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Lu sur le net : Algérie, la faillite politique de la réconciliation de Boutef

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  • Lu sur le net : Algérie, la faillite politique de la réconciliation de Boutef

    Le mardi 11 décembre, deux attentats kamikazes islamistes ébranlent la capitale algérienne Alger. Les pertes en vies humaines sont considérables, soixante deux morts et une centaine de blessés selon des sources hospitalières, le bilan le plus lourd depuis les grands massacres des civils de la Mitidja en 1997.

    Le changement du mode opératoire des terroristes islamistes qui font de plus en plus recours aux kamikazes pour accomplir ces besognes macabres, fait craindre le pire. Hormis l’attentat contre le commissariat central, rue du colonel Amirouche à Alger qui avait fait 42 morts en 1993 perpétré par un kamikaze, la quasi-totalité des autres actions armées des islamistes, répondaient au schéma classique de la guérilla. Attenta à la voiture piégée, bombe artisanale, embuscade, faux-barrages et attaques des mechtas isolées et des postes militaires avancés…

    Inauguré par l’attentat du 11 avril 2007 contre le palais du gouvernement, dans l’un des quartiers les plus sécurisé d’Alger, l’ère des bombes humaines marque un tournant dans l’approche politique du Djihad islamiste. Avec les attentats du Maroc, et la tentative d’attentat déjoué de justesse par la police tunisienne, les pays du sud du bassin méditerranéen entame la marche funeste vers la mondialisation à la mode d’El Qaêda.

    Comment pour le cas algérien, un phénomène qu’on croyait définitivement réglé avec la concorde civile et l’amnistie générale décrétée par le président Bouteflika revient au devant de la scène de façon aussi sanglante et spectaculaire ? Est ce un échec de la politique de réconciliation nationale, quasiment colonne vertébrale de la politique pour laquelle le président a été propulsé aux commandes ?

    La politique bouteflikienne de la réconciliation nationale est un échec dans la tâche qu’elle s’est assignée, à savoir ramener la paix civile. Pire encore elle a engendré une nouvelle forme d’activisme plus radical. La réconciliation nationale prônée et chantée sur tous les toits en Algérie et à l’étranger consiste en quoi exactement ?

    L’amnistie générale a fait sauter les verrous des prisons algériennes pour remettre en liberté tous les condamnés dans des affaires de terrorisme. L’arrêt immédiat de toutes les poursuites à l’encontre des membres des groupes terroristes qui accepteraient de cesser leur activité. Le blanchiment de tous les acteurs de la tragédie algérienne qu’ils soient militaires ou intégristes islamistes.

    Pour accompagner cette politique une batterie de mesure destinée à la réinsertion des repentis a été prise. Sur le plan social avec des indemnisations des repentis et la création d’un statut informel du repenti avec des avantages en matière d’accession au logement et au travail. Au niveau juridique, par crainte de représailles des familles des victimes, une interdiction de porter plainte ou d’importuner les repentis a été signifiée à ces dernières.

    Sur le plan politique, les chefs terroristes qui ont négocié avec les émissaires du président donnent une autre lecture politique de la réconciliation qu’ils qualifient de trêve et non de reddition. Le plus médiatique d’entre eux l’émir national de l’AIS la branche armée du FIS dessous, Madani Mezrag n’hésite pas à parler de ce qu’il considère une victoire militaire. Victoire, selon lui, qui ouvre droit à l’exercice de la politique au sein d’une formation que le gouvernement se doit d’autoriser par agrément.

    La négociation a porté aussi sur le trésor de guerre des organisations terroristes qui s’élève à plus d’une dizaine de milliards. Trésor amassé sur les victimes du racket, des assassinats dans des faux barrages légion tout de la décennie rouge. Le gouvernement autorise ces détenteurs à l’investir dans ce que bon leur semble. Couvrant ainsi l’une des plus importantes opération de blanchiment d’argent, au profit de future véritable nabab dans certaines localités.

    La réconciliation nationale et l’amnistie des criminels et de tous les autres violeurs et aliénés du péril islamiste et autres des services de sécurité a faussé les repères traditionnels du citoyen modeste. La réhabilitation par les dirigeants politiques sensés donner la mesure des valeurs morales, de tous ceux qui quelques temps auparavant personnifiés le mal absolu a sonné le glas de la valeur du travail, de l’honnêteté et de la méritocratie. Présenter le modèle du terroriste comme exemple promotion sociale est l’aspect le plus néfaste de l’entreprise criminelle de Bouteflika.

    Ce renversement des valeurs a conduis à la trivialité de l’acte terroriste, qui n’est plus considéré moralement comme mal. L’acte demeure et garde intacte sa nature d’infraction certes, mais qui peut être payante pour celui qui ne se fait pas prendre. A la périphérie de la situation politique, l’explosion de la délinquance et de la criminalité dans les villes algériennes trouve ses origines dans ce manque de discernement entre le bien et le mal provoqué par cette transgression permanente des lois de la raison.

    L’amnistie générale des criminels constitue un appel d’air à tous ceux qui considèrent que le laxisme face au crime les autorise à en faire autant. Parmi eux il y a sûrement des petits bandits du dimanche pour qui les faux barrages sont la relique algérienne du vol à main armé. Sauf qu’il y a aussi, même s’ils sont une infime minorité, des individus qui croient dur comme fer au Djihad au nom de la Oumma. Pour ces martyrs, crever pour crever, autant trouver au bout des flammes le paradis.

    Au nom d’une politique sans lendemain qui vise à satisfaire les seigneurs du moment, plus soucieux de leur business, l’Etat de droit a été mis en berne. Au détriment du droit international et des textes de loi de la justice algérienne un précédent moral en faveur de l’anarchie et du désordre est instauré. Ne faut-il pas convoque un tribunal pénal international pour l’Algérie ? Mais cette fois-ci pour se substituer aux tribunaux algériens dans des affaires criminelles de droit commun.

    Si rien n’est fait pour prendre sérieusement le problème du terrorisme et non l’utiliser comme une arme géostratégique, une partie de l’Europe qui a refusé de s’engager en Irak se retrouvera avec un Bagdad à moins de deux heures de vol de Paris. C’est ainsi, quand on refuse de se rendre en Irak c’est l’Irak qui va s’inviter en Occident.

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