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Le pétrole boostera les revenus de l'Algérie en 2008

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  • Le pétrole boostera les revenus de l'Algérie en 2008

    Les prix du pétrole se sont hissés mercredi et jeudi à des niveaux record sur les marchés de New York et de Londres. Mercredi, le seuil de 100 dollars avait été atteint sur le marché américain. Jeudi, ce niveau a été dépassé à New York avec un nouveau record : 100,09 dollars. Le Brent s’est hissé le même jour à 98,50 dollars le baril. C’est un seuil jamais atteint depuis la création du marché de Londres. L’année commence ainsi avec de nouveaux records en matière des prix de pétrole, sous l’effet combiné de la baisse des stocks américains, de la faiblesse du dollar, de tensions géopolitiques au Pakistan et au Nigeria et de la spéculation. De nombreux spécialistes prédisent que les prix du pétrole vont battre de nouveaux records en 2008 et que la tendance s’oriente vers des prix très soutenus. Ils prévoient que le cycle haussier en termes de cours du brut se poursuivra au cours des cinq prochaines années en raison au moins de deux facteurs : la croissance de la demande des pays du Sud-Est asiatique, en particulier de la Chine, et la volonté des gros producteurs notamment du Moyen-Orient de ne pas investir de manière intensive pour développer la capacité de production. Au regard de cette situation exceptionnelle, quelles sont les répercussions de cette envolée des cours du brut sur l’Algérie ?

    Il faut savoir qu’une hausse des prix du pétrole d’un dollar rapporte à l’Algérie 600 millions de dollars par an. En supposant que les prix du pétrole du baril algérien établis en référence au Brent, la variété de pétrole de la mer du Nord — coté à Londres et non sur celui de New York — auxquels on ajoute une prime de qualité tournent en moyenne autour de 90 dollars en 2008, c’est un pactole d’environ 20 milliards de dollars supplémentaires qui serait récolté. Dans ce scénario, et si le niveau d’exportations d’hydrocarbures se maintient, les recettes du pays pourraient atteindre environ 70 milliards de dollars. L’Algérie avait engrangé 54 milliards de dollars en 2006 et 57 milliards de dollars en 2007. Au cours des cinq prochaines années, ces recettes pourraient tourner entre 60 et 80 milliards de dollars. Entre 60 et 70 milliards de dollars de recettes prévues en 2008. Mais attention, il convient de rester très prudents. Des pics successifs de plus de 100 dollars le baril en 2008 ne veut pas dire que les prix vont se stabiliser au niveau de 100 dollars. Hier, le Brent était coté à 97,78 dollars, le Light Sweet Crude coté à New York à 98,78 dollars. Il faut tenir compte de la moyenne sur l’année.
    Les cours du brut étant très volatils, comment évolueront-ils le second trimestre de l’année, au printemps, lorsque la demande aura tendance à baisser ? Quel sera l’effet de cette flambée du pétrole sur les gros pays consommateurs ? Les horizons à court terme restent incertains. Un ralentissement de la croissance aux États-Unis et en Europe et une propension à une réduction de la consommation de brut pourraient peser sur la demande.

    La Commission européenne prévoit un prix moyen du pétrole de 78 dollars en 2008. Si on table sur ce scénario prudent, considéré comme très optimiste du point de vue d’experts européens, l’Algérie pourrait tirer au moins 60 milliards de ces exportations d’hydrocarbures, sur la base d’une stabilité des ventes d’hydrocarbures. Ce niveau de recettes permettrait de financer aisément le restant du plan de relance dont l’objectif fondamental est d’améliorer les conditions de vie de la population. Les réserves de change pourraient alors dépasser les 120 milliards de dollars. Mais chez nombre de citoyens, ces bonnes nouvelles sont accueillies dans un semblant d’indifférence. “Que le prix du baril soit à 20 dollars ou 100 dollars, rien ne change dans mon quotidien”, lance le simple contribuable. “Ces recettes en hausse iront grossir les poches des privilégiés”, affirment d’autres citoyens. Cette perception vivace pose un véritable problème de transparence sur l’utilisation de l’argent du pétrole et sur la répartition juste de cette richesse. Une telle opacité et l’absence d’un véritable contrôle des institutions censées représenter le peuple sur l’usage de la manne pétrolière contribuent à entretenir le doute au sein de la population.

    source : Liberté
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