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Les Gnaoua - Festival d'Essaouira

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  • Les Gnaoua - Festival d'Essaouira

    Perçus il y a quelques années encore comme des "mendiants" ou des amuseurs publics, les gnaoua sont aujourd'hui considérés, à juste titre, comme des artistes à part entière voire des stars que réclament et s'arrachent les scènes nationales et internationales les plus prestigieuses.

    Leurs ancêtres, qui ont essaimé un peu partout au Maroc, et depuis le XVIe siècle au Maghreb, sont venus, dans leur majorité, d'Afrique noire essentiellement par la voie forcée de l'esclavage et avaient, pour subsister, pratiqué des métiers peu rémunérés (forgeron, menuisier, tailleur etc.) et étaient la plus part du temps tenus en marge de la société.

    En habiles musiciens, ils sont devenus, au fil des ans, très populaires et les gens faisaient appel à leurs airs et à leurs couleurs pour animer les fêtes de famille et les longues nuits de transe "thérapeutiques". L'imaginaire populaire et le folklore national se sont enrichis par les percussions qui résonnent encore aux oreilles des ruelles des médinas.

    A Essaouira les Gnaoua se sont constitués en confrérie. Cette communauté se distingue par son style et ses spécificités rituelles qui lui confèrent son originalité.

    C'est la seule confrérie des gnaoua qui dispose d'une zaouïa, car, même si dans les autres villes du royaume les activités rituelles et musicales des gnaoua sont restées pérennes, la permanence d'une zaouïa semble avoir échoué.

    Les gnaoua Bambara, Haoussa et d'autres ethnies venues du Soudan étaient regroupés dans des maisons léguées, à titre de bienfaisance, par des notables aisés.

    Deux fois par an, les gnaoua faisaient le tour des maisons de la ville de leur résidence pour collecter les dons. Les premiers jours du mois de Chaâbane pour préparer le moussem annuel de la zaouïa et juste après l'Aid el Kébir.

    Pour qu'un gnaoui acquière le titre de maâlem, il devait passer un test du gumbri devant un jury composé de maîtres confirmés et exécuter devant le public le répertoire de la confrérie pour prouver sa maîtrise de la tablature de cet instrument.

    Cette cérémonie servait à le confirmer tout en lui conférant une légitimité aux yeux des passionnés de cette musique et clients potentiels des Laylats, ces soirées riches en transe et en danse qui durent jusqu'aux premières heures du matin.

    Pour les gnaoua, la musique est un moyen de libérer les âmes. Leur répertoire est composé de chansons, dont plusieurs invoquent les ''mlouk'' (esprits qui, selon eux, habitent les corps) à se manifester. Il y a sept catégories de mlouk, connaissables selon leurs couleurs préférées: les blancs, les verts, les bleu-ciel, les bleu-foncés, les jaunes (exclusivement des femmes), les rouges (carnivores et amateurs de sacrifices) et enfin les noirs.

    Au cours d'une laylat (nuit) traditionnelle, les sept couleurs sont passées en revue. Le rituel comporte trois grandes phases successives : l'aâda (procession), les kouyou (chants, jeux et danses) et les mlouk (lors de la transe).

    Si la signification de leurs chansons a toujours été rarement expliquée, maâlem Abdeslam Alikane, directeur artistique du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, sort des sentiers battus et précise que ''Chalaban'' représente pour les gnaoua la "relaxation de l'esprit et la contemplation du paradis".

    Abdeslam Alikane ajoute que ''Jilali'' est une chanson pour la gloire de Dieu et les saints gnaoua. ''Yobadi'' évoque le souk des esprits et rend hommage aux gnaoua morts tandis que ''El Bania'' est une prière gnaouie exaltant le Prophète et invoquant les esprits rouges, interprétée au moment de la transe, alors que ''Boulila'' célèbre un ancien cheikh gnaoui.

    Les maâlems gnaoua se prêtent bien à toutes les fusions et arrivent facilement à établir une complicité avec les plus grands virtuoses et musiques du monde. Jazz, blues, pop, techno ou percussions africaines, tant il est vrai que les Gnaoua sont des passeurs de musique et d'émotions.

    Ils ont en donné la preuve en partageant avec brio la scène avec les Carlos Santana, les Peter Gabriel, les Led Zeppelin, les Robert Plant, les Randy Weston, les Pink Floyd, les Cat Stevens, les Jimmy Hendrix, les Henri Salvador, les Sapho, les Rita Mitsouko, et la liste est longue.

    Télévision, cinéma et sociétés de communication aidant, la musique gnaouie de sortir de l'ombre pour investir les plus grandes scènes mondiales et ébahir leurs publics.

    Mais pour ce genre de musique original, l'événement le plus marquant reste le festival d'Essaouira, ce boom gnaoui qui a profité à plusieurs artistes qui se sont trouvés propulsés hors des circuits traditionnels des laylats, drainant à eux seuls plus de 500.000 personnes du monde entier au titre de la 9ème édition du festival 2006.


    Source : Mohamed Chennouni - MAP - ****************

  • #2
    Hamid el kasri avec "chalaba"



    dédiée à mon ami qui est en voyage

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    • #3
      Hamid el Kasri "lila hamida"

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