Le journaliste marocain Ali Lemrabet à El Khabar
« El Basri m’a confié que durant son ère, de nombreux complots avaient été ourdis contre l’Algérie »
Le journaliste marocain, Ali Lemrabet, revient, dans son entretien avec El Khabar, sur les détails du plan de son assassinat par les services de sécurité marocains, sur injonction de l’ex-ministre de l’Intérieur, Fouad Ali El Hema, l’un des agents les plus proches du roi Mohamed VI. Il évoque de nombreuses affaires extrêmement sensibles pour Rabat, comme la question sahraouie et les secrets qu’a emportés avec lui l’ex-homme fort du régime marocain, Hassan El Basri, notamment certains complots qui visaient l’Algérie.
El Khabar : L’agent des services secrets marocains, Hicham Bouchti, a révélé un complot pour vous assassiner, qui a été ourdi par l’ancien ministre Fouad Ali El Hema, en coordination avec les services secrets français, qu’en-est-il exactement ?
Ali Lemrabet :Premièrement, Hichem Bouchti est un ancien agent des services secrets emprisonné à Berkane, et il est placé sous le contrôle de l’Etat marocain, et je considère comme graves ses déclarations où il accuse Fouad El Hema, qui était ministre délégué auprès du ministère de l’Intérieur, et qui est un ami intime du roi Mohamed VI. Deuxièmement, je trouve grave le blocus médiatique autour de cette affaire, au Maroc, à part ce qu’a écrit l’hebdomadaire El Mechâal. Je ne peux pas confirmer ou infirmer les déclarations de Bouchti, mais je réclame l’ouverture d’une enquête.
El Khabar : Est-ce que l’affaire sera portée en justice, contre ceux qu’a accusés Bouchti, au Maroc ?
Ali Lemrabet :« Nous n’avons pas de justice au Maroc », et je ne demanderai pas l’ouverture d’enquête dans mon pays, car je n’ai pas confiance en sa justice. Le juge Mohamed El Alaoui a prononcé à mon encontre une peine qui m’interdit d’écrire pendant 10 ans, alors qu’aucun article de loi ne le stipule. Je vais réclamer en revanche l’ouverture de l’enquête auprès de la justice espagnole, car Hichem se trouvait en Espagne et il nous a fourni des documents sur le plan de mon assassinat.
El Khabar : Vous suivez, en tant que journaliste, les développements du conflit du Sahara occidental et vous avez déjà visité les camps des réfugiés sahraouis, quel regard portez-vous sur le présent et l’avenir de ce dossier épineux ?
Ali Lemrabet :Les Sahraouis ont droit à l’autodétermination mais est-ce que le Maroc va leur octroyer ce droit ? La question du Sahara est régie par quatre personnes, alors que le gouvernement, le Parlement et le peuple n’ont pas le droit de s’exprimer sur ce sujet. Un jour Idriss El Basri m’a dit : « Les Sahraouis ne sont pas tous avec le Front Polisario, mais ils sont, en majorité, contre le Maroc ».
El Khabar : A propos de Driss El Basri, lorsque ce dernier a quitté les arcanes du pouvoir, il a exprimé plusieurs points de vue qui ne s’accordent pas avec la politique du Maroc concernant le dossier de la question sahraouie, bien qu’il ait été l’un des décideurs du Palais ?
Ali Lemrabet : Driss El Basri pensait que si l’on octroyait l’autonomie aux Sahraouis, le Sahara occidental échapperait au Maroc, mais que si les Etats-Unis intervenaient dans le dossier, le Sahara échapperait également au royaume chérifien. Il fallait donc, selon lui, préparer les Sahraouis au référendum afin de gagner un maximum de temps, et laisser le problème en suspens, aux générations futures, et Hassan II était du même avis, en témoigne la politique menée de 1981 à 2001. El Basri me disait toujours qu’il ne gardait pas d’innombrables secrets sur le palais, mais que 4 ou 5 pourraient faire vaciller le palais royal, et il m’a confié que durant son ère, de nombreux complots avaient été ourdis contre l’Algérie.
EL Khabar
« El Basri m’a confié que durant son ère, de nombreux complots avaient été ourdis contre l’Algérie »
Le journaliste marocain, Ali Lemrabet, revient, dans son entretien avec El Khabar, sur les détails du plan de son assassinat par les services de sécurité marocains, sur injonction de l’ex-ministre de l’Intérieur, Fouad Ali El Hema, l’un des agents les plus proches du roi Mohamed VI. Il évoque de nombreuses affaires extrêmement sensibles pour Rabat, comme la question sahraouie et les secrets qu’a emportés avec lui l’ex-homme fort du régime marocain, Hassan El Basri, notamment certains complots qui visaient l’Algérie.
El Khabar : L’agent des services secrets marocains, Hicham Bouchti, a révélé un complot pour vous assassiner, qui a été ourdi par l’ancien ministre Fouad Ali El Hema, en coordination avec les services secrets français, qu’en-est-il exactement ?
Ali Lemrabet :Premièrement, Hichem Bouchti est un ancien agent des services secrets emprisonné à Berkane, et il est placé sous le contrôle de l’Etat marocain, et je considère comme graves ses déclarations où il accuse Fouad El Hema, qui était ministre délégué auprès du ministère de l’Intérieur, et qui est un ami intime du roi Mohamed VI. Deuxièmement, je trouve grave le blocus médiatique autour de cette affaire, au Maroc, à part ce qu’a écrit l’hebdomadaire El Mechâal. Je ne peux pas confirmer ou infirmer les déclarations de Bouchti, mais je réclame l’ouverture d’une enquête.
El Khabar : Est-ce que l’affaire sera portée en justice, contre ceux qu’a accusés Bouchti, au Maroc ?
Ali Lemrabet :« Nous n’avons pas de justice au Maroc », et je ne demanderai pas l’ouverture d’enquête dans mon pays, car je n’ai pas confiance en sa justice. Le juge Mohamed El Alaoui a prononcé à mon encontre une peine qui m’interdit d’écrire pendant 10 ans, alors qu’aucun article de loi ne le stipule. Je vais réclamer en revanche l’ouverture de l’enquête auprès de la justice espagnole, car Hichem se trouvait en Espagne et il nous a fourni des documents sur le plan de mon assassinat.
El Khabar : Vous suivez, en tant que journaliste, les développements du conflit du Sahara occidental et vous avez déjà visité les camps des réfugiés sahraouis, quel regard portez-vous sur le présent et l’avenir de ce dossier épineux ?
Ali Lemrabet :Les Sahraouis ont droit à l’autodétermination mais est-ce que le Maroc va leur octroyer ce droit ? La question du Sahara est régie par quatre personnes, alors que le gouvernement, le Parlement et le peuple n’ont pas le droit de s’exprimer sur ce sujet. Un jour Idriss El Basri m’a dit : « Les Sahraouis ne sont pas tous avec le Front Polisario, mais ils sont, en majorité, contre le Maroc ».
El Khabar : A propos de Driss El Basri, lorsque ce dernier a quitté les arcanes du pouvoir, il a exprimé plusieurs points de vue qui ne s’accordent pas avec la politique du Maroc concernant le dossier de la question sahraouie, bien qu’il ait été l’un des décideurs du Palais ?
Ali Lemrabet : Driss El Basri pensait que si l’on octroyait l’autonomie aux Sahraouis, le Sahara occidental échapperait au Maroc, mais que si les Etats-Unis intervenaient dans le dossier, le Sahara échapperait également au royaume chérifien. Il fallait donc, selon lui, préparer les Sahraouis au référendum afin de gagner un maximum de temps, et laisser le problème en suspens, aux générations futures, et Hassan II était du même avis, en témoigne la politique menée de 1981 à 2001. El Basri me disait toujours qu’il ne gardait pas d’innombrables secrets sur le palais, mais que 4 ou 5 pourraient faire vaciller le palais royal, et il m’a confié que durant son ère, de nombreux complots avaient été ourdis contre l’Algérie.
EL Khabar
Commentaire