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« Chassez ces journalistes, il n’y a rien à voir »

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  • « Chassez ces journalistes, il n’y a rien à voir »

    Jamais les journalistes n’ont eu de mémoire un comportement aussi méprisant que celui dont ils ont fait l’objet, hier, sur les lieux de l’attentat qui a visé le Conseil constitutionnel, à Alger.

    Insultes, mots vulgaires, coups de pieds et bousculades violentes ont constitué la manière avec laquelle certains officiers de la sûreté nationale et de l’ANP ont voulu empêcher les professionnels des médias de faire leur travail, rien que leur travail.

    Arrivés sur les lieux dès les premiers instants qui ont suivi l’explosion, les premiers journalistes n’ont pas eu de difficultés à exercer leur métier en dehors de toute restriction. Certains ont même pu s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur, sans y être empêchés par une quelconque partie. Mais moins d’une heure après, le climat devient très tendu.

    Les journalistes sont alors bousculés et chassés du périmètre de l’attentat. Une véritable chasse aux plumes est alors lancée. Un confrère du quotidien arabophone El Bilad est brutalement pris à partie par un groupe de policiers en tenue. Malmené et insulté, il est violemment molesté. « Je suis journaliste. Je fais mon travail... », ne cesse-t-il de crier, mai en vain.

    Ses agresseurs ne lui laissent même pas le temps de tirer sa carte professionnelle. Les policiers, totalement déchaînés contre lui, le poussent avec brutalité en lui lançant des propos obscènes. Après avoir terminé avec ce confrère, ils se tournent vers une autre journaliste pour lui faire subir le même sort.

    Celle-ci ne se laisse pas faire et refuse de quitter les lieux, où elle a passé déjà deux heures. L’un des policiers la prend par le bras pour la faire évacuer, et elle se défend. Réaction qui a fait sortir un officier de ses gonds. « Si vous n’étiez pas une femme, je vous aurai chassé d’ici de la manière la plus violente », lui dit-il avant de faire appel à ses subordonnés pour faire le sale boulot. La journaliste persiste à rester sur les lieux en expliquant que c’est son devoir d’informer qui lui exige d’être présente à cet endroit. « Journaliste ou pas, vous ne restez pas là, sinon je vous embarque et vous aurez affaire à moi... », répond l’officier.

    A ce moment, un militaire du GIS sort de son véhicule, une Toyota blindée, et s’y met lui aussi. Il prend violemment le bras de la journaliste et la bouscule en lui lançant d’un air menaçant : « Allez protester ailleurs, ne restez pas à côté de la voiture. Je ne veux voir personne à côté, journaliste ou Dieu... » Ses propos sont entrecoupés d’insultes et de mots vulgaires et obscènes proférés devant plusieurs confrères et consœurs.

    La journaliste persiste à ne pas quitter les lieux, et c’est un divisionnaire de la police en tenue qui vient à la rescousse. Lui aussi use d’obscénités et de menaces à l’égard des professionnels des médias. Il entre dans une colère indescriptible contre les policiers qui tentaient de calmer les esprits. « Chassez tout le monde d’ici... », crie-t-il sans cesse, en usant de propos indécents qui n’honorent nullement la tenue et le grade que l’officier portait.

    Si certains confrères ont préféré quitter les lieux, la journaliste s’est obstinée à faire son travail sur les lieux et sous la menace de policiers et militaires zélés dont le langage porte lourdement atteinte aux institutions qu’ils représentent. « Vous voulez nous imposer votre loi, on va vous embarquer... », lui signifie l’officier. Elle lui répond qu’elle ne partira que sur une civière ou avec les menottes. Quelques policiers tentent de lui faire admettre qu’elle se doit de quitter les lieux, de peur des représailles.

    La couleur est alors annoncée. Un civil est lui aussi violemment intercepté et brutalisé par l’officier. Mais ce dernier se rend compte de sa mégarde. Il s’agissait d’un de ses collègues en civil. Il se ressaisit et se remet à insulter les journalistes qui, selon lui, l’empêchent de faire son travail.

    Comment un journaliste peut-il être aussi malmené dans l’exercice de sa profession par des agents de l’ordre zélés. Interpellé par la presse, le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, a tenté d’expliquer cette violence et brutalité grossières à l’égard des représentants des médias par la « nécessité d’établir un cordon de sécurité et de se prémunir d’un éventuel autre attentat. Ils sont là pour protéger les vies humaines ».

    Pourtant, ce cordon de sécurité n’a été installé qu’en fin de matinée, une fois les nombreux journalistes, y compris ceux qui ont été malmenés, ont fini leur travail. Empêcher les journalistes de faire leur travail, c’est exprimer une volonté délibérée de cacher la vérité à l’opinion publique.

    Salima Tlemçani
    Pour El Watan .
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Bonjour !

    C'est tout de même le comble, se défouler sur la presse!!

    On peut comprendre le désarrois et les rages des corps de sécurités, le risque aussi de la présence des "civiles" sur les lieux des attentats... mais se défouler sur la presse ?!

    Cet épisode met la lumière sur l'état psychologique des agents des corps de sécurités, nerveux, parfois zélés, une maîtrise approximative de la situation, a croire qu'ils n'ont jamais connus les années d'horreurs.

    Jusqu'à quand sera négliger cet aspect, on ne tire jamais profits des expériences passées dans ce pays?

    Où est la raison dans tout cela ?

    Le bricolage doit-il faire office longtemps de stratégie face à cette bête immonde ?

    Quand on entends le simple d'esprit de Zarhouni parler d'essoufflement des larves, on comprend le peu de réalisme qui règne à la tour d'ivoire.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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    • #3
      Comment expliquer cette violence gratuite contre les pros des médias? Pitêtre un soupçon inattendu de conscience chez les boulicis d'avoir failli à leur unique mission: protéger l'Algérie des vitrines et des façades si chère aux bouliticiens.
      Désespéré je le suis.
      ᴎᴏᴛ ᴇᴠᴇᴎ ᴡᴙᴏᴎɢ!

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      • #4
        Allah yarham tout les victimes de ce lâche attentat...

        L'imprevisible, je crois que tout le monde est sous le choc et en colere depuis hier, les policiers y compris.. je pense pas qu'il fasse en faire un sujet aujourd'hui vu le drame qui s'est deroulé.

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        • #5
          Même si je suis pour que la presse fasse son job sans être mal traité en général, mais dans certaines circonstances comme celle ci, la priorité n'est pas l'info, il faut aussi se dire que les policiers ainsi que les secouristes qui sont sur place ont la plus dure des missions celle de voire de prés et de gérer "l'insupportable" et " l'intolérable" alors que les esprits s'échauffent et s'emportent contre la presse ou contre toute autre personne sur les lieux, qui a un autre but que de secourir au plus vite les victimes ou autre intervention de déblayage et d'enquête, est une réaction naturelle et compréhensive surtout à chaud
          Dernière modification par absente, 12 décembre 2007, 12h25.

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          • #6
            sammi

            La fameuse colère elle est en nous !

            Le tribu payé par les journalistes est assez lourd, c'est la moindre des choses que de les respecter, ils se sont toujours montrer digne de leur métier.

            Relis mon poste tu comprendra que mon but n'est pas d'accabler les forces de sécurités mais de mettre la lumière sur l'état psychologique de tout le monde, chose qu'il faut prendre en considération !

            Sans eux nous serons dans flou !!

            Faut pas faire d'amalgame ce ne sont pas des paparazzi, mais des journalistes, des erreurs sont possibles, mais les insultes et les injures c'est tout de même énorme.

            C'est insoutenable pour tout le monde !!! que d'image d'horreurs !!
            “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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            • #7
              Le but de plonger le peuple indéfiniment dans l'obscurité à l'image des bilans factices annoncés hier par le chef du gouvernement.

              On veut nous enlever une des rares bouffées d'air qui nous reste dans ce pays qui est la presse indépendante.
              J'étais là...

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              • #8
                Le comble dans tous ça est que même s'ils font leur travail, on ne saura jamais réellement ce qui s'est passé !

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                • #9
                  Si le comportement des policiers est un excés de zèle, il est condamnable. Colère, emotion .... cela ne justifie rien.


                  Si par contre, les journalistes ont dépassé le cadre de leur travail pour empiéter sur celui des autres (particulièrement celui de la police scientifique), c'est tout aussi condamnable.

                  Nous n'avons pas affaire à une manifestation quelconque mais à une scène de crime (des plus abjects) et tout détail à son importance. Que chacun reconnaisse et admette les limites de sa profession.

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                  • #10
                    jawzia, bonjour

                    Je n'en disconviens pas.

                    Le cordon de sécurité n'est pas fictif, il a son rôle à tenir.

                    Mais les insultes et les injures c'est plus que de l'excès de zèle, ils sont en uniforme, c'est indécent !!
                    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                    • #11
                      Le cordon de sécurité n'est pas fictif, il a son rôle à tenir
                      Première erreur.
                      Mais les insultes et les injures c'est plus que de l'excès de zèle, ils sont en uniforme, c'est indécent !!
                      Je ne peux que répeter ceci : Que chacun reconnaisse et admette les limites de sa profession.

                      Une entorse policière à la loi ne saurait répondre à une autre entorse, journalistique, de la loi.
                      C'est malheuresement, le comportement quotidien de quelques policiers ou gendarmes même dans des situations où il n'y a lieu ni à l'emoi, ni à la colère.

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                      • #12
                        jawzia.

                        Ce n'est ni de l'émoi, ni de la colère, mais une dénonciation.

                        Pour les avoir déjà vue à l'œuvre, la maîtrise des situation n'est certainement pas la fort des nôtre.

                        Le cordon n'est pas fictif, quand on connait ses prérogatives !!
                        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                        • #13
                          l imprevisible ?

                          c est pas le moment de faire le désespoir , tous le monde etait sous le choc !!

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                          • #14
                            crazydz!

                            Où est ce que tu m'as vu sombrer dans le désespoir.

                            C'est quoi ton soucis depuis hier, dis-moi ?

                            On doit sombrer dans le mutisme ou quoi?

                            Je t'es déjà précisé hier que ce genre de situation n'est pas nouvelle pour moi, je ne me suis jamais laisser abattre ou résigner au silence sous prétexte que les larves ont agis.

                            Détrompe toi, j'y crois dure comme fer à la fin des larves, à la fin de l'anarchie, à la fin du bricolage et à l'édification de ce pays.

                            Y a aucune excuse aux insultes d'un corps de métier!!
                            “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                            • #15
                              Comment expliquer cette violence gratuite contre les pros des médias?
                              C'est pourtant très simple puisque c'est le meilleur moyen de bidouiller les chiffres sans trop de témoins.

                              Au delà de l'horreur des événements, il est incompréhensible que des autorités, aussi incompétentes soient-elles, continuent à croire qu'elles vont "limiter" les dégâts en mentant sur le bilan .......... comme si un attentat avec 26 morts était moins grave qu'avec 62 !!!

                              C'est tout simplement honteux qu'un tel carnage se résume dès le lendemain à une bataille de chiffres entre autorités officielles et le reste du monde. En tous cas, ce que je constate à la lecture des médias étrangers, quels qu'ils soient, c'est que tous évoquent des sources non pas officielles mais hospitalières; peut-être est-ce là une manière de sous entendre que tout ce qui est officiel en algérie est sujet à caution.
                              Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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