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La Norvège ne badine pas avec la corruption

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  • La Norvège ne badine pas avec la corruption

    Il aura fallu moins de 48 heures pour que deux hauts responsables de la défense norvégienne soient mis sur la touche : le numéro deux de l’armée du royaume de Norvège, le vice-amiral Jan Reksten, chef du commandement opérationnel, et l’un des proches conseillers du ministre de la Défense, le capitaine de vaisseau Arne Gronningsaeter. Il leur est reproché, à l’instar d’une demi-douzaine d’autres officiers actifs ou à la retraite, d’avoir accepté un ou des voyages d’agrément organisés par des entreprises privées du secteur de la défense.

    Les personnes concernées affirment avoir payé tout ou partie des frais lors de ces voyages, ou de les avoir remboursés ultérieurement. Les sommes incriminées restent modestes à l’aune des divers scandales agitant le monde de la défense : l’équivalant de 750 euros, par exemple, pour le vice-amiral Reksten pour des nuits d’hôtel réglées par le groupe allemand Siemens lors d’un séjour de golf en Espagne. Mais dans un pays comme la Norvège, qui se veut en pointe dans la transparence et la lutte contre la corruption, le moindre écart, ne serait-ce que présumé, peut coûter cher.

    À peine avaient-ils été officiellement soupçonnés de «corruption» par la brigade financière de la police que le vice-amiral Reksten et le capitaine de vaisseau Gronningsaeter ont été incités à se mettre «volontairement» à l’écart. Le premier a obtempéré, annonçant le 13 décembre qu’il abandonnait ses fonctions le temps de l’enquête. Le second, plus récalcitrant, a été démis.

    Les autorités norvégiennes veu*lent montrer qu’elles sont intraitables dans le domaine éthique. Il reste du travail. En 2005, la filiale norvégienne de Siemens était ac*cusée d’avoir surfacturé, à hauteur de 7,5 millions d’euros, du matériel auprès du ministère de la Défense. La semaine dernière, la filiale a été condamnée à payer une amende équivalant à 1,1 million d’euros. Elle est désormais boycottée par le ministère.

    Dans le sillage de cette affaire, deux rapports successifs avaient été commandés, passant au crible des centaines de contrats d’équipements électroniques militaires. Ils ont démontré que, même sous ces latitudes, les tentations sont parfois grandes d’accepter les ca*deaux. Billets d’avion, parties de pêche, repas coûteux et visites dans des sex-clubs d’Amsterdam figurent parmi les faveurs accordées par diverses entreprises, y compris la filiale norvégienne du groupe français Thales (qui n’est toutefois pas impliquée dans l’enquête en cours).

    Les remous dans l’armée causés par cette affaire suscitent des commentaires mi-figue mi-raisin à Oslo. «Il faut faire attention : on est en train de décapiter l’armée pour des raisons pas évidentes, alors que les avions russes font des ma*nœuvres au large du pays», commente en privé un haut fonctionnaire norvégien. De fait, depuis le début de l’année, les avions russes multiplient les vols dans l’espace aérien international contigu au territoire norvégien.

    Le royaume, soucieux de préserver de bonnes relations avec son voisin, fait mine de ne pas s’en offusquer. Mais le 11 décembre, des appareils russes volaient si près de plates-formes pétrolières norvégiennes en mer du Nord qu’Oslo a dû faire part de sa préoccupation à Moscou. «On ne peut pas gêner de la sorte les activités économiques d’un autre pays, déclare au Figaro Jonas Gahr Store, le ministre des Affaires étrangères. L’océan est assez grand pour mener ces manœuvres ailleurs.»

    source : le figaro
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