Par Richard Freeman, rédacteur économique à l’Executive Intelligence Review
L’auteur, interrogé lors de l’audition devant le parlement de l’état de Pennsylvanie à Harrisburg le 29 novembre 2007, a décrit le précédent de l’époque de Franklin Delano Roosevelt pour répondre aux détracteurs du Homeowners and Banking Protection Act, le projet de Loi sur la protection des propriétaires et des banques agrées, défendu par l’économiste américain Lyndon LaRouche.
L’effondrement systémique du système financier mondial, notamment la bulle américaine des crédits immobiliers et des titres adossés à des prêts hypothécaires qui pèse quelque 20000 milliards de dollars, a contribué au tsunami de saisies de logement aux Etats-Unis, qui jette des gens à la rue avec tous leurs biens. Mon collègue Paul Gallagher a montré un graphique indiquant que d’ici la fin de l’année, compte tenu des projections des huit premiers mois de l’année, deux millions de foyers américains auront fait l’objet d’une procédure de saisie, à un stade ou un autre.
Cependant, l’EIR estime qu’entre sept et dix millions de foyers, soit plus de 20 millions de personnes, risquent de perdre leur logement pour de bon dans les années qui viennent. Certains, terrifiés par cette perspective, préfèrent nier la réalité, mais elle n’en est pas moins vraie. Trois propositions ont été mises en avant pour répondre à cette crise.
La première consiste à ne rien faire. La deuxième ferait en sorte que les géants du marché secondaire du logement, Fannie Mae et Freddie Mac, rachètent les crédits hypothécaires dits radioactifs ou en défaut de paiement. Ce plan de sauvetage, outre qu’il provoquerait un désastre, est absurde : Fannie Mae et Freddie Mac encaissent eux-mêmes de lourdes pertes et ne sont en aucun cas en mesure de renflouer des tiers.
Quand on parle de saisie, il ne s’agit pas de statistiques, mais de personnes bien réelles habitant ces logements. Nous devons geler les saisies, tout en érigeant un « coupe-feu » pour protéger le système bancaire. La troisième réponse, la seule qui mérite notre attention, consiste donc à adopter la résolution 418 déposée par Harold James. La Pennsylvanie pourrait se joindre aux organes législatifs d’autres Etats et municipalités pour obliger le Congrès américain à adopter, sans délai, la Loi de protection du propriétaire de logement et des banques (HBPA). C’est la seule proposition qui puisse fonctionner.
Ces dernières semaines, parallèlement au soutien apporté à la résolution 418, des questions ont été soulevées et des attaques portées contre ce texte. Trois questions principales ont retenu notre attention, et nous y répondrons. Tout d’abord, les critiques prétendent qu’on n’a jamais vu un tel plan être adopté dans l’histoire, deuxièmement, qu’il serait illégal au regard de la loi et troisièmement, que le texte en question renflouerait des banques qui n’y ont pas droit.
Défense du bien-être général
Pour réfuter ces critiques, nous considérerons l’histoire, notamment les actions révolutionnaires entreprises par le président Franklin Roosevelt pendant la dépression des années 1930 pour faire face à une crise de même nature que celle d’aujourd’hui - encore que la nôtre soit bien plus sévère qu’à l’époque.
Dans les années 1930, Roosevelt et son équipe adoptèrent des solutions s’inscrivant dans le principe fondamental de la Constitution des Etats-Unis sur la défense du bien-être général ; ce principe, énoncé dans le Préambule, subsume l’ensemble de la Constitution. Cette clause repose sur le concept selon lequel la mission première de la nation consiste à défendre le bien-être de toute la population, c’est-à-dire à favoriser l’amélioration rapide du niveau de vie matériel et culturel des citoyens, pour les générations présentes et futures. Ce robuste gouvernement américain appliqua à l’économie les découvertes de principes scientifiques, générant de prodigieux progrès économiques. C’est ce processus qui a assuré la survie de la république et l’amélioration des conditions de vie au fil des générations.
Ce n’est pas un hasard si la clause sur le bien-être général et la Constitution elle-même ont été rédigées en septembre 1787 par un comité de cinq personnes, sous la conduite directe d’Alexander Hamilton et sous l’orientation générale du grand génie de l’époque, Benjamin Franklin. A noter qu’Alexander Hamilton fut l’architecte du système américain d’économie politique et de tout le système bancaire, un système favorisant le développement économique et pénalisant la spéculation financière.
Quant à Franklin Roosevelt, il rejeta l’opinion « faisant autorité » à l’époque, celle-là même qui avait provoqué la dépression et le krach financier de 1929-1933. Au contraire, Roosevelt se laissait guider par le principe du bien-être général et le système américain d’économie politique qui en découle, prévoyant l’émission de crédit bon marché destiné à améliorer et à augmenter la production en intégrant les découvertes scientifiques, notamment à travers de grands projets d’infrastructure.
Le HBPA s’inspire du même principe de bien-être général et de la même méthode employée par Franklin Roosevelt. Cette méthode se situe dans le droit fil des idées de Benjamin Franklin, Alexander Hamilton et du président Abraham Lincoln. Cela ne veut pas dire que nous allions appliquer, point par point, le programme de Roosevelt. Mais en respectant les mêmes principes aujourd’hui, nous pourrions parvenir à une réussite comparable, en prenant le HBPA comme fer de lance. Dans cette optique, considérons les différentes objections à cette loi de protection des propriétaires et des banques.
Le précédent des années 1930
Le 13 avril 1933, le président Franklin Roosevelt déclara que « les intérêts globaux de la nation exigent d’ériger des sauvegardes spéciales autour de la propriété immobilière pour garantir la stabilité sociale et économique, et [que] protéger les propriétaires de logement d’une liquidation forcée inéquitable, dans une période de crise générale, est une préoccupation légitime du gouvernement ». C’est ce qu’il affirma lorsqu’il proposa la création d’un organisme de prêt bonifiés aux propriétaires de logement (Homeowners Loan Corporation - HOLC), qu’il fit adopter par le Congrès.
L’auteur, interrogé lors de l’audition devant le parlement de l’état de Pennsylvanie à Harrisburg le 29 novembre 2007, a décrit le précédent de l’époque de Franklin Delano Roosevelt pour répondre aux détracteurs du Homeowners and Banking Protection Act, le projet de Loi sur la protection des propriétaires et des banques agrées, défendu par l’économiste américain Lyndon LaRouche.
L’effondrement systémique du système financier mondial, notamment la bulle américaine des crédits immobiliers et des titres adossés à des prêts hypothécaires qui pèse quelque 20000 milliards de dollars, a contribué au tsunami de saisies de logement aux Etats-Unis, qui jette des gens à la rue avec tous leurs biens. Mon collègue Paul Gallagher a montré un graphique indiquant que d’ici la fin de l’année, compte tenu des projections des huit premiers mois de l’année, deux millions de foyers américains auront fait l’objet d’une procédure de saisie, à un stade ou un autre.
Cependant, l’EIR estime qu’entre sept et dix millions de foyers, soit plus de 20 millions de personnes, risquent de perdre leur logement pour de bon dans les années qui viennent. Certains, terrifiés par cette perspective, préfèrent nier la réalité, mais elle n’en est pas moins vraie. Trois propositions ont été mises en avant pour répondre à cette crise.
La première consiste à ne rien faire. La deuxième ferait en sorte que les géants du marché secondaire du logement, Fannie Mae et Freddie Mac, rachètent les crédits hypothécaires dits radioactifs ou en défaut de paiement. Ce plan de sauvetage, outre qu’il provoquerait un désastre, est absurde : Fannie Mae et Freddie Mac encaissent eux-mêmes de lourdes pertes et ne sont en aucun cas en mesure de renflouer des tiers.
Quand on parle de saisie, il ne s’agit pas de statistiques, mais de personnes bien réelles habitant ces logements. Nous devons geler les saisies, tout en érigeant un « coupe-feu » pour protéger le système bancaire. La troisième réponse, la seule qui mérite notre attention, consiste donc à adopter la résolution 418 déposée par Harold James. La Pennsylvanie pourrait se joindre aux organes législatifs d’autres Etats et municipalités pour obliger le Congrès américain à adopter, sans délai, la Loi de protection du propriétaire de logement et des banques (HBPA). C’est la seule proposition qui puisse fonctionner.
Ces dernières semaines, parallèlement au soutien apporté à la résolution 418, des questions ont été soulevées et des attaques portées contre ce texte. Trois questions principales ont retenu notre attention, et nous y répondrons. Tout d’abord, les critiques prétendent qu’on n’a jamais vu un tel plan être adopté dans l’histoire, deuxièmement, qu’il serait illégal au regard de la loi et troisièmement, que le texte en question renflouerait des banques qui n’y ont pas droit.
Défense du bien-être général
Pour réfuter ces critiques, nous considérerons l’histoire, notamment les actions révolutionnaires entreprises par le président Franklin Roosevelt pendant la dépression des années 1930 pour faire face à une crise de même nature que celle d’aujourd’hui - encore que la nôtre soit bien plus sévère qu’à l’époque.
Dans les années 1930, Roosevelt et son équipe adoptèrent des solutions s’inscrivant dans le principe fondamental de la Constitution des Etats-Unis sur la défense du bien-être général ; ce principe, énoncé dans le Préambule, subsume l’ensemble de la Constitution. Cette clause repose sur le concept selon lequel la mission première de la nation consiste à défendre le bien-être de toute la population, c’est-à-dire à favoriser l’amélioration rapide du niveau de vie matériel et culturel des citoyens, pour les générations présentes et futures. Ce robuste gouvernement américain appliqua à l’économie les découvertes de principes scientifiques, générant de prodigieux progrès économiques. C’est ce processus qui a assuré la survie de la république et l’amélioration des conditions de vie au fil des générations.
Ce n’est pas un hasard si la clause sur le bien-être général et la Constitution elle-même ont été rédigées en septembre 1787 par un comité de cinq personnes, sous la conduite directe d’Alexander Hamilton et sous l’orientation générale du grand génie de l’époque, Benjamin Franklin. A noter qu’Alexander Hamilton fut l’architecte du système américain d’économie politique et de tout le système bancaire, un système favorisant le développement économique et pénalisant la spéculation financière.
Quant à Franklin Roosevelt, il rejeta l’opinion « faisant autorité » à l’époque, celle-là même qui avait provoqué la dépression et le krach financier de 1929-1933. Au contraire, Roosevelt se laissait guider par le principe du bien-être général et le système américain d’économie politique qui en découle, prévoyant l’émission de crédit bon marché destiné à améliorer et à augmenter la production en intégrant les découvertes scientifiques, notamment à travers de grands projets d’infrastructure.
Le HBPA s’inspire du même principe de bien-être général et de la même méthode employée par Franklin Roosevelt. Cette méthode se situe dans le droit fil des idées de Benjamin Franklin, Alexander Hamilton et du président Abraham Lincoln. Cela ne veut pas dire que nous allions appliquer, point par point, le programme de Roosevelt. Mais en respectant les mêmes principes aujourd’hui, nous pourrions parvenir à une réussite comparable, en prenant le HBPA comme fer de lance. Dans cette optique, considérons les différentes objections à cette loi de protection des propriétaires et des banques.
Le précédent des années 1930
Le 13 avril 1933, le président Franklin Roosevelt déclara que « les intérêts globaux de la nation exigent d’ériger des sauvegardes spéciales autour de la propriété immobilière pour garantir la stabilité sociale et économique, et [que] protéger les propriétaires de logement d’une liquidation forcée inéquitable, dans une période de crise générale, est une préoccupation légitime du gouvernement ». C’est ce qu’il affirma lorsqu’il proposa la création d’un organisme de prêt bonifiés aux propriétaires de logement (Homeowners Loan Corporation - HOLC), qu’il fit adopter par le Congrès.
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