Bonjour,
Je voudrais ouvrir le debat sur la psychologie du terrorisme et des kamikazes.
Islam signifie soumission a Dieu. Certains derivent vers la soumission a des personnes d'ou le terrorisme et les tueries. Les manipulateurs connaissent bien la technique qui emmene certains esprits faibles a franchir le pas psychologique.
Comment s'y prendre pour modifier les mentalités et les comportements des gens?
Cette question n'est certes pas neuve et de tout temps sans doute les hommes se sont efforcés d'y répondre. Elle recouvre aujourd'hui les préoccupations centrales de décideurs impliqués dans des pratiques sociales aussi importantes que le management, le marketing, la publicité, mais aussi la politique, l'éducation, la prévention, la négociation, etc.
Depuis plus de cinquante ans maintenant les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (en particulier les psychologues sociaux) s'intéressent à cette question, si bien qu'on dispose aujourd'hui d'un ensemble impressionnant de travaux sur lesquels qui veut exercer scientifiquement de l'influence peut s'appuyer.
Ces travaux montrent que l'on peut efficacement influencer autrui, dans ses actes et ses convictions sans avoir à recourir à la séduction, à l'autorité, ni même à la persuasion..
On connaît les limites de la séduction : le charme rompu, on peut s'attendre au pire et, du reste, ne séduit pas qui veut.
L'autorité est incontestablement efficace pour peser sur les comportements, tant il est vrai qu'il suffit le plus souvent d'ordonner pour être obéi. Mais, comme la séduction, l'autorité a ses limites, les comportements obtenus autoritairement ne débouchant pratiquement jamais sur les modifications d'idées, d'opinions ou de motivations susceptibles de les garantir. D'ailleurs, il suffit le plus souvent de tourner le dos pour voir, enfants, employés, patients, citoyens, retrouver leurs mauvaises habitudes.
La persuasion peut s'avérer très efficace pour modifier les idées que quelqu'un peut avoir sur telle ou telle question. Malheureusement, contrairement à l'autorité, elle l'est moins pour obtenir des changements de comportement.
Il est donc vain de tabler sur les vertus de la séduction, de l'autorité et de la
persuasion lorsque l'on recherche des effets à longs termes ou lorsque que l'on souhaite peser à la fois sur les comportements et sur les idées des gens. Reste un moyen : le recours aux procédures de soumission librement consentie. Ces procédures, pragmatisme oblige, sont bien connues dans les pays anglo-saxons. C'est moins le cas en France et pourtant ...
Leur intérêt est de conduire à la responsabilisation des acteurs qui en arrivent à modifier librement leur comportement et à intérioriser les traits ou les valeurs qui vont en assurer la pérennité.
Ces connaissances - comme toutes les connaissances scientifiques - peuvent être mises au service des causes les plus nobles comme au service des causes les plus sombres. C'est dire l'enjeu éthique.
Robert Vincent JOULE
Professeur de psychologie Sociale à l'Université de Provence
Je voudrais ouvrir le debat sur la psychologie du terrorisme et des kamikazes.
Islam signifie soumission a Dieu. Certains derivent vers la soumission a des personnes d'ou le terrorisme et les tueries. Les manipulateurs connaissent bien la technique qui emmene certains esprits faibles a franchir le pas psychologique.
Comment s'y prendre pour modifier les mentalités et les comportements des gens?
Cette question n'est certes pas neuve et de tout temps sans doute les hommes se sont efforcés d'y répondre. Elle recouvre aujourd'hui les préoccupations centrales de décideurs impliqués dans des pratiques sociales aussi importantes que le management, le marketing, la publicité, mais aussi la politique, l'éducation, la prévention, la négociation, etc.
Depuis plus de cinquante ans maintenant les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (en particulier les psychologues sociaux) s'intéressent à cette question, si bien qu'on dispose aujourd'hui d'un ensemble impressionnant de travaux sur lesquels qui veut exercer scientifiquement de l'influence peut s'appuyer.
Ces travaux montrent que l'on peut efficacement influencer autrui, dans ses actes et ses convictions sans avoir à recourir à la séduction, à l'autorité, ni même à la persuasion..
On connaît les limites de la séduction : le charme rompu, on peut s'attendre au pire et, du reste, ne séduit pas qui veut.
L'autorité est incontestablement efficace pour peser sur les comportements, tant il est vrai qu'il suffit le plus souvent d'ordonner pour être obéi. Mais, comme la séduction, l'autorité a ses limites, les comportements obtenus autoritairement ne débouchant pratiquement jamais sur les modifications d'idées, d'opinions ou de motivations susceptibles de les garantir. D'ailleurs, il suffit le plus souvent de tourner le dos pour voir, enfants, employés, patients, citoyens, retrouver leurs mauvaises habitudes.
La persuasion peut s'avérer très efficace pour modifier les idées que quelqu'un peut avoir sur telle ou telle question. Malheureusement, contrairement à l'autorité, elle l'est moins pour obtenir des changements de comportement.
Il est donc vain de tabler sur les vertus de la séduction, de l'autorité et de la
persuasion lorsque l'on recherche des effets à longs termes ou lorsque que l'on souhaite peser à la fois sur les comportements et sur les idées des gens. Reste un moyen : le recours aux procédures de soumission librement consentie. Ces procédures, pragmatisme oblige, sont bien connues dans les pays anglo-saxons. C'est moins le cas en France et pourtant ...
Leur intérêt est de conduire à la responsabilisation des acteurs qui en arrivent à modifier librement leur comportement et à intérioriser les traits ou les valeurs qui vont en assurer la pérennité.
Ces connaissances - comme toutes les connaissances scientifiques - peuvent être mises au service des causes les plus nobles comme au service des causes les plus sombres. C'est dire l'enjeu éthique.
Robert Vincent JOULE
Professeur de psychologie Sociale à l'Université de Provence
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