Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Italie a du mal à voir passer Alitalia sous l'aile d'Air France

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Italie a du mal à voir passer Alitalia sous l'aile d'Air France

    LE MONDE | 12.12.07 | 09h24 • Mis à jour le 12.12.07 | 09h24

    L'Italie ne se résout pas à voir passer sa compagnie aérienne sous pavillon français. A quelques heures de la réunion du conseil d'administration d'Alitalia, jeudi 13 décembre, au cours duquel la compagnie nationale italienne doit choisir son futur repreneur, un vent de fronde s'est levé contre le projet d'Air France-KLM.

    Considéré comme grand favori face à celui d'Air One, la seconde compagnie transalpine appuyée par le premier groupe bancaire de la Péninsule, Intesa Sanpaolo, le plan du groupe franco-néerlandais a les faveurs du patron d'Alitalia, Maurizio Prato. C'est précisément ce qui inquiète les partisans de la solution italienne : "Air France propose un plan identique à celui, désastreux, qu'Alitalia avait présenté le 30 août", s'est insurgé Roberto Formigoni, le président de la puissante région lombarde.

    Les autorités de Lombardie sont les plus virulentes dans la mesure où Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, n'a pas caché son intention de miser sur le "hub" de Rome-Fiumicino, reléguant l'aéroport de Milan-Malpensa à un rôle secondaire.

    Air One, qui lancerait une offre publique d'achat (OPA) sur l'ensemble de l'entreprise si l'Etat lui vendait sa part, ménage ces susceptibilités régionales en prévoyant de maintenir les deux hubs. Et il rassure les syndicats par un plan "non seulement de redressement mais de développement".

    L'homme d'affaires Carlo Toto, propriétaire d'Air One, fait jouer la corde nationale : "Vendre la compagnie nationale reviendrait à céder un morceau d'Italie à un grand groupe étranger", a-t-il déclaré le 11 décembre.

    "ITALIANITÉ"

    Son allié dans l'opération, le banquier Corrado Passera, directeur général d'Intesa Sanpaolo, a ajouté : "Faire passer Alitalia à Air France, ce serait en faire une filiale d'un groupe rival". Pour lui, "il s'agit d'un choix de renoncement; c'est comme dire nous l'avons mal gérée pendant longtemps, maintenant jetons-la. "

    Silvio Berlusconi, dont le gouvernement, de 2001 à 2006, n'a pas réussi à redresser la compagnie, a pris position pour qu'elle reste entre des mains italiennes. Et le patron des patrons italiens, Luca Cordero di Montezemolo, a entonné le grand air de "l'italianité" : "Le pays n'a pas besoin de perdre sa crédibilité aux yeux du monde. Perdre une marque comme Alitalia serait un grave dommage."

    Le gouvernement devait réunir, mercredi soir 12 décembre, un sommet avec les ministres concernés par la privatisation d'Alitalia. Les syndicats ont demandé à être reçus "avant toute prise de décision", affichant leur préférence pour Air One : "Si Alitalia devait aller à un transporteur aérien étranger, nous serions le seul pays européen important à ne pas avoir de compagnie nationale", ont écrit les trois centrales syndicales dans un texte commun.

    Le patron d'Air France-KLM, qui a multiplié les contacts, mardi, notamment à Milan, a promis de "renforcer Alitalia comme transporteur national et de garder intacte la marque".

    Ces considérations de prestige national auront-elles leur place au moment du choix du repreneur des 49,9 % du capital encore détenus par l'Etat ? Pour le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, la nationalité des capitaux est "secondaire".

    Alitalia perdra encore près de 400 millions d'euros en 2007. Le temps presse pour arriver à une privatisation définitive au printemps 2008. A cette date, les caisses de la compagnie seront définitivement vides.

    Jean-Jacques Bozonnet
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
Chargement...
X