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Près de 150 entreprises publiques algériennes en faillite

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  • Près de 150 entreprises publiques algériennes en faillite

    Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, qui a animé une conférence de presse, hier, n’avait rien à annoncer aux journalistes. Le Conseil de gouvernement, jusqu’à 14h, n’a pas encore avalisé son projet de redéploiement du secteur public économique. Les discussions avec les autres ministres du gouvernement, semble-t-il, ont été très animées. “Il faut aller vers un nouveau système. Parce que les données de compétitivité, d’efficacité et de concurrence ne sont plus celles qui ont prévalu il y a quelques années. L’économie algérienne, aujourd’hui, est de plus ouverte à la concurrence”, s’est contenté de dire M. Abdelhamid Temmar. Avec toutes les opérations de partenariat et de privatisation réalisées les deux dernières années, il ne reste “entre les mains de l’État” que 992 entreprises publiques économiques.

    Le ministre a indiqué que 500 opérations de privatisation ont été réalisées depuis deux ans. Le gouvernement paraît, en effet, aujourd’hui résolu à garder les plus beaux joyaux restant auxquels il souhaiterait faire jouer un rôle moteur, dans la cadre de la stratégie industrielle. Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements révèle qu’environ 150 entreprises sont complètement en faillite. Ces sociétés seront certainement dissoutes. D’autres sont déstructurées financièrement, mais ont des perspectives de marché, pour peu qu’elles soient soutenues. Si la promotion de toutes les activités industrielles est ouverte à tout investisseur, dans l'immédiat, la politique du gouvernement est de s'appuyer sur les capacités existantes au sein du secteur public pour amorcer le processus de relance et de développement d'activités stratégiques pour la compétitivité de la nation. L’idée est de développer les branches et les filières pour aller vers la spécialisation de l’économie nationale. L’objectif est de faire émerger des sociétés commerciales efficientes et amorcer, ainsi, le processus de développement de champions économiques qui modifieront les conditions d'intégration de notre économie dans la sous-région. Cela se fera par la concentration des entreprises publiques “dans les secteurs hautement capitalistiques, à fort potentiel de croissance”, pour développer la compétitivité de l'économie nationale. “L’État doit avoir le contrôle de la rente”, explique le ministre. Même si Temmar a préféré ne rien dire, la presse avait déjà rendu public le nouveau schéma d’organisation des capitaux marchands de l’État.

    Le redéploiement du secteur public économique s’articulerait autour de quatre catégories d’entreprises, en l’occurrence les Sociétés de développement économique (SDE), les Sociétés de promotion et de développement (SPD), les Sociétés de participation de l’État (SPE) et une société de traitement d’entreprises insolvables. Les deux premières catégories de sociétés seront constituées par des EPE appelées à animer des activités de branches ou de filières. Les entreprises seront restructurées en groupes qui coifferont les filières à promouvoir. Pour la pétrochimie, par exemple, les partenariats se feront autour de l’Enip, pour les fertilisants, Pherphos sera au centre des alliances. Les sociétés de participation de l’État regrouperont les entreprises éligibles à la privatisation et au partenariat. Enfin, une quatrième société sera expressément créée à l’effet de gérer le portefeuille des entreprises en faillite, et assurera leur liquidation. Par ailleurs, de nouvelles entreprises seront créées dans des activités qui n’existent pas encore en Algérie, comme la construction navale, automobile… On évoque la création d’un poste de chargé de mission directement rattaché au Chef du gouvernement qui présiderait le Conseil des participations de l’État. Cette énième opération restructuration sortira-t-elle le secteur public de sa léthargie ? Rien n’est moins sûr.

    Les travaux de restructuration du secteur public entrepris depuis le lancement des réformes économiques n’ont pas porté sur l’essentiel : constituer des entités viables et capables de synergie industrielle. Les actions de restructuration réalisées ayant porté sur le portefeuille des sociétés mères, et non sur le périmètre des EPE. La répartition des EPE entre les différentes structures chargées de la gestion des participations de l’État a été faite de manière administrative, le critère de regroupement par secteur homogène d’activités étant la règle depuis 1995. Les logiques semblent davantage répondre au besoin de faciliter le travail administratif qu’à développer la compétitivité. Et puis quel serait le rôle du secteur privé ?

    source : Liberté
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