Abdelhamid Mehri : « Reconduire Bouteflika c’est le chemin vers l’impuissance »
« Ma conviction est que la prolongation du mandat du président, sans changement radical du système de pouvoir, conduit le pays, au minimum, à une impuissance plus marquée à résoudre ses problèmes et à faire face aux grands défis qui l'attendent à l'intérieur et à l'extérieur. De même que l'intronisation d'un nouveau président, quelles que soient ses qualités, sans changement radical du système, conduira aux mêmes résultats. » C’est en ces termes que Abdelhamid Mehri analyse l’agitation autour d’un troisième mandat pour Bouteflika.
Dans un texte remis à la presse, l’ancien chef du FLN souligne que le « problème central qui se pose aujourd'hui n'est pas, simplement, le choix d'un homme, capable de résoudre les problèmes du pays, mais l'édification d'un système de gouvernement qui donne à tous les Algériens la possibilité d'apporter leur contribution à la solution de ces problèmes. »
Il reproche la façon dont les partisans du président veulent imposer le troisième mandat. «Des voix s'élèvent alors, par conviction ou conformisme, pour appeler à son élection ou à sa réélection. Mais le mandat du président, ainsi investi de notre confiance, s'achève en règle générale dans un flot d'accusations et de critiques. Des voix s'élèvent alors, par conviction ou par conformisme, pour lui faire assumer, seul, la responsabilité de l'impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements qui ont eu lieu dans le pays au cours de sa magistrature. Telles sont les caractéristiques, à de rares exceptions près, qui ont marqué le parcours et le destin de la plupart de ceux qui ont assumé la responsabilité de la première charge du pays. Certains de ces hommes sont partis dans un silence relatif, d'autres ont laissé leur vie en guise de fin de mandat. Durant toutes ces étapes décisives et graves, les voix des opportunistes sont celles qui s'élèvent le plus haut, qu'il s'agisse des campagnes de glorification ou de celles de dénigrement. Dans toutes ces étapes, l'on constate systématiquement l'absence de tout débat sérieux sur l'évaluation du système de pouvoir établi depuis l'indépendance, de ses institutions, des programmes et des politiques suivies durant l'étape précédente dans la gestion du pays. Ou, plus justement, ce débat est délibérément éludé. Si nous avions mené ces débats, nous aurions pu identifier les causes réelles de l'impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements subis par notre pays. Si ces débats avaient pu être menés, l'on se serait rendu compte que la part négative qui revient aux hommes qui se sont succédé à la présidence est peut-être moins importante — que leur apport positif aurait pu être plus grand — si le système de pouvoir à la tête duquel ils ont été placés reposait sur des structures saines et si ses institutions exprimaient réellement la volonté du peuple. »
« Ma conviction est que la prolongation du mandat du président, sans changement radical du système de pouvoir, conduit le pays, au minimum, à une impuissance plus marquée à résoudre ses problèmes et à faire face aux grands défis qui l'attendent à l'intérieur et à l'extérieur. De même que l'intronisation d'un nouveau président, quelles que soient ses qualités, sans changement radical du système, conduira aux mêmes résultats. » C’est en ces termes que Abdelhamid Mehri analyse l’agitation autour d’un troisième mandat pour Bouteflika.
Dans un texte remis à la presse, l’ancien chef du FLN souligne que le « problème central qui se pose aujourd'hui n'est pas, simplement, le choix d'un homme, capable de résoudre les problèmes du pays, mais l'édification d'un système de gouvernement qui donne à tous les Algériens la possibilité d'apporter leur contribution à la solution de ces problèmes. »
Il reproche la façon dont les partisans du président veulent imposer le troisième mandat. «Des voix s'élèvent alors, par conviction ou conformisme, pour appeler à son élection ou à sa réélection. Mais le mandat du président, ainsi investi de notre confiance, s'achève en règle générale dans un flot d'accusations et de critiques. Des voix s'élèvent alors, par conviction ou par conformisme, pour lui faire assumer, seul, la responsabilité de l'impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements qui ont eu lieu dans le pays au cours de sa magistrature. Telles sont les caractéristiques, à de rares exceptions près, qui ont marqué le parcours et le destin de la plupart de ceux qui ont assumé la responsabilité de la première charge du pays. Certains de ces hommes sont partis dans un silence relatif, d'autres ont laissé leur vie en guise de fin de mandat. Durant toutes ces étapes décisives et graves, les voix des opportunistes sont celles qui s'élèvent le plus haut, qu'il s'agisse des campagnes de glorification ou de celles de dénigrement. Dans toutes ces étapes, l'on constate systématiquement l'absence de tout débat sérieux sur l'évaluation du système de pouvoir établi depuis l'indépendance, de ses institutions, des programmes et des politiques suivies durant l'étape précédente dans la gestion du pays. Ou, plus justement, ce débat est délibérément éludé. Si nous avions mené ces débats, nous aurions pu identifier les causes réelles de l'impuissance, des erreurs, du marasme, des déviations et des dépassements subis par notre pays. Si ces débats avaient pu être menés, l'on se serait rendu compte que la part négative qui revient aux hommes qui se sont succédé à la présidence est peut-être moins importante — que leur apport positif aurait pu être plus grand — si le système de pouvoir à la tête duquel ils ont été placés reposait sur des structures saines et si ses institutions exprimaient réellement la volonté du peuple. »
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