Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Sur les chemins de la contrebande au Maroc

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Sur les chemins de la contrebande au Maroc

    Reportage sur la route de Casablanca à Oujda, plaque tournante du trafic

    Dans la ville d’Oujda, à la frontalière nord-orientale du Maroc et de l’Algérie, la contrebande est érigée en économie de base. Une activité devant laquelle les forces de l’ordre ferment les yeux, plus préoccuppées par la lutte contre le terrorisme. Reportage.



    --------------------------------------------------------------------------------
    samedi 22 décembre 2007, par notre partenaire L’économiste

    --------------------------------------------------------------------------------


    21h15, ce mardi de décembre. Nous partons de Casablanca en train, direction Oujda. Mon contact a accepté de me montrer la route de la contrebande. Amine, pionnier en son temps, connaît toutes les ficelles du métier. Je lui demande de m’expliquer le fonctionnement de ce monde parallèle.

    Dans le train Casa-Oujda : cachettes et corruption

    Dans ce train, la majorité des personnes voyagent pour des raisons légales. Mais d’autres, que Amine reconnaît à leur attitude, sont des habitués des passages de marchandises en fraude. Amine connaît tout le monde. Il me présente une contrebandière accompagnée de sa mère, elles discutent amicalement avec les contrôleurs de l’ONCF. Il m’explique que le pot-de-vin donné aux contrôleurs dépend de la marchandise ; « Pour du poivre, ça peut être 100 DH mais pour des cartouches de cigarette, ça peut monter jusqu’à 1.500 DH ».

    Il me montre comment les contrebandiers ouvrent les luminaires du wagon pour y dissimuler des marchandises. Dans les toilettes, ils les cachent dans les faux-plafonds. Dans les compartiments, à l’intérieur, derrière et en dessous des fauteuils. Les cachettes sont connues de tous, le prix du silence des contrôleurs aussi. Nous arrivons enfin à Oujda, il est 8 heures du matin.

    Le bal des policiers

    Sous ses airs de ville calme et rangée, Oujda est une vraie plaque tournante de la contrebande. Les marchés y pullulent et portent même le nom de l’origine de la marchandise : souk Algeria, souk Sebta, souk Mellila… Les policiers sont omniprésents, rarement seuls. Vers 14 heures, à Bab Sebta, j’assiste à un spectacle pour le moins étonnant. J’observe un policier qui joue au chef d’orchestre. Il vérifie systématiquement les cartons surdimensionnés de produits de contrebande que portent les revendeurs sur leurs épaules. Le policier de la Sûreté nationale leur indique la place sur le trottoir qu’ils doivent occuper. Il règne sur son emplacement tel un caïd à la générosité payante. Ses gestes et son regard inspirent la crainte, les contrebandiers le saluent systématiquement, à pied ou en voiture.

    Vers 18 heures, alors que nous revenons de nos achats dans les souks, nous le recroisons à une intersection. Il suit un gendarme et deux policiers de la Sûreté nationale qui font la chasse aux vendeurs ambulants. Mais discrètement, notre policier communique avec ses compères de la contrebande : il les avertit de loin et fait signe qu’ils pourront se réinstaller dès qu’eux-mêmes se seront éloignés. C’est effectivement ce qui se passe.

    A Bni Drar, plus communément appelé Koweït city (voir ci-dessous), les policiers dansent la même valse. Des camions de contrebande défilent sans soucis devant le barrage, des R12 chargées grossièrement, mais les regards suffisent. Assise à une terrasse de café, pour observer la nature des flux transitant par cette route de l’Algérie, je suis étonnée d’observer qu’en une heure, seuls un camion et une voiture civile sans cargaison sont soumis à un contrôle de papier (mais pas de marchandise !). « Le problème, c’est pas les gens qu’on connaît et qui vivent ici. Eux ne représentent aucun danger. Ce qui nous inquiète c’est les nouvelles têtes, les voitures suspectes. Ça n’a rien à voir avec la contrebande, mais plutôt avec le terrorisme et le contrôle des frontières », m’explique ce gendarme avec qui je sympathise.

    La contrebande est érigée en économie de base

    Sur la route du retour de Bni Drar à Oujda, notre taxi est arrêté pour contrôle. Le policier vérifie rapidement le coffre, un homme en costume noir relève minutieusement la plaque d’immatriculation. Nous repartons aussitôt. Je questionne le taximan sur la régularité des contrôles : « En étant taxis, on les voit une dizaine de fois par jour, et, de temps à autre, on leur donne 100 DH et on est tranquille. » A Oujda, les contrebandiers ne sont vraisemblablement pas des mafiosi qui font fortune sur du trafic de drogue, sur fond d’histoires sordides de règlements de comptes, comme on peut l’entendre tous les jours dans le Nord rifain. C’est un trafic de subsistance qui ne rapporte que des revenus vivriers. "Oujda, ce n’est ni Tanger, ni Ketama".

    On ne peut même pas appeler les contrebandiers des trafiquants. Ce sont des gens qui se font entre 200 et 500 DH par jour avec le recel de nourriture, vêtements, produits domestiques bon marché venant d’Algérie », m’explique un habitant d’Oujda. Le chômage est en effet important dans la ville. Les jeunes désoeuvrés errent dans les cafés et les souks. A l’occasion, ils font de « petites affaires » pour combler le vide. Les rues sont bondées d’hommes, et les femmes sont rares. Les cadres constituent une petite minorité que l’on croise à la sortie des bureaux du centre ville. Oujda est une ville en pleine reconstruction qui croit en un avenir meilleur.

    Vers la fin de la contrebande ?

    « La contrebande avec l’Algérie ne va pas tarder à disparaître naturellement. Ce vivier d’emplois parallèle s’essouffle, les prix s’alignent. Il sera de moins en moins avantageux d’ici peu d’années. Il ne restera que l’Espagne. » Au niveau des frontières, l’habitant me rassure. Il reconnaît que, ces derniers jours, le passage est plus délicat. Mais, selon lui, pas d’inquiétude à avoir, « cette période correspond au changement de gardes-frontières, tous les 3 mois, ils changent le personnel et la direction ». Ceci expliquerait les resserrements, juste le temps que la nouvelle équipe prenne ses marques. « C’est normal, c’est la même chose à toutes les frontières », ajoute le vieux baroudeur.

    Je suis étonnée de voir un hypermarché Marjane en cours de construction à la sortie de la ville. Comment peut-il sérieusement penser concurrencer des produits de contrebande qui ont pignon sur rue à Oujda ? Surtout que la population est largement habituée à ce mode de ravitaillement. Pas comme à Tanger, où le Marjane a été un vecteur de lutte contre la contrebande grâce à la fiabilité et la traçabilité de ses produits. A Oujda, il faudrait d’abord révolutionner les mentalités puis augmenter le pouvoir d’achat des classes moyennes. Pour l’instant, l’environnement de la ville change et les chantiers en cours en annoncent de nouveaux.

    Koweït city, Bab Sebta….
    Bni Drar, un bourg de moins de 10.000 habitants à une vingtaine de kilomètre d’Oujda, est réputé pour la contrebande venue d’Algérie (viande, carburants, produits alimentaires ...). Situé à la frontière algéro-marocaine, ce petit village est aujourd’hui surnommé Koweït city pour la quantité importante de carburant qui s’y commercialise, illégalement, causant la fermeture de la plupart des stations-services des environs. On trouve le litre d’essence à moins de 4 DH et le litre de gasoil à 3 DH. Mais les habitués nous avertissent, souvent le carburant est coupé, pouvant dangereusement endommager le moteur de la voiture. A Oujda, tout est disponible, en gros surtout. C’est là généralement que les commerçants casablancais vont se ravitailler. La cartouche de Malboro est à moitié prix, c’est-à-dire 250 DH. La cigarette Malboro au détail à 1 DH. Les produits de robinetterie de marque espagnole (comme Roca aussi fabriqué à Settat) sont également bradés, comme les produits électroniques rapportés de Sebta.

  • #2
    En tout état de cause , l Algerie fait vivre les plus démunis du l oriental du Maroc .

    Commentaire


    • #3
      crazydz

      En tout état de cause , l Algerie fait vivre les plus démunis du l oriental du Maroc .
      oui, les oujdis mangent des marlboro contre bande, boivent de l'essence et prennent des qarqoubis comme apéritif ..... dime hombre, combien ca coute un kilo de pomme de terre en euro a Oran? marocaine ou canadienne; peu importe?
      Dernière modification par El Diez, 23 décembre 2007, 22h27.
      A todo cerdo le llega su San Martín.

      Commentaire


      • #4
        posté par el diez
        dime hombre, combiren ca coute un kilo de pomme de terre en euro a Oran? marocaine ou canadienne; peu importe?
        La pomme de terre coute 40 DA le kilo ! et en plus la recolte algerienne de ce moment , de la hollande 35 DA et peut étre demain vous aurez un arrivage à Beni Drar contre la mandarine marocaine ! que je l ai déguté aujoud hui meme !!!!!!

        Commentaire


        • #5
          crazydz

          ...contre la mandarine marocaine ! que je l ai déguté aujoud hui meme !!!!!!
          et tu n'as pas eu peur qu'elles soient empoisonnées par le makhzen?
          A todo cerdo le llega su San Martín.

          Commentaire


          • #6
            posté par el diez

            et tu n'as pas eu peur qu'elles soient empoisonnées par le makhzen?
            Merci beaucoup el diez pour le conseil ! , çà m etonnerai pas , le Makhzen est capable de tous les monstruosités .

            Commentaire


            • #7
              Les fruits et les légumes du makhzen c'est des ogm. Alors que nous c'est du 100% bio.

              Commentaire


              • #8
                En tout état de cause , l Algerie fait vivre les plus démunis du l oriental du Maroc .

                Crazydz

                ...............................................

                Le Maroc aussi fait vivre les algeriens qui te font parvenir la mandarine de Berkane.

                Et puis comme je l'ai toujours dit ce fameux trafic , c'est du pipo.

                Extraits de l'article:

                -C’est un trafic de subsistance qui ne rapporte que des revenus vivriers. "Oujda, ce n’est ni Tanger, ni Ketama".

                -On ne peut même pas appeler les contrebandiers des trafiquants. Ce sont des gens qui se font entre 200 et 500 DH par jour avec le recel de nourriture, vêtements, produits domestiques bon marché venant d’Algérie »,
                - La contrebande avec l’Algérie ne va pas tarder à disparaître naturellement. Ce vivier d’emplois parallèle s’essouffle, les prix s’alignent. Il sera de moins en moins avantageux d’ici peu d’années. Il ne restera que l’Espagne. »

                -On trouve le litre d’essence à moins de 4 DH et le litre de gasoil à 3 DH. Mais les habitués nous avertissent, souvent le carburant est coupé, pouvant dangereusement endommager le moteur de la voiture.

                Commentaire


                • #9
                  hé ho tu pique mes topics, j'ai déja posté le même sujet dans la rubrique économie.
                  إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

                  Commentaire


                  • #10
                    posté par chicha 51
                    - La contrebande avec l’Algérie ne va pas tarder à disparaître naturellement
                    A mon avis le carburant perdure ,car nous on ne veut pas que le carburant augmente de prix , ni le Maroc de diminuer le prix .

                    Commentaire


                    • #11
                      les prix s’alignent
                      Je crois pas, quand t'as certains medicaments qui sont 10 fois plus chères au maroc, et que tout est subventionné en algérie (lait et produit derivé du lait, farine, semoule,huile, medicament,....).

                      Je pense que si on a ces problèmes c'est aussi de notre fautes l'état subventionne trop, elle devrait stopper ses subventions et consacrer ses ressources à des aides directes (allocations familiales, revenu minimum d'insertion....). Comme sa les prix seront vraiment aligné sur nos voisins.

                      Commentaire


                      • #12
                        les prix s’alignent
                        Je crois pas, quand t'as certains medicaments qui sont 10 fois plus chères au maroc, et que tout est subventionné en algérie (lait et produit derivé du lait, farine, semoule,huile, medicament,....).

                        Je pense que si on a ces problèmes c'est aussi de notre fautes l'état subventionne trop, elle devrait stopper ses subventions et consacrer ses ressources à des aides directes (allocations familiales, revenu minimum d'insertion....). Comme sa les prix seront vraiment aligné sur nos voisins.
                        Berseker
                        ........................................

                        Justement ! Les prix s'alignent parceque l'Algerie tend de plus en plus à abandonner la politique des subventions sur recommandations des institutions bancaires internationales car c'est une politique suicidaire.

                        Ce qui explique la cherté de la vie qui est devenue de plus en plus palpable en Algerie.

                        Commentaire


                        • #13
                          A beseker
                          c'est aussi de notre fautes l'état subventionne trop, elle devrait stopper ses subventions
                          Non ! !!
                          le peuple algerien à sa part du petrole ! le sahara à été conquit par le sang du peuple !
                          Comme sa les prix seront vraiment aligné sur nos voisins.
                          on est bien comme çà !
                          -Si on s aligne avec le Maroc en medicament çà sera la catastrophe en santé
                          Si on s aligne en carburant avec le Maroc le transport de marchandise sera plus cher et tous augmentera en Algerie , et çà sera la debandade , le peuple algerien sombre dans le miserabilisme..

                          Commentaire


                          • #14
                            Ce que je voulais dire crazydz c'est qu'on peut remplacer les subventions par des aides directes.
                            Dernière modification par absent, 24 décembre 2007, 00h04.

                            Commentaire


                            • #15
                              posté par chicha 51
                              Ce qui explique la cherté de la vie qui est devenue de plus en plus palpable en Algerie.
                              Au contraire chicha , maintenant on a tout ( local et importé ) on a pas besoin de s approvionner chez le voisin comme dans la peride du parti unique comme tu aimes de le repeter chicha ? le pays ou l élécroménager , le materiel electrique , les televiseurs ? vetement , literie , tous les marques de limonades , yaourt et ...et ....., les moins chers par rapport à nos voisins , l état à diminué le TVA de 17% a 7 % ..
                              Les prix s'alignent parceque l'Algerie tend de plus en plus à abandonner la politique des subventions sur recommandations des institutions bancaires internationales car c'est une politique suicidaire
                              Une politique suidicidaire c est toi qui le dit . 49 % des recettes annuelles du Petrole va dans la caisse de subvensions des handicapés , les retraités sous le SMIG et les subventions des denrées de premiere necessité , déjas pour l année de finance 2007/2008 une aumentation de subvention de la farine et de semoule vu son augmentation mondiale .
                              la politique algerienne veille sur le peuple algerien et ne le laisse sombrer comme d autre pays dans le miserabilisme !!!

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X