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Faut-il tout revoir la stratégie antiterroriste en Algérie ?

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  • Faut-il tout revoir la stratégie antiterroriste en Algérie ?

    Bonjour

    Au cours d’une discussion après le carnage de Ben Aknoun et Hydra, un haut responsable sécuritaire nous a interpellé avec une question : «Pourquoi le terrorisme dure depuis 1991 ?» C’est apparemment à la fois une question et une inquiétude.
    Une question qui indique à première vue un nouvel état d’esprit au sein des services qui seraient arrivés probablement à une dramatique certitude : seuls, les services de sécurité ne peuvent plus venir à bout du mouvement armé. Pour notre vis-à-vis, la population a un rôle fondamental à jouer dans ce combat qui est non seulement militaire mais surtout politique. Cependant, la mobilisation de la population pose de toute évidence problème aux pouvoirs publics. Il est aisé de le constater particulièrement lors des élections. L’échec cuisant qui a été vécu au lendemain de l’appel à une marche pour dénoncer l’attentat ayant ciblé le chef de l’Etat à Batna est une autre preuve de l’isolement du pouvoir. Est-il pour un débat national sur le terrorisme ? Notre interlocuteur est affirmatif. «Oui, nous entendrons sûrement des critiques acerbes sur le bilan, mais cela nous permettrait sans aucun doute d’instituer une nouvelle stratégie de lutte pour en terminer définitivement avec le terrorisme», ditil avant de citer d’autres pays qui ont eu à affronter la violence armée des islamistes, notamment l’Espagne, la France… et où le phénomène a été débattu au sein de la société civile avant de soutenir les gouvernements. Il cite aussi les pays arabes, la Tunisie entre autres, qui ont lutté efficacement contre les groupes armés. Malheureusement, entre ces pays et le nôtre, le décalage est d’ordre politique. Eux ils ont fait des choix qu’ils assument. Il est fondamentalement erroné de dissocier l’action militaire contre le terrorisme de l’action politique contre les islamistes armés. Les failles politiques dans notre pays laissent le champ libre à Al-Qaïda pour miser sur l’Algérie, jugée, peut-être, comme le maillon faible pour le prolongement des ses attaques au-delà du champ d’action habituel. L’organisation a trouvé dans le GSPC un allié conjoncturel qu’elle cautionne. Même si, en effet, les spécialistes n’ont jusqu’à présent décelé aucune filiation organique entre les deux organisations génocidaires, mais chacune a besoin de la sinistre réputation de l’autre. Par ailleurs, il ne faudrait pas se leurrer, le GSPC active dans un environnement politique qui lui est favorable pour le recrutement. Il ne manque pas de l’exploiter. Après le carnage cité plus haut, des jeunes de Thénia ont malheureusement rejoint le maquis ces derniers jours. Combien de jeunes ont-ils rejoint le mouvement sans que l’information n’en soit connue ? Proportionnellement au nombre de harragas qui tentent, au prix de leur vie, de quitter ce pays, un certain nombre de jeunes, dont la frustration est le moteur de leur haine pour leur pays, montent au maquis. Les uns comme les autres sont simplement des desperados. D’ailleurs, le GSPC ne fait plus référence systématiquement à la construction d’un khalifa, mais il se contente de désigner du doigt le pouvoir responsable de l’échec dans tous les domaines, notamment la marginalisation des Algériens. La lecture des communiqués rendus publics (affaire Khalifa, élections locales) sur son site Internet est un indicateur à ce propos. Il est en conséquence en mesure de générer de la nuisance. Notre pays risque malheureusement de revivre d’autres cauchemars. Le pire est à craindre. L’escalade dans la violence est une donnée islamiste spécialement pour leurs chefs qui sont constamment dans le besoin pour asseoir leur autorité. Leurs meilleurs bilans c’est précisément un nombre élevé de victimes. En effet, un jour ou l’autre, les chefs du GSPC qui s’inspirent de l’idéologie de la secte el-hidjra ou tekfir s’attaqueront directement aux foules. Dans la conception diabolique des attentats actuels, les victimes civiles ne représentent, pour les émirs, que des dommages collatéraux. Dans son communiqué, le GSPC n’a pas fait le distinguo. Il les assimile toutes à des ennemis. En conséquence, une fois qu’ils ne pourraient plus atteindre les institutions officielles et sécuritaires, les kamikazes cibleront probablement les marchés, les stades… C’est une approche quelque peu alarmiste mais plausible. En tout état de cause, le mouvement islamiste algérien a réussi à réintroduire la peur au sein de la population, singulièrement celle du centre du pays. Le mal est là. Il concerne le pays avec toutes ses composantes sociales. Il est urgent de l’éradiquer car nul n’est à l’abri. Mais comment ? Diront sûrement certains. Toute la question est là. Au vu de ce qui s’est passé jusqu’à présent, l’observateur neutre constatera que les décisions unilatérales émanant des dirigeants du pays en matière de lutte antiterroriste ont montré leurs limites. Et pour cause, des Algériens sont massivement fauchés, le GSPC continue à prendre de l’ampleur, des jeunes le rejoignent régulièrement et chaque émir éliminé est remplacé par un autre. Il est, par ailleurs, indéniable que des erreurs stratégiques en aient été commises. Nous citerons une. En 1995, après des années de sacrifices incommensurables, les électeurs algériens, dans un élan citoyen unique dans les annales politiques algériennes, ont accordé un plébiscite au candidat de l’armée pour, d’une part, lutter contre l’intégrisme politique et armé et, d’autre part, développer le pays. C’est le contraire qui s’est malheureusement produit. L’absence de débats publics et la marginalisation de l’opposition pouvant servir de repères quant à la conduite de la politique du pays ont été les autres tares qui ont conduit le pouvoir à s’engouffrer dans une impasse. N’estil pas temps de demander aux Algériens comment ils comptent, dans un élan patriotique et dans le respect des droits de l’Homme, protéger leur pays ou tout simplement leur vie ?
    Absence de gestion de la communication sur la lutte antiterroriste
    Les Algériens sont normalement informés mais aussi sensibilisés au sujet de la lutte antiterroriste par les médias. Que le citoyen soit régulièrement informé sur ce phénomène relève de son droit élémentaire, puisque sa vie est en jeu. Or les différents canaux de communication fonctionnent au gré des intérêts de ceux qui les contrôlent. Les médias officiels passent sous silence cette guerre, méprisant ainsi les victimes. Leurs responsables se sont donnés la mission de service public, financée par l’argent des contribuables que nous sommes, à dire seulement du bien des tenants du pouvoir. Quand ils ne peuvent plus taire les drames, à l’exemple de ceux de Ben Aknoun et Hydra, ils sont tentés par la récupération au service du pouvoir. Pour certains médias européens, la violence islamiste est un produit à vendre. Dans un climat de crise et de concurrence au sein de l’industrie de l’information, la dose de frisson est fournie au consommateur européen pour augmenter l’audimat. Ce frisson est conçu dans les hôtels algérois avec la complicité d’Algériens. Rares sont, en effet, les médias venant du Nord qui se penchent sérieusement sur la crise algérienne. Signalons dans cette exception le dernier reportage de France 2. Pour les tenants de l’alliance judéo-chrétienne de la droite européenne, l’information sécuritaire provenant du Sud est du pain béni pour déverser leur aversion sur l’Islam. De leur côté, les médias privés algériens tentent, souvent avec peu de moyens, d’informer, tant bien que mal, la population mais aussi de contrer la désinformation étrangère. Cependant, leur manque de moyens logistiques et la faiblesse de leurs réseaux de collecte d’informations ne justifient pas la légèreté avec laquelle ils couvrent quelquefois le drame qui se déroule chez nous. Nous avons eu à le constater ; ils avaient publié des informations dramatiques aussi fausses que complètement farfelues. Pour l’heure, l’information haineuse et revancharde vient paradoxalement des pays arabes. A l’image de la chaîne de télévision El Djazira, certains médias soutiennent de manière franche le courant islamiste et leur bras armé qui, simultanément, agissent contre le peuple algérien. Ces médias aux ordres essayaient de jeter l’huile sur le feu. C’est connu, la persévérance des Algériens à construire un état démocratique est une mauvaise expérience pour les dictateurs et les potentats qui régentent la majorité des pays arabes. Plus grave, la non-gestion de l’information sécuritaire laisse un vide qui est utilisé par le GSPC qui, en la matière, a une longueur d’avance. La nature a horreur du vide. Il exploite ses réseaux pour semer le doute et susciter la peur au sein des couches populaires. N’a-t-on pas entendu, quelques heures après les derniers attentats kamikazes, des citoyens dire en toute bonne foi que ces carnages ont été l’œuvre de clans du pouvoir qui se disputent la prochaine élection présidentielle ? En agissant par ailleurs dans l’opacité, les services de sécurité se mettent dans la défensive et s’isolent de la société qu’ils sont censés défendre. Ce qui laisse, en outre, le champ libre à l’interprétation des faits et à la suspicion. Les pouvoirs publics fautent en déniant, dans cette lutte, le droit au partenariat des médias algériens. Pourtant, le combat est le même, du moins pour la majorité des hommes et femmes qui activent dans la corporation. Leur lourd sacrifice en est la preuve. Personne n’a l’exclusivité du patriotisme en Algérie.
    Le Soir

  • #2
    « C’est connu, la persévérance des Algériens à construire un état démocratique est une mauvaise expérience pour les dictateurs et les potentats qui régentent la majorité des pays arabes. Plus grave, la non-gestion de l’information sécuritaire laisse un vide qui est utilisé par le GSPC qui, en la matière, a une longueur d’avance. La nature a horreur du vide. Il exploite ses réseaux pour semer le doute et susciter la peur au sein des couches populaires. N’a-t-on pas entendu, quelques heures après les derniers attentats kamikazes, des citoyens dire en toute bonne foi que ces carnages ont été l’œuvre de clans du pouvoir qui se disputent la prochaine élection présidentielle ? En agissant par ailleurs dans l’opacité, les services de sécurité se mettent dans la défensive et s’isolent de la société qu’ils sont censés défendre. »
    Suite à une question qui m’a été posée par un responsable palestinien de Ramallah :
    - Pourquoi uniquement en Algérie ? Ma réponse se rapproche de cet extrait.
    Donc impliquer tous les citoyens et démocratiser les débats ; qu’ils soient politiques ou sociaux. Et pourquoi pas une chaîne de droit privé et faire revenir ces journalistes de grande qualité éparpillés dans le monde, ne serait-ce que par professionnalisme !

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    • #3
      Allah yarham les jeunes li matou dans leur combat contre les égorgeurs.

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