Tous les ministres qui se sont succédé à la tête de ce secteur n’ont pas pu résoudre ce problème.
Se loger reste un véritable casse-tête en Algérie et la crise du logement est un fait. C’est la même rengaine depuis l’Indépendance du pays. Mais le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, reste optimiste. Et son optimisme tranche avec les résistances des spécialistes quant à la concrétisation de ce projet lancé par le chef de l’Etat. Il ne prétend pas, bien sûr, régler ce problème qui empoisonne la vie des Algériens. Néanmoins, il promet de relever le défi concernant la réalisation du projet d’un million de logements d’ici à 2009. «Je peux vous affirmer que plus de 90% des chantiers inscrits dans le cadre de ce programme ont été lancés», a-t-il déclaré. Tous les gouvernements et les ministres qui se sont succédé à la tête de ce secteur n’ont pas pu résoudre ce problème. La réalisation d’un million de logements va-t-elle régler définitivement la question? La réponse est évidemment non, mais Nouredine Moussa se fixe comme objectif, à moyen terme, un taux d’occupation à moins de 5 personnes par logement.
«A présent, 370.000 logements ont été livrés dans le cadre de ce même programme et les 560.000 restants sont en cours de réalisation.» La réalisation de près de 600.000 logements en moins de deux années n’est pas une sinécure, d’ailleurs, le ministre, lui-même, reconnaît l’inexistence d’une industrie du bâtiment dans notre pays. «C’est pour cette raison, que nous nous fixons comme autre objectif de booster le programme en cours et d’améliorer l’esthétique du bâtiment.» Construire un million de logements avant 2009 est un projet avant tout ambitieux, mais onéreux. Son coût a été estimé à 5 milliards de dollars.
Avec une population de 33 millions d’habitants et un parc de logements évalué, en 2004, à 5,9 millions d’unités, les besoins restent énormes. En plus des moyens financiers, un arsenal de moyens matériels a été dégagé. Aussi, pas moins de 20.000 entreprises algériennes activant dans le bâtiment ont été annoncées pour participer à ce programme. Près de 5200 architectes ont été sollicités et des centaines d’ingénieurs mobilisés. Plusieurs sociétés étrangères, essentiellement chinoises, ont également décroché des marchés de réalisation.
Avec ces milliards de dollars, ces armées de travailleurs et ces centaines d’ouvriers et de spécialistes, le logement demeure inaccessible. Que faut-il faire alors pour en finir avec ce problème? Pour le ministre de l’Habitat, «il faut agir en aval et en amont, car, souligne-t-il, la formulation "quand le bâtiment va tout va" n’est pas toujours vraie, c’est plutôt quand tout va, le bâtiment va». Le ministre en veut pour preuve des dysfonctionnements pas nécessairement dans les secteurs du bâtiment et de l’habitat. «Quand sur les 26.000 entreprises qui existent en Algérie, seules 309 sont hautement qualifiées et que près de 16.000 sont incapables de construire un R+4, quand on n’arrive pas à définir le vrai nécessiteux, quand on manque de main-d’oeuvre qualifiée...il faut dire aussi que la tâche n’est pas facile dans pareil environnement». Il est clair que la question du logement est, avant tout, une problématique politique et que, depuis six ans, l’Algérie est un vaste chantier.
Mais il y a aussi une autre vérité, dure à accepter pour les responsables du secteur: les Algériens sont mal logés, car il est très difficile d’acquérir un logement. La crise est telle que des familles de huit, dix, voire quinze membres, sont obligées de s’entasser dans des habitations à espace très réduit. Pis encore, faute de place, il arrive que les gens dorment à tour de rôle, dans une Algérie qui croule sous des milliards de dollars. Si chaque génération a des problèmes qui la caractérisent, le logement ne devrait plus constituer un souci pour l’actuelle génération!
Brahim TAKHEROUBT (L'Expression)
Se loger reste un véritable casse-tête en Algérie et la crise du logement est un fait. C’est la même rengaine depuis l’Indépendance du pays. Mais le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Noureddine Moussa, reste optimiste. Et son optimisme tranche avec les résistances des spécialistes quant à la concrétisation de ce projet lancé par le chef de l’Etat. Il ne prétend pas, bien sûr, régler ce problème qui empoisonne la vie des Algériens. Néanmoins, il promet de relever le défi concernant la réalisation du projet d’un million de logements d’ici à 2009. «Je peux vous affirmer que plus de 90% des chantiers inscrits dans le cadre de ce programme ont été lancés», a-t-il déclaré. Tous les gouvernements et les ministres qui se sont succédé à la tête de ce secteur n’ont pas pu résoudre ce problème. La réalisation d’un million de logements va-t-elle régler définitivement la question? La réponse est évidemment non, mais Nouredine Moussa se fixe comme objectif, à moyen terme, un taux d’occupation à moins de 5 personnes par logement.
«A présent, 370.000 logements ont été livrés dans le cadre de ce même programme et les 560.000 restants sont en cours de réalisation.» La réalisation de près de 600.000 logements en moins de deux années n’est pas une sinécure, d’ailleurs, le ministre, lui-même, reconnaît l’inexistence d’une industrie du bâtiment dans notre pays. «C’est pour cette raison, que nous nous fixons comme autre objectif de booster le programme en cours et d’améliorer l’esthétique du bâtiment.» Construire un million de logements avant 2009 est un projet avant tout ambitieux, mais onéreux. Son coût a été estimé à 5 milliards de dollars.
Avec une population de 33 millions d’habitants et un parc de logements évalué, en 2004, à 5,9 millions d’unités, les besoins restent énormes. En plus des moyens financiers, un arsenal de moyens matériels a été dégagé. Aussi, pas moins de 20.000 entreprises algériennes activant dans le bâtiment ont été annoncées pour participer à ce programme. Près de 5200 architectes ont été sollicités et des centaines d’ingénieurs mobilisés. Plusieurs sociétés étrangères, essentiellement chinoises, ont également décroché des marchés de réalisation.
Avec ces milliards de dollars, ces armées de travailleurs et ces centaines d’ouvriers et de spécialistes, le logement demeure inaccessible. Que faut-il faire alors pour en finir avec ce problème? Pour le ministre de l’Habitat, «il faut agir en aval et en amont, car, souligne-t-il, la formulation "quand le bâtiment va tout va" n’est pas toujours vraie, c’est plutôt quand tout va, le bâtiment va». Le ministre en veut pour preuve des dysfonctionnements pas nécessairement dans les secteurs du bâtiment et de l’habitat. «Quand sur les 26.000 entreprises qui existent en Algérie, seules 309 sont hautement qualifiées et que près de 16.000 sont incapables de construire un R+4, quand on n’arrive pas à définir le vrai nécessiteux, quand on manque de main-d’oeuvre qualifiée...il faut dire aussi que la tâche n’est pas facile dans pareil environnement». Il est clair que la question du logement est, avant tout, une problématique politique et que, depuis six ans, l’Algérie est un vaste chantier.
Mais il y a aussi une autre vérité, dure à accepter pour les responsables du secteur: les Algériens sont mal logés, car il est très difficile d’acquérir un logement. La crise est telle que des familles de huit, dix, voire quinze membres, sont obligées de s’entasser dans des habitations à espace très réduit. Pis encore, faute de place, il arrive que les gens dorment à tour de rôle, dans une Algérie qui croule sous des milliards de dollars. Si chaque génération a des problèmes qui la caractérisent, le logement ne devrait plus constituer un souci pour l’actuelle génération!
Brahim TAKHEROUBT (L'Expression)
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