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    Chronique (Lundi 24 Décembre 2007)

    Situation sécuritaire : la question

    Par : Mustapha Hammouche
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    Après “la baisse de vigilance” dénoncée par Zerhouni, le directeur général de la Sûreté nationale vient de désigner l’incompétence ou la négligence d’éléments de la police comme bouc émissaire de la recrudescence des actes terroristes. Il envisage donc une purge dans les rangs de ce corps de sécurité. “Il n’y a que ceux qui peuvent faire face (au terrorisme) qui vont rester dans nos rangs”, promet Ali Tounsi.
    C’est vrai que “le laxisme peut coûter la vie à des citoyens”, comme le rappelle le DGSN. Mais le laxisme du pouvoir, d’abord, qui se plie en quatre pour offrir la liberté de mouvement à des terroristes qui étaient à leur place en prison. Aujourd’hui, il se propose de filtrer les policiers parce qu’il refuse de filtrer les terroristes à libérer ! N’est-ce pas Ali Tounsi qui disait en juillet 2005, à Bouira, que “maintenant que la paix est revenue”, nous nous occuperons de la modernisation et de la professionnalisation de ce corps ? Peut-on exiger la vigilance antiterroriste à des fonctionnaires qu’on oblige à penser que “la paix est revenue” ? Pourquoi n’avons-nous, après tant d’années, ni la paix ni la modernisation ?
    Crier haro sur le baudet envers des flics qu’on n’a peut-être pas su ou voulu sélectionner, former et, surtout, motiver, mais qui n’ont pas démissionné ne peut dédouaner le régime d’une politique dont ses agents payent aussi la contrepartie.
    Ni la “baisse de vigilance” qui, si elle existe, aura été politiquement provoquée, ni l’agression militante d’Al-Jazeera, qui sert aussi de faux-fuyant, ne sauraient éluder la vérité que c’est un “repenti” qui conduisait le camion piégé à l’origine du carnage de Ben Aknoun.
    Le ministre de la Solidarité nationale semble vouloir faire de la réplique à l’acte de soutien au terrorisme de la télévision qatarie le point de fixation de l’après-11 décembre. Aux parents de victimes invités au ministère, il propose, après un laïus sur les promesses de secours, qu’ils déposent une plainte contre Al-Jazeera. Aidé en cela par Ksentini qui, comme lui, connaît la vanité des efforts de Sisyphe qu’ils fournissent au profit des terroristes repentis sans espoir de scrupules en retour. Un État qui n’a pas su les protéger d’Al-Qaïda ne peut pas, non plus, les défendre contre l’infamie d’une télévision étrangère. Un État qui ne condamne plus, judiciairement, les terroristes. Un État qui organise et médiatise les réunions destinées à vérifier que les “repentis” et les familles de terroristes abattus reçoivent leurs pensions. On appelle cela des “bilans de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation”.
    Ni la pierre jetée à d’éventuels indolents policiers, ni l’échappatoire offerte par l’offense criminelle d’Al-Jazeera ne peuvent camoufler l’échec, sécuritaire au moins, de la politique de séduction que le régime développe à l’endroit des terroristes depuis une décennie.
    Devant cette évidence qu’il n’ose s’avouer, il semble s’installer dans un désarroi qui le pousse à faire feu de tout bois pour contourner la question de sa responsabilité de la prolongation et l’aggravation de la précarité sécuritaire des Algériens.
    Le tout est de bannir la question interdite : où est passée “la paix revenue” grâce à “la réconciliation nationale” ?

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