Je ne supportais plus ma situation. Misère pendant mes études primaires, dèche pendant mes études universitaires et désespoir après la fin de mes études.
Après quelques mois de chômage puis un poste sans avenir, le constat fut accablant, ce pays n’est pas fait pour les intellectuels ou les ambitieux. Ce système qui encourage la précarité, qui prône l’indifférence et qui parsème la haine ne peut être combattu et l’escapade est plus qu’un recours, c’est l’unique recours. Une chose était sûre dans mes pensées : « ma place n’est pas ici »…
Je fis ce que firent mes autres frères et des millions de mes semblables, je mis les voiles. Je me suis retrouvé dans un autre monde, un monde plus juste, plus correct, plus respectueux, plus dynamique, en deux mots incomparablement meilleur.
Mais jour après jour, je compris qu’on ne pouvait tout avoir et qu’un étranger basané restera toujours l’étranger basané venu d’ailleurs. J’ai peut être un avenir, un espoir ici mais ma pensée va vers les millions de gens là bas qui ont oublié ce que veut dire avenir ou espoir.
Mes pensées vont vers mes parents laissés seuls parce qu’ils refusaient d’abandonner le village natal. Je frôle la crise cardiaque à chaque fois que l’indicatif de mon pays s’affiche sur mon téléphone, une maladie, un décès ? Souvent je pense que je suis un lâche pour avoir abandonné les personnes qui ont donné leur vie pour moi et qui ont piétiné leurs cœurs en nous laissant nous en aller. Lâche quand je pense que je n’étais pas là lorsqu’ils avaient le plus besoin de moi. Lâche lorsqu’ils me disent au téléphone que tout va bien mais qu’au fond des choses, tout le monde sait que ce n’est pas vrai. Certes ici je suis étranger mais du coup, en m’en allant, mon père et ma mère le sont devenus aussi et dans leurs propre pays.
Je ne me suis jamais senti à l’aise dans ce pays qui ne te comprend pas, qui ne partage pas tes idéaux et qui ne te laisse pas exercer librement ta foi. J’en ai marre de cette vision du tiers-mondiste venu d’ailleurs, des gens qui me regardent d’en haut et de ce regard m’accusant d’avoir participé dans la croissance du taux de chômage. Mais je me ressaisis et je me rappelle de mes sombres jours dans mon pays, des incompétents qui nous gouvernent et des malfrats qui sont traités comme des héros et cette fougue soudaine s’évanouit petit à petit.
Mais une pensée est certaine dans mon esprit : « ma place n’est pas ici non plus ». Où peut donc être ma place ?
Après quelques mois de chômage puis un poste sans avenir, le constat fut accablant, ce pays n’est pas fait pour les intellectuels ou les ambitieux. Ce système qui encourage la précarité, qui prône l’indifférence et qui parsème la haine ne peut être combattu et l’escapade est plus qu’un recours, c’est l’unique recours. Une chose était sûre dans mes pensées : « ma place n’est pas ici »…
Je fis ce que firent mes autres frères et des millions de mes semblables, je mis les voiles. Je me suis retrouvé dans un autre monde, un monde plus juste, plus correct, plus respectueux, plus dynamique, en deux mots incomparablement meilleur.
Mais jour après jour, je compris qu’on ne pouvait tout avoir et qu’un étranger basané restera toujours l’étranger basané venu d’ailleurs. J’ai peut être un avenir, un espoir ici mais ma pensée va vers les millions de gens là bas qui ont oublié ce que veut dire avenir ou espoir.
Mes pensées vont vers mes parents laissés seuls parce qu’ils refusaient d’abandonner le village natal. Je frôle la crise cardiaque à chaque fois que l’indicatif de mon pays s’affiche sur mon téléphone, une maladie, un décès ? Souvent je pense que je suis un lâche pour avoir abandonné les personnes qui ont donné leur vie pour moi et qui ont piétiné leurs cœurs en nous laissant nous en aller. Lâche quand je pense que je n’étais pas là lorsqu’ils avaient le plus besoin de moi. Lâche lorsqu’ils me disent au téléphone que tout va bien mais qu’au fond des choses, tout le monde sait que ce n’est pas vrai. Certes ici je suis étranger mais du coup, en m’en allant, mon père et ma mère le sont devenus aussi et dans leurs propre pays.
Je ne me suis jamais senti à l’aise dans ce pays qui ne te comprend pas, qui ne partage pas tes idéaux et qui ne te laisse pas exercer librement ta foi. J’en ai marre de cette vision du tiers-mondiste venu d’ailleurs, des gens qui me regardent d’en haut et de ce regard m’accusant d’avoir participé dans la croissance du taux de chômage. Mais je me ressaisis et je me rappelle de mes sombres jours dans mon pays, des incompétents qui nous gouvernent et des malfrats qui sont traités comme des héros et cette fougue soudaine s’évanouit petit à petit.
Mais une pensée est certaine dans mon esprit : « ma place n’est pas ici non plus ». Où peut donc être ma place ?
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