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Les affaires continuent pendant la guerre civile

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  • Les affaires continuent pendant la guerre civile

    Pourquoi la persistance des massacres contre les populations ? La facilité déconcertante avec laquelle les groupes islamiques armés ont opéré de longues années durant, a permis aux islamistes politiques de remettre sur le tapis la question de "qui tue qui", accusant implicitement le pouvoir et ses multiples services de sécurité d'être derrière ces tueries. Ou autre question : existe‑t‑il une stratégie visant à faire perdurer le terrorisme ? Cette stratégie pourrait être le fait des cercles du pouvoir qui ont intérêt à ce que le cycle violence‑répression soit régulièrement entretenu. Qu'on ne dise pas que la chose est impensable : elle est avérée en ce qui concerne l'Italie des années soixante‑dix. Ce bel exemple de symbiose entre pouvoir corrompu et cercles terroristes au sein du pouvoir est analysé par Ferdinando Imposito, ancien magistrat italien et avocat pénaliste spécialisé dans les affaires de corruption et de violations des droits de l' homme. Dans la préface de La sale guerre (2001), il écrit à propos de l'Algérie que "l'histoire de ces dernières années (...) est riche en épisodes révélant cette imbrication de canaux souterrains qui finissent toujours par trouver une voie de communication entre eux". Ce juriste a découvert à la lecture du livre "que nombre des protagonistes de La sale guerre, ceux‑là mêmes qui ont eu les plus grandes responsabilités dans la stratégie de la tension, dans un camp comme dans l'autre, se sont enrichis et sont devenus des oligarques intouchables".

  • #2
    suite ..........................

    Il faut rappeler que la mouvance islamiste en Algérie n'est pas une création ex nihilo des années quatre‑vingt. Elle s'inscrit dans une tradition déjà longue, dont les sources récentes datent de l'indépendance. Ce sont des organisations, un éventail de tendances, de luttes intestines, un écheveau de fils et de liens multiples avec les hommes du pouvoir, ne serait‑ce que parce que certains des plus anciens activistes de l'islamisme firent partie du FLN. La réalité entre islamisme et corruption est complexe. Le leader de Hamas, mouvance fondamentaliste, déclarait en 1998 "la nécessité de lutter contre la corruption", que le pouvoir ne "faisait pas grand chose pour lutter contre ce fléau". Il ajoutait que "les plus de 30 milliards de dollars de dette de l'Algérie doivent être assimilés à un vol organisé des richesses de l'Algérie".

    Luis Martinez (1998) fait état d'une instrumentalisation de l'alternative islamiste par la jeunesse algérienne qui y adhère. En effet, l'islamisme "laissant le champ économique aux initiatives individuelles", correspond bien aux "désirs de richesse" de cette jeunesse laissée pour compte par les gouvernements algériens.

    On sait que cet "enrichissez‑vous" s'est transcrit dans certaines mouvances islamistes par un "enrichissez‑nous" débouchant sur tous les trafics et les rackets. Louis Martinez confirme ce glissement : le rôle de protection de la population qu'ont prétendu jouer les GIA (Groupes islamiques armés) dans les communes qui leur étaient acquises s'est mué en une forme de prédation, "la pratique du racket se généralisant entre 1993 et 1994". Puis la destruction d'entreprises économiques par les groupes armés, à l'exemple des cimenteries, a favorisé les réseaux d'importation aux mains de la mafia. Pour Luis Martinez, la pérennité de la violence s'explique par la "mutation vers le trafic de certains groupes islamistes (...), car elle permet l'accroissement de leur pouvoir d'achat, notamment en devises, et donc la disposition de matériels de guerre plus sophistiqués".

    Maître Boutamine, avocat algérien, affirmait dans un entretien à la presse qu'en Algérie, "situation assez particulière, certains milieux de la corruption et leurs pratiques mafieuses ont fait, depuis quelques années, jonction avec les agissements des organisations intégristes légalisées, même celles qui étaient clandestines au départ. Aujourd'hui, le terrorisme et même la subversion islamiste couvrent et protègent le développement de la corruption et de la contrebande 2". Il rappelait les conclusions de la réunion internationale sur ]e terrorisme qui ont "apporté la preuve de la collusion entre les milieux de la corruption et du trafic de drogue et les réseaux subversifs islamistes. Cette subversion a été pour beaucoup dans le développement du trafic et de la corruption : gros trahendo (contrebande), la fraude fiscale, la fuite des capitaux...".

    Le "qui tue qui" se redouble d'un "qui finance qui". Et cela ne fait qu'ajouter aux doutes et aux perplexités. La certitude qui nous reste est celle de l'incapacité, tant du pouvoir actuel que des islamistes à mettre fin au monstrueux état de choses que connaît l'Algérie. C'est ce que confirment les propos de Lahouari Addi qui, se référant à la démarche du pouvoir qui a fait du pétrole un instrument de dépendance, note : "la nature rentière et distributive de l'économie est un obstacle autrement plus important que l'islam à la participation politique" (1998). Les chefs des partis islamistes se sont lancés dans les affaires, à l'image de l'ancien leader de Hamas, feu Mahfoud Nahnah, qui aspirait de plus en plus à jouer dans la cour des grands de ''l'import‑import'', à s'acoquiner avec des généraux, impliqués eux‑mêmes ou à travers leur progéniture, et à tirer de gros profits de toutes sortes de trafic. La "concorde civile" a été l'occasion, dès le lendemain du référendum de septembre 1999, pour les chefs repentis de groupes islamistes armés de blanchir leur butin de guerre, notamment dans le commerce et l'immobilier, affichant sans vergogne un train de vie ostentatoire et narguant les familles des victimes du terrorisme.

    Ainsi, pouvoir militaire et islamisme se retrouvent‑ils sur le fond : leur conception de la politique est la même, totalitaire et mafieuse ; leurs différends portent essentiellement sur le partage du pouvoir et des prébendes qui lui sont attachées. Les hommes du pouvoir à tous les niveaux ne cessent de se servir, à l'image de ceux qui ont été placés à la tête des municipalités, en remplacement des maires islamistes suite à la dissolution des conseils municipaux en septembre 1992. Les tares de ce type de gestion (système qui perdura jusqu'en 1997) sont rapidement apparues. La plupart de ces fonctionnaires désignés et leurs acolytes se transformèrent en corrompus, dirigeant leur mairie comme bon leur semblait, dilapidant les budgets et lançant des opérations coûteuses en vue des dividendes qu'ils retireraient. La presse publia de nombreuses enquêtes à ce propos et la justice fut saisie dans quelques cas seulement. La totalité de ces maires désignés par le pouvoir étant armés et disposant même parfois de gardes du corps, voire de milices, il leur arrivait, sous couvert de traquer les terroristes et leurs réseaux de soutien, de lancer des actions punitives contre des citoyens sans défense et des personnes qui auraient pu dénoncer leur gestion catastrophique. Le pouvoir finit par reconnaître l'existence de ces dérives et ces dépassements, suite aux révélations de la presse et des dénonciations des victimes.

    Puis il y eut d'inimaginables tractations : des postes de maires ont été "achetés" par des gros commerçants de l'"import‑import", qui faisaient ainsi un "investissement" à rentabiliser rapidement, plus particulièrement dans les communes du littoral, à la périphérie des grandes villes. Beaucoup de ces "OPA" eurent lieu entre 1994 et 1996. Des intermédiaires, déjà associés dans des affaires illégales, agissaient auprès des hauts fonctionnaires de l'Intérieur et des collectivités locales. Les barons du système géraient directement la nomination et l'affectation de ces maires non élus, se partageant les communes les plus juteuses et élargissant leur zone d'influence. Aux élections municipales d'octobre 1997, malgré la fin de la transition et grâce à une fraude massive (reconnue même par une commission d'enquête parlementaire), beaucoup de ces maires furent reconduits par les urnes pour cinq ans. L'armée ‑ le pouvoir réel ‑ se donnait ainsi une légitimité démocratique.

    Les années 2000 : criminalités et explosion des recettes pétrolières Si le début du XXIe siècle voit se confirmer pour l'Algérie l'embellie pétrolière réapparue dès 1999, la même période est marquée par une très nette recrudescence des affaires de grande corruption, notamment dans les transactions commerciales internationales, ce que confirment des enquêtes publiées par la presse et plusieurs études spécialisées, menées pour le compte de Transparency International notamment. Nombre d'observateurs font le lien de proportionnalité entre les recettes issues du pétrole et la multiplication de ces scandales. Si le pouvoir algérien est très peu disert sur ces questions, il reconnaît quand même l'existence et l'essor du crime organisé sous toutes ses facettes : de la contrebande à très grande échelle (la cigarette notamment dans le sud du pays, en liaison avec la région du Sahel), du trafic de drogue particulièrement florissant, du développement de la délinquance économique et financière, de l'apparition du grand banditisme, du grand nombre d'armes en circulation, etc. Ce que l'on a appelé l'affaire de la banque privée Khalifa ‑ énorme opération de blanchiment d'argent et de fuite de capitaux ‑, a mis à nu à la fois la déliquescence qui frappe les institutions de contrôle en Algérie et les complicités qui existent au sein de l'Etat. Les conséquences dramatiques en vies humaines ‑ plus de trois milles victimes et des dizaines de milliers de sans‑abri ‑ dues au séisme qui a touché la région d'Alger en mai 2003 et l'effondrement de centaines d'immeubles, ont démontré l'ampleur de la corruption qui gangrène le secteur de l 'habitat, de la construction et de la commande publique. Que font les pouvoirs publics pour mettre un terme à toutes ces pratiques criminelles ? Sous la pression internationale et de ses principaux bailleurs, le pouvoir algérien se contente de signer des conventions contre la corruption, ne manifestant aucune volonté politique d'aller plus loin pour traduire ces conventions en mesures concrètes dans la vie du pays. Visiblement, les pays qui sont ses principaux clients et ses plus importants fournisseurs ne s'empressent pas non plus d'exiger plus de transparence dans leurs échanges commerciaux.



    par djilali hadjaj

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    • #3
      ce n'est un secret pour personne que le terrorisme en algerie n'est pas mué par des considerations politiques seulement , mais bien economique , surtout economiques,les interets dependants de son existance sont immences ,d'où il n'ya qu'un naif ou meconnaisseur qui croit que le terrorisme chez nopus , c le fis, l'islamisme , al quaida ,..etc .. ce ne sont des alibis les raisons veritables sont ailleur
      en verité ...en verité... je vous le dis .. si un grain de blé tombe en terre et ne meurt pas ,il restera seul , mais s'il meurt ,il donnera beaucoup de fruits . evangile

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      • #4
        c trop facile et dangereux de tout melanger et generaliser. tant qu'il n'y a pas d'enquetes serieuses toutes les rumeurs sont possibles.
        quand nos rues porteront des noms tels que "boulevard du juge jovani falcone"
        ou "avenue du comandant Massoud", on pourra dire que les mentalites changent. la corruption touchent toutes les classes sociales.
        nous sommes responsables de ce qui nous arrive. tout ces mafieux et corrompus ont une famille, ils font partie du peuple. c le peuple qu'on accuse de corrompu.
        combien sont ils les algeriens qui ne diraient pas non si on leur offrait l'occasion de gagner de l'argent facile? combien sont ils les algeriens qui seraient prets a porter plainte?

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