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Pétrole, pouvoir et politique.

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  • Pétrole, pouvoir et politique.

    Radio France Internationale.

    Le 3 Janvier 2008.
    Le baril franchit le cap des 100 dollars

    Le pétrole a atteint ce mercredi à New York le seuil symbolique des 100 dollars le baril. Plusieurs raisons sont à l’origine de cette flambée de l’or noir : une demande mondiale vigoureuse en regard de stock mondiaux plutôt bas et un environnement géopolitique instable dans la plupart des régions de production. La faiblesse continue du dollar américain a aussi contribué à orienter les investisseurs vers le pétrole.

    Forte demande asiatique

    Alors que les précédentes montées de l’or noir s’appuyaient sur des perturbations de l’offre comme en 1979, la demande est le principal moteur de la hausse actuelle. En premier lieu, cette accélération est due à une forte demande asiatique, tirée par la Chine et l’Inde. Si l’on en croit le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 7 novembre 2007, la Chine deviendra le premier consommateur mondial d’énergie devant les Etats-Unis peu après 2010. Le pays commence d’ailleurs à ressentir les effets du pétrole cher. Le gouvernement chinois qui subventionne le carburant, a dû ainsi se résoudre à l’augmenter, début novembre, de 8%.

    Déclin des réserves américaines


    Cette flambée est aussi due à des craintes d’une nouvelle baisse des réserves pétrolières américaines. Le niveau des stocks américains est inférieur à ce qu’il était l’an dernier à la même époque alors que la demande augmente avec l’hiver, période de forte consommation dans l’hémisphère Nord. Pour les Etats-Unis, qui consomment un quart du pétrole mondial, la cherté du pétrole est un poids de plus en plus pesant sur une économie déjà fragilisée par la crise des crédits « subprime ». L’état des stocks américains est en baisse de plusieurs centaines de milliers de barril par rapport à début 2007. Les troubles d’approvisionnement après la saison des cyclones dans le golfe du Mexique où sont situées les principales raffineries américaines ont notamment provoqué ces baisses des stocks de brut.

    Insuffisance de l’offre des pays exportateurs


    Même si les producteurs du Golfe, les seuls qui disposent d’une capacité de production supplémentaire ont fortement augmenté leurs livraisons avant l'hiver, celles-ci restent inférieures à celles de l’an passé. L’ AIE qui défend les intérêts énergétiques des pays consommateurs accuse l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) d’attiser les tensions du marché en ne produisant pas assez de brut pour faire face à la demande hivernale.

    Même message au ministère américain de l’Energie (DoE) qui a lancé un appel à l’Opep en faveur d’une hausse de la production pour permettre aux stocks commerciaux de se reconstituer. Du côté de l’Opep, on estime que les stocks de brut des pays industrialisés sont supérieurs à leur moyenne des cinq dernières années. Le cartel renvoie la responsabilité de l’envolée de l’or noir aux spéculateurs, aux problèmes géopolitiques du Proche-Orient et aux fluctuations du dollar.

    Faiblesse du dollar

    Pour bon nombre d’analystes, la baisse du dollar américain a encouragé les investisseurs dans les matières premières dont les transactions sont libellées en dollar. Plus le billet vert s’étiole, moins le pétrole coûte cher aux investisseurs munis d’autres devises car le prix du baril est libellé en dollars.

    Tensions géopolitiques

    Les tensions géopolitiques pèsent aussi sur le marché et pourraient encore réduire l’offre. A la frontière turko-irakienne, l’incertitude créée par de possibles sabotages d’installations pétrolières par le Parti des travailleurs du Kurdistan en Irak a ainsi eu un effet sur les prix. De même, les pays consommateurs redoutent des perturbations des approvisionnements pétroliers iraniens car l'Iran, quatrième exportateur mondial, est pris dans un bras de fer avec les pays occidentaux au sujet de son programme nucléaire. Enfin, l’offre du pétrole du Nigeria, huitième exportateur pétrolier mondial, s’est réduite depuis février 2006 en raison d’attaques et actes de sabotages contre les sociétés pétrolières des rebelles séparatistes du Mouvement d’émancipation du delta du Niger (Mend).

    par Myriam Berber.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    L'historique des 100 dollars

    Le pétrole a franchi le seuil des 100 dollars le baril. Un niveau record que plusieurs experts annonçaient depuis plusieurs années déjà. A la veille de l'intervention américaine en Irak, en janvier 2003, l'ancien ministre saoudien du Pétrole, Cheikh Yamani prophétise un baril à 100 dollars.

    C'est la première fois que la barre symbolique est envisagée par un expert reconnu des milieux pétroliers. Un Cassandre qui n'impressionne pas vraiment le marché, le baril vaut alors 30 dollars. L'armée américaine s'engage au Moyen-Orient sans faire broncher les marchés pétroliers. Le moteur de la hausse, notamment la demande grandissante des pays émergents, Chine en tête, tourne déjà, mais personne ne l'entend.

    En revanche le deuxième avertissement fait frémir les marchés. New York grimpe en mars 2005, quand un analyste de Goldman Sachs pronostique un baril au-delà des 100 dollars dans les deux ans qui viennent. Cette fois ce n'est plus le risque géopolitique qui motive cette perspective mais la prise en compte de l'évolution de la demande.

    Mais le pétrole est encore à un prix qui semble aujourd’hui abordable, moins de 60 dollars le baril, à partir du printemps 2006, le sentiment haussier gagne une majorité d’experts, l’un d’eux déclare que le chiffre magique sera franchi en 2007. Il a fallu attendre les tous premiers jours de 2008.

    par Dominique Baillard

    RFI. 03 Janvier 2008.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

    Commentaire


    • #3
      Bonsoir.

      Cette hausse est accompagnée d’une dévaluation importante du dollar, monnaie d’échange pour les ventes de pétrole.

      Le monde de l’économie en général, et celui de l’énergie et du pétrole en particulier, vit ces jours-ci un événement majeur. Ce qui était pendant longtemps une lointaine vue de l’esprit, très crainte par les consommateurs et désirée par les producteurs, est désormais une chose atteinte sans grand tapage.


      Le prix du baril de pétrole a passé pour la première fois dans l’histoire de l’or noir, la barre fatidique des 100 dollars dans différentes places pétrolières internationales. Autrefois, des sauts pareils à la hausse ou à la baisse secouaient le monde, en entraînant des conséquences dramatiques pour les noyaux faibles.


      Le pétrole brut étant à la fois une roche et une matière précieuse très demandée qui constitue la pierre angulaire sur laquelle repose l’économie mondiale. Les prix obéissent aux règles des grands cycles de rareté et d’abondance, réelles ou fabriquées. A la chute libre, entraînant une dilapidation sans nom de cette matière première non renouvelable sur une longue période, doit se substituer nécessairement une hausse pareille en cas de début de pénurie et de rareté. Ce qui était prévisible et qui devait arriver un jour, arriva.


      Si pour les profanes, ce nouveau seuil peut choquer ou surprendre, pour les spécialistes, il s’agit d’un retour de manivelle, vingt-trois années après la chute drastique des prix de 1986. A cette époque, et suite aux pressions des spéculateurs et à un désaccord entre les pays de l’Opep, les prix avaient chuté brutalement de 28 dollars le baril à moins de 7 dollars. Les prix furent difficilement stabilisés aux environs de 18 dollars le baril et stagnèrent ensuite dans la fourchette des 20-30 dollars sur plus d’une dizaine d’années.


      Les pertes pour les pays producteurs sont énormes. Nombre d’entre eux ont connu des fractures sociales pénibles. On avait attribué ces failles à la myopie politique, aux mauvaises prévisions à moyen et long termes de l’évolution du marché énergétique et à la faiblesse de nos analyses stratégiques. Malgré tout, il fallait rendre hommage à nos hommes chargés de la gestion du pétrole pour les efforts insoutenables faits, soit pour contenir la chute, soit pour sortir de la crise. Réellement, l’enjeu était ailleurs et les marges de manoeuvre étaient limitées. Toutefois, il fallait se repositionner dans l’espoir de se maintenir d’abord, et de mieux se placer ensuite.


      L’Algérie, hier décriée et presque désertée, du fait de cette longue crise, est redevenue aujourd’hui, ce qu’elle devait toujours être: un pays pétrolier par excellence. Elle est dans une position confortable très enviée, pour peu qu’elle arrive à mettre à profit cette embellie pour rattraper le long retard.
      D’abord, il faut relativiser: la hausse à 100 dollars le baril est accompagnée d’une dévaluation importante du dollar, monnaie d’échange pour les ventes de pétrole. De plus, les prix de nos achats n’ont pas attendu pour grimper en flèche. Ce qui est obtenu d’une main, est perdu de l’autre. N’empêche qu’il nous faudra saisir cette chance d’embellie financière pour relancer l’économie, assurer une meilleure répartition de la rente pétrolière au bénéfice des couches sociales et des régions.


      Il nous faudra plus de stimulants à l’investissement, moins de pressions fiscales et douanières et moins de bureaucratie administrative et autres. Plusieurs raisons ont poussé à la hausse les prix du brut: on cite, notamment les troubles au Nigeria qui ont insufflé l’impulsion nécessaire au baril. Mardi dernier, des hommes armés ont envahi Port Harcourt, centre névralgique de l’industrie pétrolière du pays.


      Cette fébrilité des prix a été aussi nourrie par des rumeurs faisant état de plusieurs terminaux d’exportation mexicains fermés en raison du mauvais temps. De surcroît, l’Opep, qui assure 40% de l’offre mondiale de pétrole, a annoncé qu’elle ne pourrait pas faire face à la demande d’ici à 2024.


      Par ailleurs, des inquiétudes sur l’approvisionnement ont pour origine les attaques turques contre des combattants kurdes, au nord de l’Irak. Autre source de souci: les investisseurs ont estimé que les inventaires de brut ont décliné de 1,7 million de barils la semaine dernière, ce qui constituerait une septième semaine de baisse consécutive et inquiétante.

      Smaïl BOUDECHICHE
      L'Expression, édition du 05 Janvier 2008.
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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