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Notre presse face au casse-tête Bouteflika : l’Expression et les 40.000 bidonvilles

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    Notre presse face au casse-tête Bouteflika : l’Expression et les 40.000 bidonvilles

    A l’approche de la pré-campagne présidentielle, la presse algérienne titube déjà : sur quel pied danser ? Comment appeler à un troisième mandat d’un président dont on dépeint avec force clichés le bilan catastrophique ? C’est devant cette question que semble abdiquer le quotidien l’Expression, chaud partisan d’ un troisième mandat pour Bouteflika mais qui, sous la plume de son directeur, dresse un tableau noir des années Bouteflika. « Rien ne va plus dans ce vaste empire pétrolier où la principale préoccupation de nos dirigeants est d’engranger les réserves de change au point d’avoir battu tous les records en 45 ans d’indépendance, écrit Ahmed Fattani. Nos caisses sont pleines à craquer et notre peuple ploie sous la misère. »

    Le journaliste se désole de l’information selon laquelle 40.000 bidonvilles ceintureraient Alger. Et de s’indigner : « Mais osons poser la question insidieuse: si à Alger, l’on a recensé 40.000 bidonvilles, combien en existe-t-il, au total, dans les 47 autres wilayas du pays? Voilà la morale politique de nos gouvernants violentée au moment où se développe une réelle paranoïa sur les risques d’explosion sociale.

    Le lait devient introuvable sur les étals de marché. Le prix de la semoule et celui de la pomme de terre plafonnent à des niveaux jamais atteints. »

    En d’autres termes : voilà le résultat de huit années de règne de Bouteflika.

    Tout cela est juste et fort bien dit. Sauf que la semaine dernière, le même journal contredisait son directeur. « Le chef de l’Etat a initié un ambitieux programme de développement économique doté de 180 milliards de dollars pour cinq ans.. L’embellie financière est spectaculaire: pas moins de 100 milliards de dollars, même si celle-ci essentiellement est due au prix fort du pétrole.

    Une croissance de plus de 5% par an. Les chiffres officiels du chômage annoncent une décroissance extraordinaire. Il est passé de 30 à 12,3%. Sur le plan sécuritaire, le terrorisme est en voie d’être vaincu. La politique de réconciliation nationale semble porter ses fruits. Plus de 2000 terroristes ont déposé les armes. L’Algérie a retrouvé sa place dans le concert des nations. »
    (L’Expression du 18 décembre)
    On se demande où Ahmed Fattani a vu 40.000 bidonvilles…
    A moins que l’heure soit venue de changer le fusil d’épaule…


    le Matin
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