«La misère fait le lit du terrorisme». Jamais cette thèse n’a été autant exploitée. ...La pauvreté dans laquelle vivaient les deux terroristes qui ont fait exploser le siège de l’ONU et celui du Conseil constitutionnel est présentée comme la raison les ayant poussés à commettre leurs actes.
Si une telle approche se vérifiait, l’avenir ne pourrait qu’être sombre au regard du nombre de pauvres que compte le pays.
Le sociologue Arous Zoubir réfute catégoriquement cette thèse. Il estime qu’on ne peut pas tout expliquer en invoquant la pauvreté.
Pour cet enseignant- chercheur «le phénomène n’a rien à avoir avec la pauvreté». Il préfère d’ailleurs au terme kamikaze celui de suicidaires car, dit-il, «les kamikazes, c’est dans la tradition asiatique. Les Asiatiques ont recours à cette pratique, elle est liée à certaines idées révolutionnaires ».
Pour lui, ces individus «expriment de la sorte l’absence d’horizons. Ils n’ont pas de perspective». Le sociologue Arous Zoubir estime néanmoins qu’il faut absolument trouver des explications «rationnelles» aux deux récents attentats. «Il faut bien les analyser et étudier le profil sociologique des deux auteurs. Le premier est une personne âgée, responsable de ses actes. Si ça avait été la pauvreté qui l’avait poussé à faire ce qu’il a fait, il n’aurait pas attendu d’avoir 64 ans. Il ne faut pas oublier qu’il a perdu deux enfants également. Le second a fait de la prison et il ne faut pas oublier que partout, l’extrémisme est né dans les prisons.
Ce qui s’est passé en Egypte est à ce titre révélateur.» Poursuivant son analyse de ce qui s’est passé mardi dernier, Arous Zoubir estime que «les deux suicidaires n’étaient pas à la recherche d’écho médiatique. C’est un acte criminel. Ils ont ciblé le Conseil constitutionnel qui est un symbole de l’Etat, très lié au débat qui tourne autour de la révision constitutionnelle. En ciblant le Pnud, ce n’est pas seulement une atteinte à une institution onusienne mais une remise en cause de tout le travail qui se fait pour la réforme de la justice, de l’école qui se fait avec l’aide des institutions internationales. C’est un symbole du changement qui a été ciblé». Pour ce chercheur, qui s’est beaucoup intéressé à la question du terrorisme, ce n’est que dans la recherche de réponses claires et rationnelles qu’on peut tenter de comprendre ce qui se passe en Algérie.
Pour lui, il existe cependant une certitude, les commanditaires des deux attentats sont «politiquement bien informés». Une analyse qui va à contre-courant des thèses très en vogue en ce moment et qui voudraient faire admettre que le terrorisme n’est que la résultante de la malvie. Des analyses faites à l’intérieur et reprises par les médias étrangers qui n’expliquent les attentats d’Alger que par la misère dans laquelle vivaient les auteurs. Si des «experts» reconnaissent que la malvie peut pousser aux extrêmes, il ne faut cependant pas occulter l’idéologie qui a fait le nid du terrorisme. L’islamisme et le fanatisme sont les géniteurs de ce terrorisme aveugle que certains tentent aujourd’hui de justifier par des raccourcis dangereux.
- Le Soir d'Algerie
Si une telle approche se vérifiait, l’avenir ne pourrait qu’être sombre au regard du nombre de pauvres que compte le pays.
Le sociologue Arous Zoubir réfute catégoriquement cette thèse. Il estime qu’on ne peut pas tout expliquer en invoquant la pauvreté.
Pour cet enseignant- chercheur «le phénomène n’a rien à avoir avec la pauvreté». Il préfère d’ailleurs au terme kamikaze celui de suicidaires car, dit-il, «les kamikazes, c’est dans la tradition asiatique. Les Asiatiques ont recours à cette pratique, elle est liée à certaines idées révolutionnaires ».
Pour lui, ces individus «expriment de la sorte l’absence d’horizons. Ils n’ont pas de perspective». Le sociologue Arous Zoubir estime néanmoins qu’il faut absolument trouver des explications «rationnelles» aux deux récents attentats. «Il faut bien les analyser et étudier le profil sociologique des deux auteurs. Le premier est une personne âgée, responsable de ses actes. Si ça avait été la pauvreté qui l’avait poussé à faire ce qu’il a fait, il n’aurait pas attendu d’avoir 64 ans. Il ne faut pas oublier qu’il a perdu deux enfants également. Le second a fait de la prison et il ne faut pas oublier que partout, l’extrémisme est né dans les prisons.
Ce qui s’est passé en Egypte est à ce titre révélateur.» Poursuivant son analyse de ce qui s’est passé mardi dernier, Arous Zoubir estime que «les deux suicidaires n’étaient pas à la recherche d’écho médiatique. C’est un acte criminel. Ils ont ciblé le Conseil constitutionnel qui est un symbole de l’Etat, très lié au débat qui tourne autour de la révision constitutionnelle. En ciblant le Pnud, ce n’est pas seulement une atteinte à une institution onusienne mais une remise en cause de tout le travail qui se fait pour la réforme de la justice, de l’école qui se fait avec l’aide des institutions internationales. C’est un symbole du changement qui a été ciblé». Pour ce chercheur, qui s’est beaucoup intéressé à la question du terrorisme, ce n’est que dans la recherche de réponses claires et rationnelles qu’on peut tenter de comprendre ce qui se passe en Algérie.
Pour lui, il existe cependant une certitude, les commanditaires des deux attentats sont «politiquement bien informés». Une analyse qui va à contre-courant des thèses très en vogue en ce moment et qui voudraient faire admettre que le terrorisme n’est que la résultante de la malvie. Des analyses faites à l’intérieur et reprises par les médias étrangers qui n’expliquent les attentats d’Alger que par la misère dans laquelle vivaient les auteurs. Si des «experts» reconnaissent que la malvie peut pousser aux extrêmes, il ne faut cependant pas occulter l’idéologie qui a fait le nid du terrorisme. L’islamisme et le fanatisme sont les géniteurs de ce terrorisme aveugle que certains tentent aujourd’hui de justifier par des raccourcis dangereux.
- Le Soir d'Algerie
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