiration fortement punique.

2. Le cavalier numide typique ne semble pas avoir change au cours de cette periode lui non plus : arme de javelines, protege par un bouclier leger et montant son cheval sans scelle et le guidant par une renne unique a gauche.

3. Ce guerrier appartient a la peuplade des Garamantes, groupes de tribus nomades vivant sur les confins sahariens. Aucune representation n'a ete trouvee et cette reconstitution se base exclusivement sur des descriptions ecrites de l'epoque. Seul est quasi certain le port du litham par ces tribus du S. selon les sources latines.
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Mais au fur et a mesure du recul de Carthage face a Rome et du developpement d'un Royaume unifie avec Massinissa, l'influence romaine sur les traditions militaires africaines se fera de plus en plus ressentir, et cela avant meme l'annexion de la region a l'Empire. On pense par exemple que le Bournos -accoutrement masculin typique du Maghreb jusqu'a nos jours- emane de la cape des legionnaires dite sagum.

Cette influence va se reveler totale avec la disparition des royaumes Numides et Maures et la transformation de toute la region en un ensemble de provinces romaines. Le dernier vrai affrontement entre des armees africaines en bonne et due forme se fera avec Jughurta (111-105 av. J.-C.) face a des troupes de ce genre :