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Aïd El-Kébir Le mouton nargue le SMIG

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  • Aïd El-Kébir Le mouton nargue le SMIG

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    Cette année, le cheptel est abondant et les prix relativement accessibles. Pour cet Aïd El-Kébir, le pari est pris que de nombreuses familles vont devoir consentir à sacrifier leurs économies pour espérer se payer le luxe de fêter dans la joie et la bonne humeur le sacrifice d'Abraham.

    Ici prise de température dans un marché à bestiaux pas comme les autres.Vendredi et à moins de cinq jours du sacrifice d'Abraham, les bêtes se négociaient à des prix bizarrement bas, jusqu'à dix mille dinars pour un antenais; du jamais vu depuis au moins une décennie s'empresse à nous rappeler un boucher de père en fils, rencontré vendredi en train de flairer la «bonne affaire» au marché à bestiaux de Tiaret. Renseignement pris, l'on saura auprès des professionnels du secteur de l'élevage que le cheptel est abondant, cette année, même s'il n'est pas garanti que les prix vont raser les pâquerettes jusqu'à un ou deux jours avant le jour fatidique. Vendredi, au marché à bestiaux de la ville de Tiaret, il n'y a avait pas foule contrairement aux moutons rassemblés par grappes entières aux quatre coins du marché. Des maquignons, à la faconde mielleuse, tentent de stipendier d'éventuels clients quelque peu attirés par les prix bas. D'autres éleveurs, venus des lointaines contrées de Takhmaret et Aïn Hadid tentent à leur tour de mettre l'eau à la bouche aux citoyens en improvisant d'épiques combats entre de vigoureuses bêtes encornées. D'autres éleveurs, organisés en un véritable «cartel», se sont passés le mot pour déplacer vers les régions du Sud des milliers de têtes de peur de se voir contraints de céder leurs cheptels contre de vils prix. Mais, malgré la «délocalisation» des enclos vers les régions du Sud, note un observateur averti du monde agricole, le cheptel présent sur le territoire de la wilaya de Tiaret reste assez important pour tirer les prix vers le bas, estime-t-il. Déjà utilisée avec un certain succès durant l'Aïd de l'année dernière, la «surprise» de se retrouver à la maison avec un mouton puant la volaille risque de se répéter cette année préviennent des vétérinaires que nous avons rencontrés vendredi au marché à bestiaux à Tiaret. En effet, et selon de nombreux éleveurs, le prix qui paraît à première vue abordable est en vérité un attrape-nigaud, puisque les bêtes sont engraissées avec des aliments à base de volaille, des aliments qui permettent une prise de poids très rapide. Alors, pour éviter le «piège», autant se faire accompagner par un connaisseur, conseille un citoyen venu au marché flanqué de ses enfants, les yeux «scotchés» sur un vigoureux bélier. Vendredi, des moutons ont été cédés à neuf mille dinars, une véritable aubaine pour ceux qui veulent ripailler le jour de l'Aïd. Même si les prix des bêtes, alerte un éleveur, risquent bien de prendre l'ascenseur d'ici à lundi prochain.

    A Oran, ces derniers jours, tous les points de vente officiels et informels ont été pris d'assaut par des citoyens pour acheter le mouton du sacrifice, car le temps presse et il n'est plus question de marchandage. D'ailleurs, certaines personnes approchées se remémorent la période qui a précédé l'Aïd 2005 et durant laquelle les retardataires ont dû payer cher leur mouton et en se dirigeant, la veille, vers les localités, voire les wilayas avoisinantes. Cette année, les données ont changé et le chiffre officiel du cheptel ovin national, qui avoisine les 22 millions de têtes, est rassurant et le marché ne risque pas de connaître un déficit. Sur les abords des routes nationales, telles les RN 11 et RN2, reliant respectivement Oran à Mostaganem et Misserghine, des camions en provenance des régions pastorales exposent leur cheptel. Les clients ne tatent plus le poul, mais négocient en vue d'acheter. Il en est de même pour les maquignons qui ne sont plus exigeants et se limitent à préserver seulement une marge bénéficiaire «honorable», telle que qualifiée par l'un d'eux, domicilié à Messâd, dans la wilaya de Djelfa. «Depuis 2006 et suite à deux années consécutives de forte pluviométrie, le problème de l'alimentation ne se pose plus avec acuité et les terrains de parcours sont abondants. Cette aisance a été derrière la stabilité des prix, quoique le prix de la viande reste encore élevé», devait nous préciser El Hadj Tayeb. S'agissant des tarifs, ils varient entre 15.000 DA, pour un mouton de près de 12 kilos nets à 27.000 pour une bête pouvant donner jusqu'à 25 kilos de viande et plus. Il existe des exceptions comme ce bêlier, vendu à 45.000 DA, après avoir été transféré vers le centre du pays, une région qui abrite des concours et des combats de béliers. Par ailleurs, cette année, et les observateurs du marché s'accordent à le confirmer, le cheptel est moins gras et cela s'explique principalement par l'alimentation naturelle, alors que durant les années de sécheresse et en plus du prix élevé, la viande contient beaucoup de graisse, ce que craignent le plus les personnes atteintes de cholestérolémie. Profitant du repos hebdomadaire et d'une journée printanière, les Oranais se sont rendus dans les fermes situées dans les nombreuses localités proches du chef-lieu de wilaya à l'exemple d'El-Braya, Brédéah ou à Zaghloul. Généralement, ce sont des clients qui vont acheter et attendre, manque d'espace obliqe, la veille de l'Aïd pour ramener l'ovin.

    Par ailleurs, et comme chaque année, les vendeurs de foin et de charbon ont élu domicile près des grands marchés d'ovins et à quelques jours avant le jour J, les prix n'ont pas changé. C'est ce que nous a confirmé Bachir, un éleveur d'El-Braya qui précise toutefois que l'engouement cette année a été moindre et à 5 jours de l'Aïd, il n'a vendu que 50 % de son cheptel. En revanche, aux abattoirs communaux d'Oran, le marché le plus prisé, revendeurs et maquignons d'un côté et clients de l'autre se défendent dans la négociation du prix. Même si une remise était possible, elle ne peut nullement dépasser les 500 DA, une somme qui peut aller dans la poche du transporteur qui taxe les courses en fonction de l'éloignement, des tarifs se situant généralement entre 200 et 500 DA.


    Le quotidien d'oran
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT
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