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Boumedien vu par Chadli

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    Boumediene vu par Chadli
    « La mort de Boumediene ressemble à celle de Arafat »

    L’ancien président algérien, Chadli Bendjedid, a indiqué dans une interview accordée à El Khabar que les circonstances de la mort du président Houari Boumediene ressemblent à celle de Yasser Arafat. Il a regretté le fait que plusieurs politiques soutiennent ce dernier lorsqu’il s’agit des points positifs de son mandat et le descendent dès qu’il s’agit de parler des points négatifs de cette même période.
    El Khabar : Monsieur Chadli, il est rare qu’un président évoque un autre président qui l’a précédé ou remplacé, cela vous dérange-t-il de parler du président Houari Boumediene ?
    Chadli Bendjedid : Jamais de la vie. Avant d’être président, Boumediene était mon compagnon d’armes et un ami dont j’étais fier. Trois décennies après sa mort, il est regrettable qu’on ne lui accorde pas tout l’intérêt et la considération qu’il mérite, à part quelques rencontres circonstancielles qui ont lieu une fois l’an, à dessein politique. Je regrette aussi que de nombreux hommes politiques se drapent du manteau de Boumediene, lorsqu’il s’agit d’évoquer les aspects positifs de son époque, puis s’en lavent les mains lorsqu’on parle des points négatifs de cette période.
    El Khabar :Revenons, s’il vous plaît, au Boumediene que vous avez connu.
    Chadli Bendjedid : La plupart des gens ont une fausse image de Boumediene. Il était replié sur lui-même, réservé et timide. Il était peu bavard et écoutait plus qu’il ne parlait. De plus, il ne prenait pas de décisions avec empressement mais consultait son entourage. Cependant, il savait se montrer strict et efficace lorsqu’il s’agissait de l’intérêt du pays. Les gens ont de Boumediene l’image d’un dirigeant autoritaire et totalitaire. Il n’était pas comme ça… Que ce soit dans l’armée, le Conseil de la révolution ou le gouvernement, Boumediene consultait ses adjoints pour les plus importantes décisions. Après sa mort, certains ont tenté d’éluder leurs responsabilités dans la prise de décisions collectives, dont l’échec a été imputé à Boumediene.
    Je veux assurer que nous assumons tous les grandes décisions de l’ère Boumediene, avec ses aspects positifs et négatifs.
    El Khabar : On reproche à Boumediene ses choix concernant les grandes options du pays, contentons-nous de sa position sur deux questions : l’arabisation et l’islam.
    Chadli Bendjedid : Boumediene s’est intéressé à l’arabisation, car il était convaincu que la restauration de la langue arabe était une revendication du mouvement national, mentionnée dans tous les documents officiels de la Révolution algérienne. Durant son mandat, l’administration et la justice ont été arabisées, et une politique globale a été tracée pour l’arabisation progressive de tous les paliers de l’enseignement. Cela dit, il appelait aussi à l’ouverture aux autres langues et les autres cultures, dans la mesure où elles pouvaient servir la langue arabe.
    Boumediene avait une foi profonde, et il tenait à appliquer les principes de la charia (loi islamique), et à les adapter à l’option socialiste. Il ne faut pas perdre de vue qu’il avait étudié à El Azhar, et il considérait que l’islam est la religion de la justice sociale et de l’égalité en droits et devoirs
    El Khabar :Pouvons-nous vous parler des derniers jours de sa vie, et avez-vous des doutes sur les circonstances de sa mort ?
    Chadli Bendjedid : Je ne peux pas tranché sur cette question, est-il mort de façon naturelle ou bien empoisonné. Cependant, j’ai le sentiment que sa mort ressemble à la mort de Yasser Arafat. Durant les dernières années de sa vie, il me rendait visite à Oran, au siège de la deuxième région militaire, et je remarquais des marques d’épuisement sur son visage, il ressentait certaines douleurs mais il ne s’en plaignait pas.
    A son retour de Damas, après la réunion du Front de résistance et de défi, Boumediene n’apparaissait plus en public, ensuite il a été transféré à Moscou pour y être soigné, mais sa maladie s’est aggravée, et après son retour, il est mort le 27 décembre 1978.
    El Khabar : Pouvons-nous vous demander comment vous lui avez succédé ?
    Chadli Bendjedid : Avant sa mort, le président Houari Boumediene m’a désigné responsable des corps de sécurité. Les querelles autour de sa succession avaient débuté avant sa mort, mais je n’aspirais pas, personnellement, au poste de président. J’évoquerais tous ces détails un jour dans mes mémoires, et je me contente ici d’indiquer que le quatrième congrès du Front de libération nationale m’a désigné secrétaire général du parti, et candidat à la présidence de la République.
    El Khabar :Certains ont pensé que les décisions que vous avez prises après votre arrivée au pouvoir vont à l’encontre de la politique de Boumediene, quel est votre commentaire ?
    Chadli Bendjedid : Avant sa disparition, Boumediene pensait sérieusement à introduire des changements radicaux dans la politique agricole, la politique industrielle et les nationalisations. Ceux qui m’accusent d’avoir effacé les traces de l’ère Boumediene sont précisément ceux qui ont le plus bénéficié de la situation et qu’on appelle les barons du régime, ainsi qu’une minorité de gauchistes qui ont voulu obtenir des privilèges au prix de quelques marchandages mais j’ai refusé, et lorsque j’ai entrepris les réformes, on a dit que je voulais effacer les traces de Boumediene. On a aussi parlé de décennie noire. De quelle décennie parlent-ils ? Ont-ils analysé objectivement l’époque Chadli ? Ont-ils évalué les réalisations dans le domaine de l’économie ? Qui oserait dire aujourd’hui que l’instigateur du pluralisme politique, de l’ouverture du champ médiatique et de la culture des droits de l’Homme est une autre personne que Chadli ?
    El Khabar :Un dernier mot sur Boumediene ?
    Chadli Bendjedid : Son unique souci était de libérer l’Algérie de la colonisation et la construction d’une Algérie qui jouisse de la justice sociale et de la prospérité.
    Il rêvait d’une société affranchie de l’ignorance et de la dépendance. Il a servi son peuple au point d’oublier les siens et sa propre personne. Je le vois toujours entouré d’un halo de lumière.

  • #2
    Tu veux dire que Boumedienne est mort du sida, comme Arafat?

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